Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
Dernières notes
5 Contre 108 : La Certitude du Déshonneur
29/05/2024
La Monnaie de Sang à la Togolaise
12/04/2024
Élection… Une Illusion Togolaise
22/02/2024
La RÉPUBLIQUE c'est l'ÉTHIQUE avant le DROIT
10/02/2024
À la recherche de la paix
03/11/2023
Tags
adjété
Afrique
afrique
Agbéyomé Kodjo
Bénin
canada
clinton
crise
Côte d’Ivoire
démocratie
Démocratie
Faure Gnassingbé
football
Football
France
france
Gabon
Grand Pardon
juppé
kodjo
Liberté
Mandela
Obama
obama
Politique
politique
psa
québec
Québec
Sarkozy
Suisse
Sylvanus Olympio
Symposium
Togo
togo
Édem Kodjo
Élections
Éthique
élection
élections
Archives
|
Critiques du style et de la politique de Nicolas Sarkozy, présentation d'une offre alternative : dans une interview au Monde, Alain Juppé fait un pas de plus vers la présidentielle de 2012... au cas où l'actuel chef de l'Etat ne se représenterait pas. Le maire de Bordeaux explique qu'il va préciser son "offre autour de deux ou trois sujets qui (lui) tiennent à coeur". Et même s'il affirme se situer "dans la majorité", il revendique sa "liberté de parole" et souhaite "autant que possible transcender les étiquettes politiques".L'interview s'accompagne d'une photo sur fond noir où le maire de Bordeaux a voulu apparaître à la fois classique (costume sombre, cravate bleue) et décontracté (mains dans les poches), en accord avec l'entretien d'un possible présidentiable qui ne peut pas encore se définir comme tel. "Mon gaullisme, c'est une pensée politique qui allie patriotisme et humanisme. Chirac a ajouté un certain pragmatisme, une connaissance de la France profonde, du terroir, de la ruralité (...) Il y a des tendances profondes qu'il faut sentir", explique-t-il, faisant comprendre en creux ce qui le différencie du locataire actuel de l'Elysée. Alain Juppé, que plusieurs sondages ont classé parmi les "présidentiables" les plus crédibles à droite, réfute toute hostilité à l'égard du chef de l'Etat mais il confie qu'il n'a "jamais cru à la rupture" chère à Nicolas Sarkozy. Ce dernier reste à ses yeux "le candidat naturel de la droite en 2012" mais, s'il renonçait à briguer un nouveau mandat, "l'UMP devra organiser des primaires et dans ce cas, j'envisagerai de concourir". Face aux autres prétendants présidentiels - Dominique de Villepin ou Jean-François Copé - il estime avoir "un avantage et un inconvénient : j'ai dix ans de plus qu'eux !" Sur le fond, il attaque plusieurs initiatives présidentielles comme le débat sur l'identité nationale ou l'abandon de la taxe carbone. Il "conseille" également au président "d'adapter" le bouclier fiscal, décrié par la gauche et une partie grandissante d'élus de la majorité. "Ce que je ne digère pas, c'est le triomphe de la cupidité", assène-t-il. Sur la forme, il estime que le "style" de Nicolas Sarkozy explique "incontestablement" une partie du "désamour" qui s'est exprimé à l'égard de l'UMP lors des élections régionales de mars. Critique également sur le rythme des réformes, Alain Juppé estime "qu'on ne peut pas faire tout en même temps". Lui qui avait payé par un semblable désamour des Français, en 1997, quand il avait voulu gérer à la fois les retraites et la dette de la Sécu, estime aujourd'hui qu'on ne peut pas bousculer "trop d'habitude à la fois, en coalisant trop de mécontents". Pour l'aider à réfléchir à son programme, Alain Juppé a d'ores et déjà annoncé la création d'un "think tank" transcendant si possible "les étiquettes politiques". "Il faut rechercher le consensus, j'en parle en connaissance de cause", dit-il. Silence
Rédigé par psa le 11/04/2010 à 23:11
Commentaires (0)
Après la mort, il n’y a rien. La résurrection n’est qu’un mythe provenant d’antiques croyances liées au lever et au coucher de l’astre solaire. Jésus est certes une figure historique, il a sans doute été un personnage marquant, mais il n’a rien d’unique. Dieu n’existe pas, tout le démontre. Toutefois, il est possible de croire en un Dieu qui n’existe pas. Klaas Hendrikse est ministre de l’Eglise protestante des Pays-Bas. Son athéisme affiché attire les foules comme chez un boulanger qui fabriquerait du pain sans la nécessaire farine.
Le pasteur protestant qui professe ce credo sulfureux s’appelle Klaas Hendrikse. Agé de 63 ans, il est divorcé et père de deux enfants. Grand, mince, d’allure sportive, les cheveux blancs encadrant un visage bronzé – il revient d’Espagne où sa sœur a une maison –, c’est un homme posé et réfléchi. Ne craignant pas le potentiel explosif de l’oxymoron, il se définit comme un «croyant athée», et vit à Middelbourg, une charmante petite ville de 46 000 habitants, chef-lieu de la province de Zélande aux Pays-Bas. Depuis qu’il a fait son coming out mécréant dans un livre publié en 2007, il est devenu un phénomène de société. Des journaux ont comparé sa situation à celle d’un boucher qui serait végétarien, ou d’un boulanger sans farine utile au pain qu'il fabrique lui-même. On vient de tous les Pays-Bas, parfois par cars entiers, pour l’écouter prêcher à Middelbourg, ou à Zierikzee, l’autre paroisse dans laquelle il est actif.
La première édition de son livre s’est envolée en une journée. La treizième sera bientôt disponible. 34 000 exemplaires ont été vendus. Un succès considérable pour un ouvrage de théologie : «Geloven in een God die niet bestaat. Manifest van een atheïstische dominee (Croie en un Dieu qui n’existe pas. Manifeste d’un pasteur athée)», Ed. Nieuw Amsterdam. Cette réussite a-t-elle fait réfléchir l’Eglise protestante néerlandaise? Après la parution du livre, elle a bien envisagé une action disciplinaire à l’encontre du pasteur. Bas Plaisier, secrétaire général de l’Eglise, a même sévèrement critiqué Klaas Hendrikse, qui traite selon lui la foi chrétienne comme un «dogme que l’on peut jeter avec les ordures ménagères». Mais le pasteur athée avait le soutien de ses paroissiens. Finalement, le 3 février dernier, les autorités ecclésiastiques ont décidé qu’il pouvait rester en service jusqu’à sa retraite en 2012. Klaas Hendrikse est donc libre de continuer à clamer, du haut d’une chaire, que Dieu n’existe pas. Un cas sans doute unique dans l’histoire des Eglises chrétiennes. Et une parabole de la postmodernité séculière, un régime dans lequel l’individu refuse désormais qu’une institution lui impose ses croyances, et préfère avancer sur les chemins de la spiritualité avec des questions ouvertes sur l’infini plutôt qu’avec un paquet encombrant de dogmes. Klaas Hendrikse est satisfait. Il a atteint son but: susciter le débat. La décision historique de l’Eglise protestante néerlandaise montre, selon lui, que celle-ci commence à prendre acte de ce qui se passe dans la société. D’après une étude réalisée en 2006 par la chaîne de télévision œcuménique Ikon et l’Université libre d’Amsterdam, un pasteur sur six ne croit plus à l’existence de Dieu ou n’est plus certain d’y croire. Et des milliers de personnes quittent l’Eglise chaque année. La raison? «Il est devenu difficile de croire dans le Dieu du théisme, c’est-à-dire en un Dieu omnipotent, omniscient, omniprésent et personnel, dit Klaas Hendrikse. Bien qu’ils ne l’admettent pas forcément, de nombreux individus sont en fait athées.» Athée, Klaas Hendrikse l’a toujours été. «Je suis né dans une famille non croyante, mais respectueuse des croyances des autres. La région dans laquelle j’ai grandi était très orthodoxe sur le plan religieux. J’étais fasciné et impressionné par ces chrétiens qui priaient, par leurs cérémonies. Pour moi, il était évident que Dieu n’existe pas, et je me demandais pourquoi autant de gens agissaient comme s’il existait.» À l’heure d’entrer à l’université, ce n’est pas la théologie qui intéresse Klaas Hendrikse, mais le business. Il fait ses études à l’Université de Nijenrode, spécialisée dans ce domaine. Puis il obtient une licence à l’Université du Michigan aux États-Unis. Et entame une carrière chez Xerox en 1973. Bientôt, il doute de la voie qu’il a choisie. «J’étais marié, j’aimais mon travail, mais il ne me comblait pas.» Klaas Hendrikse décide alors de commencer des études de théologie en 1977, tout en poursuivant son travail chez Xerox. «Je voulais comprendre pourquoi et comment on pouvait être croyant. Je ne songeais alors absolument pas à devenir pasteur. Mais la théologie m’a beaucoup intéressé et, à la fin de mes études, j’ai choisi de changer de profession.» Klaas Hendrikse quitte Xerox en 1983. En 1984, il est consacré pasteur. «Cette décision a été difficile à prendre, avoue-t-il. Mais j’étais convaincu que je pouvais trouver ma propre voie dans l’Eglise.» Comment celle-ci a-t-elle pu accepter de l’engager comme ministre alors qu’il était athée? «À l’époque, j’étais moins affirmatif qu’aujourd’hui sur cette question. Mais mes idées libérales étaient connues de mes professeurs. On m’a accusé plus tard d’avoir menti aux autorités de l’Eglise. Je n’ai pas menti. J’évitais simplement d’aborder le sujet. Et personne ne m’a demandé de parler de mes convictions religieuses lorsque j’ai été engagé.» Klaas Hendrikse se rattache à l’aile libérale du protestantisme. Or la théologie libérale n’accorde qu’une valeur relative aux formules doctrinales traditionnelles, et donne une grande place à l’exégèse historique, archéologique et philologique de la Bible, interprétée en toute liberté. Pas étonnant dès lors que l’athéisme du pasteur de Middelbourg ait pu passer inaperçu. Et s’il nie l’existence de Dieu, Klaas Hendrikse se passionne pour les questions philosophiques et la spiritualité. En devenant pasteur, l’ex-employé de Xerox n’avait pas pour but de convertir ses paroissiens à ses idées, mais de les aider à vivre. Dans ce contexte, les articles de foi traditionnels ne lui sont d’aucune utilité, dit-il. «Je ne crois pas aux réponses qui ne viennent pas de nous-même. Mais chacun peut essayer de trouver les réponses à ses questions existentielles à travers ses propres expériences. Je peux accompagner les gens sur ce chemin.» Dans ses prêches, le pasteur essaie toujours de mettre en lien les textes des Évangiles avec la vie concrète de ses paroissiens. Dimanche de Pâques, il leur explique d’abord d’où vient le mythe de la résurrection. Il dira ensuite que Jésus est mort, qu’il a été enterré, et qu’il n’est jamais sorti de sa tombe. Que les textes concernant la résurrection de Jésus n’ont rien à voir avec la réalité, mais avec l’expérience intime des disciples du Christ. «Les personnes décédées que nous avons aimées sont toujours vivantes, commente le pasteur. C’est ce que veulent dire ces textes.» Il y aura une Cène, qui ne renverra cependant pas au dernier repas que Jésus prit avec ses apôtres. «Cette célébration évoquera le lien qui unit les hommes entre eux.» Il priera cependant le Notre Père. «C’est une incohérence par rapport à mes idées, reconnaît-il volontiers. Mais je ne veux pas me débarrasser de cette prière. On peut remplir les mots qui la composent d’une signification qui va au-delà de leur sens littéral.» On ne se débarrasse pas si facilement du mot Dieu, même quand on est athée, et à plus forte raison lorsqu’on est pasteur. «Ce mot est important pour moi et il fait partie de ma vie, dit Klaas Hendrikse. Je n’ai aucune raison de l’évacuer. Mais je lui donne une nouvelle signification.» «Je nie l’existence du Dieu théiste tel que le présente la tradition chrétienne, poursuit-il. En cela je suis athée. Mais je suis aussi un croyant. Après la phrase «Dieu n’existe pas», je ne mets pas un point, mais une virgule. C’est ce qu’il y a après cette virgule qui fait de moi un croyant.» Le ministre établit une distinction entre la croyance et le fait de croire. «La croyance est une manière de parler, de dire les choses. En revanche, croire est une manière d’être, liée à la façon dont vous réagissez à ce qui vous arrive et à ce qui se passe autour de vous. C’est la capacité de transformer un événement quelconque en une expérience qui fait sens. Dieu n’existe pas, mais il «arrive». Croire, c’est avoir confiance, en vous-même, en d’autres personnes ou dans la vie.» Un tel Dieu est forcément très personnel. Dans l’optique de Klaas Hendrikse, il ne peut y avoir de discours général sur Dieu. «Chacun a son Dieu, et mon Dieu est différent du vôtre.» L’affirmation selon laquelle Dieu existe est d’ailleurs davantage ancrée dans le paganisme que dans la Bible, remarque le pasteur Hendrikse. «Lorsque Dieu se fait connaître à Moïse dans le livre de l’Exode, il ne lui donne pas son nom. Il lui dit: «Je suis qui je serai.» Il ne s’agit pas d’un nom, mais d’une expérience humaine. Vers le VIe siècle avant Jésus-Christ, sous l’influence des peuples polythéistes, les Hébreux ont transformé cette expérience en un dieu.» «Je suis qui je serai»: le pasteur Hendrikse a traduit cette expression par «va, et j’irai avec toi». C’est en effet la promesse que Dieu fait à Moïse en le renvoyant vers le peuple hébreu afin de le faire sortir d’Egypte. «Dieu est ce qui accompagne les gens», conclut le pasteur. Mais ils doivent d’abord faire l’effort de bouger, de se mettre en route. Cela signifie: «Va, ne t’arrête pas, vis ta vie, fais face à tes craintes avec confiance.»/////// Patricia Briel |