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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




L’une des rares citations que j’ai faite dans "Barack Obama - Un leadership politique médiateur" est celle de Ted Kennedy. Il considérait Barack Obama comme « Un homme d’une très forte personnalité, extraordinairement doué pour le leadership. » C’est unanimement que la planète lui rend hommage à son décès ce mardi nuit, lui cet homme qui en avait vu bien d’autres. À son tour, Barack Obama lui rend un hommage émouvant: « Personnellement, j'ai apprécié ses sages conseils au Sénat, où, peu importe le tourbillon des événements, il avait toujours le temps pour un nouveau collègue. J'ai apprécié sa confiance et son soutien capital dans ma course pour la présidence. Et alors même qu'il menait une lutte courageuse contre une maladie mortelle, j'ai bénéficié en tant que président de son encouragement et de sa sagesse. Son combat nous a donné l'occasion qui nous avait été refusé lorsque ses frères John et Robert avaient été arrachés à notre affection: l’opportunité de rendre grâce à ces moments que nous avons eu pour lui dire merci et au revoir. Les marques d'amour, de gratitude et de bons souvenirs par lesquelles nous portons tous témoignage aujourd’hui constituent une preuve de la manière dont cette figure singulière de l'histoire américaine a touché tant de vies. Pour l'Amérique, il fut un ardent défenseur d'un rêve. Pour sa famille, il était un gardien de Temple.» Et voici ce que Julie Roginsky publie sur lui, chez Forbes, pour résumer la vie de combat et d’engagement du vieux lion comme on appelait Ted Kennedy dans l’arène politique américaine. Il fut aussi grand sinon plus entend-on de partout, au moment où le grand public commence à lui exprimer un ultime respect avant son dernier repos au cimetière d'Arlington en Virginie.


Ted Kennedy Plus Grand que JFK
"L'inconvénient de ma situation", a dit un jour Ted Kennedy "C’est d’être constamment comparé à deux frères de grande valeur." Pourtant, tout compte fait, les réalisations politiques de Ted Kennedy ont dépassé de beaucoup celles de John et Robert Kennedy. Aucun autre sénateur des temps modernes n’a laissé un héritage qui dépasse celui d'un président en exercice. Aucun autre sénateur, et il faut saluer à la fois sa longévité et sa ténacité, n’a affecté la vie de tant d'Américains.
Ce benjamin des fils de Joseph Kennedy, lequel avait mis ses espoirs et ses aspirations dans ses trois fils aînés, a laissé sa marque sur presque toutes les lois déterminantes du Sénat américain, en l'espace de deux générations – une œuvre que ses frères ont été incapables de d’accomplir au cours de leur vie tragiquement courte. En délaissant son ambition d’accéder à la Maison Blanche, Ted Kennedy a plutôt été en mesure de contribuer à des politiques qui, dans leur strict champ d'application, ont eu un impact plus important que les réalisations de tout autre président de l’après-guerre - y compris son propre frère JFK.
Rien dans la vie personnelle de Ted Kennedy ou en début de sa carrière ne prévoyait qu'il allait devenir un des leaders politiques les plus importants du siècle.

Ted Kennedy Plus Grand que JFK
Au départ, Ted, le plus jeune des quatre frères, n’avait nullement été préparé à être le dauphin politique dans le cas d'une crise familiale. Il avait été renvoyé de Harvard en 1951 pour avoir triché à un examen d’Espagnol et avait échoué dans sa tâche de rallier la plupart des États de l’ouest américain à son frère John, durant l'élection présidentielle de 1960. Ses deux frères ainés s’étaient opposés à la décision de Ted de conquérir le siège de Sénateur délaissé par JFK en 1962, et cela n’avait été possible qu’avec l’appui insistant de son père seul. Au cours de cette première course au Sénat, l'adversaire de Ted Kennedy, se moquait de lui de manière particulièrement inoubliable, affirmant que si son nom était simplement "Edward Moore", plutôt que "Edward Moore Kennedy", sa "candidature serait une plaisanterie".
Joseph Kennedy avait préparé chacun de ses fils à la présidence, et il est très probable que tous les trois aînés auraient atteint ce niveau n’eut été la fin tragique de chacune de leurs courtes carrières. Candidat à l'investiture démocrate en 1980, Ted Kennedy savait que son rôle dans la mort de Marie Jo Kopechne, à Chappaquiddick, devrait l'empêcher de gagner. Il laisse toutefois le témoignage qu’avec sa ténacité il a pu exercer un impact qui aurait sans doute été moins grand s'il avait réalisé son ambition d'accéder à la Maison Blanche.

Ted Kennedy Plus Grand que JFK
Libéré du rêve présidentiel, Ted Kennedy avait exercé un tel niveau d'influence qu’il a éclipsé l’héritage important de ses frères auxquels il se comparait si défavorablement dans le passé. Il a laissé son empreinte sur pratiquement chaque avancée importante de la législation concernant les droits civils au cours des quatre dernières décennies. Son premier discours au Sénat portait sur l’adoption de la Civil Rights Act de 1964, laquelle interdisait la ségrégation. Il avait contribué à rendre illégales les pratiques discriminatoires dans l’immigration, il avait créé des centres de santé communautaire pour desservir les patients à faible revenu, il avait travaillé à la réforme de l'enseignement public et un accès égal au logement. Il avait joué un rôle capital dans la fourniture de repas à domicile aux personnes âgées ainsi que dans les programmes nutritionnels et les services de santé pour les femmes démunies, les enfants et les nourrissons. Il était un champion pour les Américains ayant une déficience et avait veillé à ce que les enfants handicapés aient accès à l'éducation publique. Il avait fourni aux familles de militaires des services de garde d'enfants et des programmes de formation professionnelle pour les personnes à l'aide sociale et au chômage.
Cependant, la véritable et unique cause de la carrière de Kennedy était l'accès universel aux soins de santé. C'est une mission qu'il s’était donnée il y a 40 ans et qu'il avait défendu à plusieurs reprises au cours des décennies qui ont suivi. Bien qu'il n'ait pas vécu pour conduire la réforme des soins de santé jusqu’à l’étape de la loi, Ted Kennedy a néanmoins laissé une empreinte unique sur toutes les pièces importantes des lois sur les soins de santé pendant sa présence au Sénat. Grace à lui, les Américains ont une couverture en matière d’assurance qui reste transférable lorsqu’ils changent ou perdent leur emploi, et les enfants dans tous les États ont un meilleur accès aux soins de santé.
Chaque président américain de l'ère moderne peut exhiber une liste de ses réalisations historiques. Mais, la liste de Ted Kennedy est si vaste et si fondamentale que ni son frère ni aucun autre président de l’après-guerre ne peut prétendre avoir eu un impact aussi significatif que lui sur la vie de tous les Américains. Peut-être en fin de compte, la plus grande ironie de la vie de Ted Kennedy a été son incapacité à accéder à la magistrature suprême sur terre – ce qui lui a permis de disposer du temps et de la liberté dont il avait besoin pour laisser une influence beaucoup plus déterminante sur toute la nation américaine.

Ted Kennedy Plus Grand que JFK

Silence


Rédigé par psa le 27/08/2009 à 00:08



Les plumes ne se dessèchent guère. Bien au contraire, savoir écrire semble-t-il aide en politique. C’est ce que nous révèle notre ami Benjamin Sportouch de l’Agence France Presse, dans ce relaxant texte d’été qu’il intitule : « Plume des politiques, une antichambre du sommet de l'État ». Il commence ainsi : « Qu'ont en commun Georges Pompidou, Laurent Fabius, Alain Juppé et François Bayrou? Avant d'accéder à de hautes responsabilités, ils ont tous été des "plumes", mains de l'ombre qui rédigeaient les discours de leurs mentors politiques. » Et il poursuit...


Julliard André... Les plumes se découvrent
Julliard André... Les plumes se découvrent
"Trouvez-moi un normalien qui sache écrire": cette célèbre requête du général de Gaulle scella le destin de Georges Pompidou. Laurent Fabius, autre normalien, a vu s'ouvrir les portes de Matignon après avoir été l'artisan des interventions de François Mitterrand entre 1976 et 1981. "Il y a un cycle: on commence en écrivant des discours qu'on ne prononce pas, on termine en prononçant des discours qu'on n'a pas écrits", sourit le responsable socialiste qui revendique cependant auprès de l'AFP la paternité de ses propres grands discours. Alain Juppé, normalien lui aussi, travailla pour Jacques Chirac tout comme Christine Albanel, qui lui succéda à la Mairie de Paris avant l'Élysée.
C'est à elle que l'on doit l'un des textes les plus marquants du septennat de Jacques Chirac, en 1995, sur la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs. Il "ne fut pratiquement pas retouché", se souvient-elle. Elle trouva aussi les mots élyséens après la mort de François Mitterrand. "Il faut s'oublier pas mal pour se rapprocher le plus près possible de la personne qui parle", explique cette agrégée, qui a connu parfois l'"angoisse" de la feuille blanche. Cette place au cœur de l'exécutif fut une "antichambre" du pouvoir, admet celle qui devint ministre de la Culture en 2007.
A la fin des années 70, François Bayrou mit son agrégation de lettres au service de Jean Lecanuet, alors à la tête de l'UDF. Il le rappelle sur son blog: "c'est formidablement formateur, quand on a vingt et quelques années, de se mettre à la place d'un leader de premier plan". Les "nègres" des politiques ont en commun leur jeune âge. Hakim El Karoui a commencé à travailler pour Jean-Pierre Raffarin à 30 ans et lui concocta de 2002 à 2005 quelque "300 à 500 discours". Reconverti dans la finance, ce normalien-énarque affirme que la fonction peut pousser à la schizophrénie, tant il faut "entrer dans les réflexions, mais aussi les réflexes" de son pygmalion. "Je savais exactement quels mots clefs il retiendrait", se souvient le jeune homme qui pour autant n'adhérait pas à 100% à ses idées. Il a d'ailleurs appelé à voter Ségolène Royal en 2007. Mais il fait figure d'exception. En général, la relation est quasi fusionnelle. Igor Mitrofanoff est dans le sillage de François Fillon depuis 19 ans.
"Avant même de rencontrer Jospin, j'étais déjà jospiniste", confie Aquilino Morelle, qui fut son styliste des mots à Matignon de 1997 à 2002. "C'est plus qu'un métier et on ne peut le faire qu'une fois dans sa vie pour quelqu'un qu'on aime". Médecin de formation et énarque, il se souvient des heures passées avec le Premier ministre PS à peaufiner un discours de politique générale ou la réponse à une motion de censure. "Plus qu'un littérateur, j'étais un contributeur à la formulation d'une pensée et je participais à la nourrir", raconte M. Morelle qui a échoué à devenir député en 2007, mais n'a pas enterré ses ambitions politiques.
Longtemps restés dans la coulisse, les "plumes" se montrent désormais. Henri Guaino, se multiplie dans les radios et télés pour défendre la parole présidentielle de Nicolas Sarkozy à laquelle il a imprimé sa marque. Une médiatisation venue droit des États-Unis où les "speech writers" sont des personnalités exposées, à l'image du jeune Jon Favreau, plume de Barack Obama. /////Benjamin Sportouch, AFP


Silence


Rédigé par psa le 12/08/2009 à 22:22



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