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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




L’appel au Fonds monétaire international (FMI) que la Grèce menace de lancer signerait un échec pour la monnaie unique. Cela semblait inconcevable il y a quelques semaines encore. En deux jours pourtant, l’idée que le Fonds monétaire international vienne au secours de la zone euro n’est plus guère contestée que par la France. L’Allemagne s’est clairement ralliée à l’intervention au chevet de la Grèce de celui qui est souvent présenté comme le pompier des économies émergentes. L’Italie, les Pays-Bas, ou encore la Finlande, approuvent aussi la démarche. Les Européens ont jusqu’au sommet des 25 et 26 mars pour trouver une issue à la crise de refinancement que connaît Athènes, et au test de crédibilité que subit la monnaie unique. Imagine-t-on les États-Unis faisant appel au FMI pour soutenir le dollar? Euro-Echec!


Jelf, Le Secret de Dominique qui reste à dévoiler le jeudi...de Villepin
Jelf, Le Secret de Dominique qui reste à dévoiler le jeudi...de Villepin
Techniquement, le recours au FMI tombe sous le sens. L’institution dispose des moyens nécessaires, grâce au financement qu’elle a reçu des pays du G20. Son expertise ne fait non plus pas de doute; d’autant que sa doctrine a récemment évolué pour tenir compte des casses sociales occasionnées du temps du «Consensus de Washington» ayant fait des dégats énormes en Afrique. Enfin, la Grèce ne serait pas le premier pays industrialisé à y recourir. En 1976, le Royaume-Uni avait dû faire appel à l’aide du FMI, non sans douleur.
Symboliquement, l’affaire tourne pourtant à la défaite de l’euro. Parce que l’intervention du FMI se présente comme une solution par défaut, révélant l’incapacité des Européens à mettre de l’ordre dans leurs rangs. Elle constituerait donc un aveu d’échec, et minerait leur ambition de faire de la monnaie unique une alternative au tout-puissant dollar. Car on imagine mal les États-Unis appeler le FMI à l’aide. Cette crise révèle encore l’absence de gouvernance économique de la zone euro, que le nouveau Traité de Lisbonne devait pourtant renforcer. Il y a au choix l’intransigeance égoïste de l’Allemagne sur la rigueur budgétaire, ou des économies qui fonctionnent comme si la dévaluation compétitive faisait encore partie des outils de politiques économiques. En fait, chaque pays tire la couverture à soi. Leurs plans de relance n’étaient-ils pas surtout nationaux? Pour l’heure, en raison de la cacophonie générale, la Grèce doit payer des taux d’intérêt astronomiques. Et l’euro faiblit, ce qui n’est pas pour ravir les exportateurs suisses. S’ils ne trouvent pas rapidement une issue, les dirigeants européens, qui reprochaient aux marchés de douter de la monnaie unique, vont finir, bien malgré eux, par leur donner raison. Et subir plus qu’une défaite symbolique.////////Frédéric Lelièvre


Mot à Maux


Rédigé par psa le 21/03/2010 à 21:21



Gilles Rousset
Gilles Rousset
Au Togo, on a le sens de la division, le reflexe de l’exclusion. Cela s’était vu en 2005 dans le grand brouhaha post-Eyadema. Un tournant mal négocié dont les séquelles subsistent aujourd’hui encore. Il est difficile de ne pas relever les grossières erreurs, les mêmes, qui sont reprises aujourd’hui par l’équipe de Jean-Pierre Fabre. Comment ne pas s’étonner que le Communiqué qui appelle au rassemblement de protestation pour le samedi 20 mars 2010 ne soit pas plus inclusif de tous les partis, particulièrement de celui d’Agbéyomé Kodjo qui a été le premier à donner son soutien à l’UFC et à son candidat Jean-Pierre Fabre. Hier seulement, au téléphone avec Lomé, mon interlocuteur ne voyait pas Jean-Pierre Fabre préparé pour diriger le Togo actuel et lui accordait 90% de similitude d’approche avec son mentor Gilchrist Olympio. Hier encore, mon interlocuteur doutait beaucoup des capacités de leader de Jean-Pierre Fabre. Hier toujours, je lui disais qu’à tout le monde et aussi à Jean-Pierre Fabre, il faudra laisser la chance d’agir de lui-même avant de le juger. Mais je ne m’attendais pas à lire un communiqué qui ne soit pas à la hauteur de la symbolique du moment. Au lendemain, d’une confirmation attendue de la réélection de Faure Gnassingbé par la Cour constitutionnelle du Togo, il me semble bien qu’en préparation d’une manifestation de protestation contre le « résultat définitif », l’on devrait être à même de penser à rassembler tous les acteurs et les partis ayant concouru contre le gagnant que l’on conteste, dont on conteste la victoire. Il me semble que stratégiquement, cela va de sens que les organisateurs d’une telle manifestation de protestation -que je souhaite encore pacifique- devraient penser naturellement à quelqu’un comme Agbéyomé Kodjo. C’est là où réside ma surprise de ce matin… Que l’on soit pour ou contre les manifestations en série, pour ou contre la réélection de Faure Gnassingbé, pour ou contre tout ce que l’on-voudra ou l’on-voudra-pas, un habile politicien devrait penser, instinctivement, à rassembler contre son adversaire du moment, si tant est que le moment est opportun. La question de mon étonnement n’est pas tant pour Agbéyomé Kodjo que pour le constat assourdissant de l’incapacité au réflexe unitaire dans l’action afin de donner à celle-ci une portée plus grande. Ce manque de vision unitaire a été la caractéristique principale de Gilchrist Olympio. Serait-il alors une marque caractéristique du premier parti de l’opposition togolaise ? On devine déjà le discours ou les propos de Faure appelant et offrant la collaboration avec tout le monde. On comprend mal que ce principe d’appel assidu aux gens proches –des gens capables de surcroit, ne soit pas le reflexe naturel de l’opposition togolaise que désire incarner aujourd’hui Jean-Pierre Fabre. À sa décharge toutefois, il faut admettre qu’il est à ses premiers pas dans ce rôle de leader politique… Enfin, je le pense pour commencer cette journée printanière.





Mot à Maux


Rédigé par psa le 18/03/2010 à 07:30



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