Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Fourberies Commises et Pardonnées
Difficile de ne pas avoir son avis sur cette idée, semble-t-il, publiquement émise par le professeur Comi Toulabor : Il faut un JJ Rawlings pour le Togo. Devinez la suite… Je fais exprès de formuler la chose à ma manière car, vainement, j’ai d’abord tenté d’écouter l’interview ou d’en lire l’exact verbatim avant d’aborder le sujet ; je n’ai pas réussi à satisfaire ma curiosité. Faisons donc l’hypothèse que cela soit effectivement les propos de M. Toulabor. Sujet intéressant ! Proposition farfelue, toutefois. La démonstration est assez facile à faire au moyen de deux outils d’analyse que les intellectuels togolais portés vers la politique doivent connaître : d’abord l’armée au Togo est ethnique et sur ce plan, le Togo est loin de ressembler au Ghana, au Bénin, à la Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, et autres ; ensuite, la division ethnique est assez profonde entre les Togolais et aucun militaire togolais originaire du nord ne trouvera intérêt à s’aventurer dans cette initiative au profit d’une opposition confisquée par les gens du sud dont les relents extrémistes sont associés à une soif de vengeance. À titre d’exemple récapitulatif des deux situations : où en sont les Boko et Péré aujourd’hui ? Relégués aux oubliettes car jamais accueillis et valorisés dans cette fameuse opposition togolaise ! Je n’ai aucun plaisir à m’étendre sur ce curieux sujet… Après s’être commis en erreur d’analyse ces dernières années, certaines personnes, en véritables intellectuels tarés – je n’insulte pas, mais j’emprunte une géniale expression à la Mathieu Kérékou- se plaisent à sortir d’une certaine indigence peu créative en débitant désormais leurs rêveries. Au risque de me répéter inlassablement, les Togolaises et les Togolais, toute origine confondue, doivent apprendre à se connaître et participer à bâtir un autre Togo dans la durée, en choisissant de se pardonner. Rien de moins ! Et puis, les temps ont beaucoup changé. Que cessent alors les fourberies intellectuelles. Même si nous savons que toute bonne fourberie se termine par Fou rire et Pardon…

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 21/09/2008 à 00:13
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Je commence à prendre plaisir à faire deux coups avec une seule pierre : agir en partageant réflexion et en répondant aux interrogations instructives des uns et des autres. Une des dernières questions reçues pose une problématique intéressante : l’efficacité des actions du duo Faure-Houngbo, à la fois face aux forces du tandem RPT-Armée et à l’influence du Trio-B, Barqué-Bodjona-Bawara. La formation du nouveau gouvernement togolais n’invalide pas les avis qui suivent dont l’essentiel avait été écrit depuis, avant la publication de l’équipe gouvernementale. Ici, je donne surtout réponse à une interrogation que je n’ai pas crue bon de partager dans ses détails évocateurs d'une angoisse répandue.


De Martial Guigou, l’intrigue NINA. Est-elle bien assise ?
De Martial Guigou, l’intrigue NINA. Est-elle bien assise ?
D’abord le duo Faure-Houngbo est le reflet d’une volonté de mieux agir au plan socio-économique, face à une insuffisance de résultats dans la première partie du mandat présidentiel. Au plan stratégique ensuite, avouons que c’est un coup fumant de Faure, un choix désarçonnant pour une certaine Opposition, toujours inefficace et maintenant en perte de repère, d’idées et de leader. Toutefois, rien ne garanti le succès visible et mesurable au terme de ces 18 prochains mois. En politique, le succès et l’apparence de succès peuvent valablement se confondre et mener adéquatement vers les prochaines présidentielles. Alors, il suffira de demander au bon peuple, en avril 2010, un autre mandat pour continuer la mission commencée… Ceci dit, il est vrai que dans le cercle réduit des trois acteurs principaux qui avaient contribué à installer Faure au pouvoir après le fameux 5 février 2005, il y a, sans exagération aucune: 1) l’Opposition togolaise, 2) l’Armée et 3) Pascal Bodjona. Si l’Opposition inconséquente et inefficace a été rétribuée à sa juste valeur dévaluée, l’Armée et Pascal Bodjona conservent, intacte, leur influence et forment des coussins de sécurité et de stratégie pour Faure. Il est normal que Faure s’adosse à ces supports -l’Armée comme institution encore disciplinée et Pascal Bodjona comme tête-de-file d’un groupe de gens de confiance et le tout, de véritables incarnations de leur parti, le RPT. Il est alors vrai que notre ami le PM ne paraisse qu’en faire-valoir pour certains critiques : une caution circonstancielle devant aider à rassurer les bailleurs de fonds. C’est tant mieux dans tous les cas, car ce pays crie famine, désespoir et engagement. Et, devant un tel désarroi, il est tout à fait indiqué que chaque personne apporte sa contribution, malgré l’imperfection des conditions. C’est probablement la volonté de Gilbert Houngbo qui, malheureusement, moins que tous les autres PM de Faure, ne semble pas avoir influencé énormément la constitution de l’équipe gouvernementale –celle-ci demeurant davantage et plus qu’à toute autre occasion passée l’équipe à Faure, le seul comptable et redevable. En somme, sur le plan de la compétence politico-administrative, le Togo se cherche encore. Notre souhait est que cette volonté affichée soit vraiment fructueuse à travers le pari Houngbo. Le PM reviendrait sans doute de Bruxelles, heureux de la pêche toujours miraculeuse aux promesses de la communauté internationale, mais ceci ne constituera que le début du vrai défi : rassurer les Togolaises et les Togolais d’aider à rebâtir leur pays, aux côtés de l’aide internationale.

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 18/09/2008 à 00:18
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