Profil
Pierre S. Adjété
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Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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«En quoi avoir des ovaires a-t-il quelque chose à voir avec la réalisation d’un film?» L’acteur principal de Démineurs, Jeremy Renner, a fini par exploser devant les questions persistantes des journalistes, lundi à l’issue de la 82e cérémonie des Oscars.![]()
Gilles Rousset
«En quoi avoir des ovaires a-t-il quelque chose à voir avec la réalisation d’un film?» L’acteur principal de Démineurs, Jeremy Renner, a fini par exploser devant les questions persistantes des journalistes, lundi à l’issue de la 82e cérémonie des Oscars. Sa réalisatrice, Kathryn Bigelow, venait de devenir la première femme de l’histoire à être sacrée «meilleur réalisateur». Mais pas une question sur la qualité de l’œuvre, la meilleure à ce jour sur le bourbier irakien. Pas une question non plus sur le miracle qui a vu ce petit film indépendant plébiscité contre son exact contraire, Avatar, par une Academy composée de producteurs qui avaient claqué la porte au nez de Kathryn Bigelow. Non, le sujet du jour, c’était la femme. Avec dignité, sans jouer la pasionaria et sans laisser éclater une joie hystérique, la cinéaste a récolté une autre victoire en ne se laissant pas entraîner sur ce terrain miné par les préjugés. Sitôt la cérémonie terminée, les blogs et forums internet se sont pourtant mis à bruisser, essentiellement de voix féministes et outrées. Comment Kathryn Bigelow a-t-elle pu adresser des remerciements en souhaitant un retour sain et sauf aux troupes enlisées au Moyen-Orient, au lieu de parler en tant que femme et aux femmes? Celles-ci peuvent-elles être fières de voir l’une des leurs l’emporter sur un terrain de jeu masculin, un film de guerre où le seul personnage féminin est une Pénélope qui attend servilement les appels de son soldat de mari? Et d’ailleurs, comme le titraient sans vergogne plusieurs forums, «Kathryn Bigelow est-elle vraiment une femme», elle qui signe depuis trente ans essentiellement des films d’action? Comme s’il s’agissait à présent de redéfinir les genres non plus selon le sexe des artistes, mais en mesurant la part de féminité ou de masculinité contenue dans leurs œuvres… Hollywood peut se frotter les mains et perpétuer la cinématographie la plus machiste de l’Occident. Le débat sur l’inégalité de traitement réservée aux femmes dans l’industrie du cinéma est étouffé. Les femmes préfèrent se crêper le chignon.///////Thierry Jobin Mot à Maux
Rédigé par psa le 09/03/2010 à 05:47
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Carole Tinel, Songe d'une nuit
Encore une fois, les élections n’ont rien réglé au Togo. Le constat est amer : le Togo sort de nouveau meurtri et divisé des élections présidentielles de ce mois de mars 2010. Comme des rescapés d’une véritable guerre, un Togolais demande : « À quoi servent les élections au Togo? » À chacun sa réponse. De la capitale togolaise, Lomé, le premier message reçu au lendemain de l’annonce des résultats est encore plus explicite : « Le message hier c'était circulez il n'y a rien à voir. Nous nous sommes réveillés avec une gueule de bois. Comme on le dit, ici il n'y a rien de nouveau. Faut-il en rire ou en pleurer? Mais le mal ne serait-il pas plus grave et sérieux que l'on ne le croit? Bon dimanche amigo! » On ne fait pas un pays avec tant de déçus de la politique, des naufragés d’un bateau toujours ivre, les rescapés d’une aventure aux attentes surdimensionnées, des fatigués d’une démocratie sans cesse reportée. Dans ce Togo, de nouveau, tout est à refaire, des solitudes sont à réunir. Un Togo perdu reste à retrouver et à bâtir. Surlendemains de longues veillées d’armes, les uns et les autres sont fatigués; fatigués de toujours perdre sans aucun péril, fatigués de toujours gagner sans aucune gloire. De ces élections présidentielles togolaises, se pourrait-il qu’il n’y ait ni vainqueurs ni vaincus?
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