Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Le metteur en scène juif allemand vient de s’éteindre à 83 ans, à Hambourg ou à Vienne, je ne sais pas. Ce chantre dérangeant, artiste doué, aimait seulement provoquer en racontant la réalité par un regard différemment caustique, et au moyen d’une intelligence et d’un talent illimité. Il est mort apaisé d'une sagesse tout aussi dangereuse qu'interrogatrice. Pour Marie-Pierre Genecand «Peter Zadek, artiste ingrat, solitaire, brillant, le metteur en scène allemand est à l’origine de l’académisme du laid». Ce personnage sera le symbole de ce mois d’aout, un mois de tous les dangers et de tous les espoirs au Gabon, un mois où la réalité ne sera pas toujours là où on pourrait l'imaginer.


Frantisek Drtikol, Salomé nue… heureuse avec la tête de Jean-Baptiste
Frantisek Drtikol, Salomé nue… heureuse avec la tête de Jean-Baptiste

Une Salomé nue dans la Londres puritaine de 1950. Un Marchand de Venise, pièce de Shakespeare considérée parfois comme antisémite, transposé dans les milieux bancaires, en 1988. Une comédienne, la vibrante Angela Winkler, dans le rôle du jeune prince mélancolique Hamlet, en 2000. Mort hier à Vienne à l’âge de 83 ans, le metteur en scène allemand Peter Zadek a toujours multiplié provocations et scandales dans son travail d’actualisation des classiques.
Son esthétique du chaos proche d’un Matthias Langhoff avec lequel il a codirigé le Berliner Ensemble de 1992 à 1995, témoigne de la même obsession: éviter tout glamour et aborder de front, dans un aller-retour entre comique et tragique, le désenchantement de l’humanité.
Provocation encore dans son rapport aux comédiens. Aux professionnels huilés, Peter Zadek préférait souvent les acteurs moins expérimentés et les gueules cassées. «J’aime que Shakespeare soit joué par des amateurs doués, car cet auteur n’a pas besoin de la sûreté lisse des professionnels», avait-il dit dans sa jeunesse. Le mot est resté, car il résume le personnage. Aspérités, difficultés, Zadek fuyait la facilité. «Quand je jouais chez lui à Bochum dans les années 70, son acteur fétiche, Ulrich Wildgruber, bafouillait», se souvient Matthias Zschokke, écrivain bernois établi à Berlin qui a d’abord été comédien. «Je crois qu’il l’aimait précisément pour cette incapacité à bien parler.»
Spécialiste du théâtre contemporain, Georges Banu renchérit. «Peter Zadek est à l’origine de l’académisme du laid propre au théâtre allemand. On peut dire que Frank Castorf et Matthias Lang¬hoff sont nés de sa cuisse. Accessoires, costumes, idées de mise en scène, direction de comédiens, Zadek ne reculait devant aucun excès pour affirmer son approche désillusionnée, cynique des classiques.»
Un exemple? Lorsqu’il monte le Roi Lear, fin des années 70, l’artiste allemand propose une vision particulièrement trash de l’épreuve dite des trois sœurs. Dans la pièce de Shakespeare, le roi vieillissant demande à ses trois filles de dire combien elles le chérissent afin de donner la part du lion à la plus aimante. Sans doute pour traduire le côté immonde de ce chantage, Zadek plonge les trois cobayes dans un tonneau d’excréments, la plus dotée étant celle qui va le plus loin dans cette immersion…/////////Marie-Pierre Genecand, Le Temps


Silence


Rédigé par psa le 01/08/2009 à 11:11
Tags : Drtikol Salomé Zadek Notez



Ron Mueck
Ron Mueck
Inconnu du grand public il y a un an à peine, le putschiste mauritanien d’août 2008, Mohamed Ould Abdel Aziz, s’st fait élire au premier tour en ce mois de juillet 2008. Comme quoi, la démocratie qui s’invente en Afrique possède l’élection en partage avec le reste du monde, mais bien loin dans ses critères. C’est à faire frémir les puérils que de leur rappeler que les élections n’ont pas encore réglé grand-chose dans les pays africains, du moins dans ceux d’entre ces pays qui font face à des situations alambiquées de changement de gouvernance face à une opposition stratégiquement démunie. C’est pourquoi il faut valoriser le fragile « consensus gabonais» qui analyse une réalité et en conclu que le saut qualitatif ne pourrait se faire sans passer par Ali de B. Dur, dur! Mais c’est un cheminement moins brutal que la révolution radicale. Ce qu’il faut craindre par contre, c’est le risque de dérapage et parfois celui de la violence gratuite pour conserver le pouvoir à tout prix. Pour l’heure cette possibilité ne semble pas de mise à Nouakchott. À Libreville, Koulamoutou, Oyem, Port-Gentil et autres, tout reste à prévenir pour éviter des dérapages. Sommes-nous alors en train de consacrer les monarchies républicaines ou de parfumer les coups d’État? Je ne crois pas! Ce qui apparait plus clair est par contre le peu de crédibilité dont les élections sont encore porteuses dans plusieurs pays africains. Il faut sérieusement commencer à s’interroger sur cette nouvelle vérité toute nue, sur la valeur de ces élections fantaisistes ou approximatives, leurs coûts sociaux et économiques également.

Silence


Rédigé par psa le 20/07/2009 à 16:34
Tags : Mauritanie Élections Notez



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