Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




En des termes simples, un conflit ayant abouti à la scission d’un parti politique en deux entités différentes n’est pas un cas de parjure. Un conflit n’est pas une parjure. Et, la nature et les causes du conflit interne à l’UFC, lesquelles ont amené le président lui-même à s’allier à l’adversaire d’hier dont il redoutait la capacité de débauchage, ne possèdent pas les caractéristiques objectives d’une parjure ou non-respect d’un vrai et légal serment. Il ne peut donc exister de parjure à retenir contre qui que ce soit chez les députés ANC.


Fusi, 2010
Fusi, 2010
Qui plus est, un accord secret quel qu’il soit et même librement donné, et qui va à l’encontre de la loi c'est-à-dire visant à subordonner la liberté des députés à l’Assemblée nationale à des principes non fondés ni en droit constitutionnel (la Constitution togolaise) ni conforme aux dispositions réglementaires (règlement intérieur de l’Assemblé nationale) en vigueur est tout simplement nul et de nul effet. Un tel accord tentant à réduire la liberté des élus du peuple togolais, rendu public voire porté à la connaissance du président Abass Bonfoh, devrait normalement susciter l’indignation et la réprobation de sa part ainsi que la condamnation formelle de l’Assemblée nationale du Togo. Voilà que c’est dit en des termes simples qui pourraient être mieux élaborés dans tout avis juridique sur cette question qui semble aller de mal en pis, au point d’amener les députés togolais à des risques d’empoignades physiques.

En somme, les gens peuvent faire tout ce qu’ils veulent et faire signer tout ce qu’ils peuvent penser à des députés ou de simples citoyens, mais tout ce que ces gens font signer aux autres ne constituent pas le droit. De ce fait, le bureau directeur de l’UFC se trompe lourdement en décrétant: « qu'il s'agit d'un cas de parjure, particulièrement grave pour des élus censés voter la loi. Il s'agit en fait d'une véritable escroquerie politique qu'il faut combattre par tous les moyens appropriés, afin d'éviter à notre jeune démocratie de sombrer dans la perversité. » Dans le contexte togolais, de tels propos ainsi que les procédures diverses de délégalisation et de délégitimation qui sont en cours à l’encontre de l’ANC semblent bien relever autant de la diversion que du dilatoire et du déni du droit que ne peuvent supporter qu’une logique politique irrationnelle et perverse.

La situation nouvelle relève d’autant plus de la politique politicienne mal inspirée de la nouvelle majorité RPT-UFC que le Règlement de l’assemblée nationale togolaise est largement en faveur de l’ANC, autant pour les dispositions relatives à la démission de tout député (article 6) ou encore la formation de groupe parlementaire (articles 26 à 30) par un minimum de 4 députés appartement ou non à un parti politique. Le jeu politique au Togo n’est donc pas assaini; le Togo se révèle encore dans toute son incapacité à se refonder à travers ses élites et devant des situations inédites.

Le Togo piétine toujours et dangereusement sur le chemin de la démocratie, de la réconciliation et même celui du simple bon sens. C’est un jeu extrêmement dangereux qu’il est difficile d’en prévoir toutes les conséquences qui ne peuvent qu’exacerber les rapports citoyens et hypothéquer davantage l’avenir. Parce que je sors d’un théâtre à Ottawa ce vendredi nuit, je peux dire que Faure Gnassingbé devra refuser à Gilchrist Olympio qu’il ne peut lui servir de marionnettistes ou d’exécuteur de basses œuvres. C’est plutôt cette dimension d’un Faure qui se fait maintenant manipuler par un Gilchrist affaibli qui surprend encore plus. Le gibier longtemps traqué, et finalement pris, est dorénavant aux petits soins du chasseur; une version moderne du fameux « Mort, où est ta victoire ». Faure semble être pris à obéir à Gilchrist, lui qui croyait prendre le dessus sur l’histoire antagoniste des deux familles, Olympio et Gnassingbé. Sacré Togo!


Mot à Maux


Rédigé par psa le 20/11/2010 à 02:20
Tags : ANC Gnassingbé Olympio Togo Notez



Pablo Picasso, Le minotaure et la jument, 1936
Pablo Picasso, Le minotaure et la jument, 1936

Voici ce que le site republicoftogo.com écrit :

« Les universités de médecine du Québec refusent systématiquement de recruter des médecins étrangers. C’est la conclusion d’un rapport publié mardi par la Commission des droits de la personne du Québec. Les universités n’acceptent pas des médecins formés à l’étranger dont les diplômes sont pourtant reconnus par le « Quebec's College of Physicians » alors que 255 postes d’enseignants n’ont pas été pourvus.
Au Québec, seulement 7% des médecins sont étrangers contre 20% dans l’Ontario et même 40% dans le Manitoba », explique Gaétan Cousineau, le président de la Commission auteur du rapport. Une discrimination dont se dit victime le Dr Comlan Amouzou, originaire du Togo, et qui a travaillé pendant 8 ans aux services des urgences d’un grand hôpital français avant de tenter sa chance au Canada.

Il a pris la tête à Montréal d’une coalition de médecins étrangers qui milite pour plus de justice
« Les médecins sont très bien payés ici et les gens ici ne veulent pas voir des étrangers gagner aussi bien alors ils donnent de fausses raisons en disant que nous sommes mal formés et incompétents, et cela dure depuis des années », souligne Comlan Amouzou. »

Du n'importe quoi!

S’il est vrai que les médecins étrangers, très curieusement, sont moins recrutés au Québec qu’ailleurs dans les autres provinces du Canada, il est tout aussi curieux que l’exemple choisi, celui de Christophe Comlan Amouzou soit pris par le site republicoftogo.com. Christophe ne peut pas dire que dans son cas, et depuis qu'il est au Québec, c’est la discrimination qui fait qu’il ne pratique pas la médecine. N'importe quoi!

Une togolaise, arrivée bien après, pratique aujourd’hui en région après avoir réussi admirablement son concours. Il y a manifestement amalgame, et l’essentiel est occulté… Et puis, au Québec, on ne dit pas « Quebec's College of Physicians », on dit bien le « Collège des médecins ».

Manifestement, l’amalgame est vite fait dans cet article avec un exemple tiré par les cheveux, drôlement tiré par les cheveux pour une publicité personnalisée encore plus drôle. La réalité du rapport est bien trop rapidement sacrifiée, et banalisée trop abruptement sur un cas peu pertinent. Les gens, ces Togolais là, prennent trop de liberté avec la vérité, même dans les moments sacrés des funérailles. Que les récupérations politiques sortent autant des églises que des rapports sérieux sur la discrimination systémique qui existe envers les médecins… les vrais médecins.

À d’autres les amalgames et les mélanges hétérogènes et confus!

Ma tournée matinale des sites Internet togolais commence bien.



Julien Green, N'importe quoi!
Julien Green, N'importe quoi!

Mot à Maux


Rédigé par psa le 17/11/2010 à 07:00
Tags : Médecins Québec Togo Notez



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