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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Pour Ambroise Kom, c'est un frère martyr qu'il perd....


La Mise au Tombeau, MichelAngelo Merisi
La Mise au Tombeau, MichelAngelo Merisi
Autant que je me souvienne, Jean-Marc Ela et moi sommes arrivés la même année 1984/1985) comme enseignants à ce qui était alors l’Université de Yaoundé et qu’on appelle aujourd’hui la mère, bien indigne par nombre de côtés, des institutions publiques d’enseignement supérieur au Cameroun. En 1985, j’avais rendu compte de son ouvrage, Ma foi d’Africain dans un petit texte publié dans Cameroon Tribune et repris dans Peuples noirs Peuples africains (48, 1985), revue dirigée par Mongo Beti et Odile Tobner. Ce texte ouvrit la porte de ma rencontre avec Jean-Marc avec qui je suis resté solidaire et en contact, pratiquement jusqu’à la fin de sa vie. En effet, notre dernière rencontre remonte à mai 2008 dans l’enceinte de Boston College, une des multiples institutions de cette pittoresque ville de la Nouvelle Angleterre qui se targue aussi d’être le quartier latin de l’Amérique. En 2007/2008, Jean-Marc avait été l’hôte de la maison des Jésuites de Boston College, vénérable institution créée par les Jésuites en 1863. En mission à Boston où il avait lui-même séjourné quelques années auparavant, Célestin Monga me demanda de venir de Worcester pour une soirée de retrouvailles fraternelles avec Jean-Marc. Après un bref échange dans un austère salon de la Maison des Jésuites, notre soirée se poursuivit dans l’un des nombreux restaurants asiatiques dont regorge la très cosmopolite ville universitaire. Il m’était certes arrivé de revoir Jean-Marc à l’occasion d’un séjour au Canada ou même au hasard d’une visite à Présence Africaine ou à l’Harmattan à Paris. Il me souvient que c’était des occasions chaleureuses où l’on évoquait avec émotion et même une certaine nostalgie notre compagnonnage à Ngoa-Ekelle dans les années ‘80-‘90. Mais c’est surtout en cette soirée de mai 2008 que j’eus l’occasion de véritablement faire le point avec Jean-Marc, non seulement sur sa recherche mais aussi et surtout sur ses rapports avec le Cameroun, ce pays qui nous est cher mais qui a l’art d’assassiner physiquement les meilleurs de ses enfants, ou qui déploie un incroyable génie à les traumatiser jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Le radeau de la méduse, Théodore Géricault
Le radeau de la méduse, Théodore Géricault
Je me garderai de m’attarder ici sur l’immense héritage intellectuel de Jean-Marc Ela. Ce ne serait pas rendre justice à une production qui mérite d’être décryptée avec soin dans des colloques, dans des ouvrages collectifs, dans des dossiers scientifiques ou dans diverses monographies. L’œuvre de Jean-Marc Ela est un patrimoine dont les Camerounais et les Africains devraient s’enorgueillir. Il a élaboré de nombreuses pistes pour résister aux oppressions qui nous tenaillent, qu’il s’agisse des pièges des religions révélées, des fourberies du grand capital international ou de l’ignominie des suppôts du colonialisme et de l’impérialisme. Et c’est à juste titre que nombre de ses ouvrages s’adressent aux paysans perçus ici comme symboles de l’Afrique profonde, de l’Afrique des douleurs. Cette œuvre s’adresse aussi à la jeunesse qui, au sein d’un État souvent moribond, a malheureusement tendance à démissionner, faute de modèle et d’un cadre stimulant et d’inventivité. Elle propose des stratégies de lutte, des manières de rebondir et de relever certains défis. Du temps où il enseignait au département de sociologie de l’Université de Yaoundé, Jean-Marc Ela était non seulement une référence intellectuelle mais l’espace où venaient se réfugier les étudiants victimes des mesquineries et des discriminations qui minent les rapports enseignants/enseignés dans nombre de structures pédagogiques de cette vénérable institution. Son départ les laissa orphelins. Mais en cette soirée de mai 2008, l’œuvre de Jean-Marc Ela ne fut pas au menu de nos échanges. Depuis son exil forcé, il produisait à un rythme littéralement vertigineux, presque comme par vengeance. Ecrire était comme une forme de résistance, un refus de se laisser mourir et de défier ceux-là mêmes qui l’avaient contraint à quitter la chaleur du « monde d’en bas » pour s’installer dans l’austérité, l’indifférence et la précarité d’un des pays les plus froids de l’hémisphère nord. Et c’est justement son activité d’écriture et son mode de vie qui m’interpellèrent. Alors que Jean-Marc m’était toujours apparu comme un baobab intellectuel, un roc immuable de par la force de ses idées et de ses prises de position publique, il m’apparut ce soir-là d’une fragilité tout à fait inattendue. Certes, il semblait frêle et déjà passablement affaibli. Au regard de l’immense plaie de l’exil qui le rongeait et la place qu’occupait le Cameroun dans son cœur et dans sa pensée, je me fis fort de lui proposer d’organiser un peu à la manière de ce que l’on fit pour Mongo Beti en 1992, un retour solennel au Cameroun. Assez paradoxalement, Jean-Marc ne vit pas les choses ainsi et le confessa plus tard à des proches. M’avait-il trouvé naïf ? Pensa-t-il que je pouvais même être l’ombre de Jean Fochive venu le hanter jusque dans sa retraite chez les Jésuites de Boston College ? Son attitude méfiante me rappela celle de Mongo Beti lorsque dans les années 1980, je lui proposai de revenir au pays ne serait-ce que pour rendre une ultime visite à sa mère grabataire. Il me semble que l’un et l’autre ne voyaient que les risques personnels ou les bénéfices politiques que le régime en place pouvait tirer de leur retour ! L’un et l’autre avaient peut-être raison et j’étais sans doute trop naïf de croire qu’on pouvait pousser la lutte à un niveau tel que, dans certaines circonstances, l’itinéraire personnel se transforme presque naturellement en bouclier ! Quoi qu’il en soit, il m’était difficile d’oublier que Jean-Marc avait été l’un des premiers signataires d’une pétition qui me sortit des geôles de la Brigade Mixte Mobile en 1987 lorsque j’y fus enfermé après une banale prise de parole à l’amphi 700 de l’Université de Yaoundé dans un débat sur la littérature politique au Cameroun. Et comment Jean-Marc lui-même pouvait-il avoir perdu de vue toutes nos réunions plus ou moins clandestines pendant la crise estudiantine du début des années 1990 et de notre indéfectible solidarité autour de l’affaire Monga-Njawe-Le Messager de ces mêmes années là? Que dire de nos missions conjointes auprès de la mère de Mongo Beti avant le retour de l’exilé en 1992 ? Certes, j’étais l’intermédiaire qui convoyait d’Europe le viatique mais Jean-Marc était l’interprète et le prêtre qui mettait un peu de baume au cœur de la Vieille maman qui depuis plus de trente ans attendait à Akométam le retour de son prodige de fils ! Une seule conclusion mérite d’être tirée. Contraint à l’exil après l’assassinat dans des conditions obscures et jamais élucidées du Père Mveng, son compère bien-aimé, tout indique que Jean-Marc, malgré sa puissance intellectuelle, n’a pas véritablement réussi à se donner de nouveaux repères en transcendant le chaos et l’absurde qui caractérisent le Cameroun postcolonial. La mort en exil de Jean-Marc Ela, comme celle de Mgr Albert Ndongmo hier devrait interpeler toute la nation camerounaise. Il en va de même des conditions dans lesquelles se sont éteints d’autres intellectuels comme René Philombe, Mongo Beti, Tchundjang Pouémi, etc. Ailleurs, les producteurs d’idées sont consacrés comme patrimoine national et des institutions sont mises en place pour leur permettre d’animer la vie intellectuelle du pays en menant une vie décente. En Afrique, les penseurs non conformes ne semblent guère avoir droit de cité. Lorsqu’ils ne sont pas réprimés, contraints à l’exil, ils sont réduits à une vie végétative qui leur garantit une disparition prématurée alors que tout est presque toujours mis en œuvre pour soigner et mettre à l’abri du besoin les penseurs de la conformité socio-politique. Pauvre Afrique ! En tout cas, Jean-Marc fut un frère et un compagnon de lutte pour l’avènement d’un autre Cameroun. Les raisons et les circonstances de son exil autant que les conditions de sa disparition doivent être méditées. Il s’agit d’un événement à inscrire en gras dans la colonne du lourd passif du Cameroun postcolonial. b[Ambroise Kom]b, Professeur au College of the Holy Cross, Worcester, Massachusetts (Etats-Unis)


Silence


Rédigé par psa le 27/01/2009 à 17:13
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C’est la semaine des hommages… Celui que nous appelions affectueusement le Grand frère, Jean-Marc Éla, est porté en terre ce jour à Ébolowa. Depuis l’arrivée des restes de Jean-Marc Éla au Cameroun, hommages académiques, religieux, civils faits d’une grande solennité lui ont été rendus, autant par de nombreux dignitaires que par de parfaits anonymes, les gens du bon peuple, celles et ceux pour lesquels ce théologien de la libération de l’Africain au moyen de la vérité des évangiles au service de la réalité sociopolitique savait célébrer l’ordinaire des êtres et des choses. Je savais que le quator Achille Mbembe, Célestin Monga, Ambroise Kom et Yao Assogba devront cette semaine, et chacun à sa manière et en ses termes, rendre hommage à leur illustre modèle, compagnon et devancier Jean-Marc Éla. Ici, c’est Achille Mbembe de son Afrique du sud qui se met à table pour ce faire. « Le veilleur s’en est allé » commence-t-il fortement, et sans s’essouffler jusqu’à la fin… sa manière de « faire deuil d’Éla ».


André Mantegna, Le Christ Mort, 1480-1490
André Mantegna, Le Christ Mort, 1480-1490
L'on n'entendra donc plus la voix de Jean-Marc Éla, d'une limpide et cristalline pureté, si fulgurante dans son refus de toute compromission, si scintillante de clarté, et si porteuse d'espérance au milieu de la nuit de notre âge, de l'aridité de nos jours et de la cruauté qui n'a cessé de nous envelopper si étroitement, à la manière d'un mauvais sort. Celui qui, un demi-siècle durant, s'était fait notre inlassable veilleur et qui, sans cesse, nous exhorta à nous lever et à marcher - celui qui avait consacré sa vie à guetter-la-nuit et à scruter l'aube désormais n'est plus. Et nous voici résolument orphelins, à jamais inconsolables, le cœur transpercé par une indicible douleur. Pourtant, tant que nous n'aurons pas fini avec l'idée de l'Afrique et celle de l'homme aux prises avec lui-même, avec son prochain, avec son destin et avec Dieu, son nom partout nous accompagnera, le timbre de sa voix résonnera parmi nous, et son écho se fera entendre jusqu'aux extrémités d'un monde qu'il nous apprit à fréquenter et à réclamer comme le nôtre.

Joey Burns
Joey Burns
Persécuté par les siens, c'est au Canada qu'il trouva refuge. C'était au milieu des années 90. Il avait alors près de soixante ans. Engelbert Mveng, l'un des plus grands jésuites africains, historien et théologien de renom et fondateur d'une expérience monastique africaine venait d'être décapité. Éla, qui avait toujours manifesté pour lui une fraternelle piété fut profondément bouleversé et, dans sa lamentation, dénonça avec toute la force prophétique de sa voix cet odieux crime. Derrière le meurtre de ce frère innocent, il vit la main d'un régime politique opaque et aveugle, organisé en une myriade de réseaux parallèles et en sociétés secrètes vouées au culte des fétiches et à la pratique des sacrifices humains. Parce qu'il avait permis à ces réseaux et sociétés secrètes de coloniser l'État et parce qu'il tenait une grande partie de son pouvoir de son instrumentalisation de ces dispositifs de l'ombre, Éla tint Paul Biya, président de la République, directement responsable du sang d'Engelbert Mveng. C'est alors qu'il fut, à son tour, confronté à des menaces de mort et quitta le pays. La fin de son Exode, à l'autre bout de la terre, hiver de la solitude et de l'éloignement, ajoute son poids de honte et d'infamie au fardeau de notre douleur. Elle fait remonter à la lumière du jour la nature ombreuse d'un État au berceau duquel gisent tant de crânes de tant de morts, tant de squelettes et tant d'ossements humains - la funeste récolte de tant d'emprisonnements, de tant de bannissements et relégations, de tant d'exils forcés, de tant de meurtres directs et indirects, de tant de pendaisons, empoisonnements et assassinats, depuis Rudolf Douala Manga Bell et Paul-Martin Samba du temps des Allemands en passant par Ruben Um Nyobè sous les Français, et, dans la foulée de la décolonisation, Félix Moumié, Abel Kingué, Ernest Ouandié, Osendé Afana, jusqu'à Abel Eyinga, Mongo Beti, Albert Ndongmo, Ahmadou Ahidjo, Engelbert Mveng, et tant d'autres, bourreaux, complices et victimes, morts et vivants confondus. Comment en effet faire deuil d'Éla sans inscrire ce qui lui est arrivé et son décès au loin dans cette longue histoire des exilés et la longue lignée des martyrs de notre peuple ? Comment ne pas placer ses funérailles sous le signe du long récit de notre captivité intérieure, en souvenir de la persécution systématique de nos meilleurs esprits, de la destruction organisée de notre créativité - et l'espérance que lui-même ne cessa d'entretenir, qu'un jour à venir, résultat de nos luttes, ces tourments prendront fin ? Au demeurant, la critique et la dénonciation de cette logique du meurtre et de la destruction sous-tendent toute sa vie et son travail. Elle était particulièrement au cœur de sa réflexion théologique. Trois figures jouaient ici une fonction-témoin et, littéralement, hantaient son imagination. Et d'abord celui qu'il appelait "l'homme de Nazareth", duquel il se sentait si proche, auquel il vouait une affection sans bornes, et dont il réinterpréta le calvaire si vivement pour ses contemporains dans Ma foi d'Africain. Ensuite Abel, tué par son frère Caïn et dont le cri monte jusqu'aux cieux, suscitant de Dieu lui-même cette implacable question à laquelle Éla revint sans cesse, comme si de la réponse à cette injonction dépendait le sens dernier de la vie et de la foi : "Caïn, qu'as-tu fait de ton frère Abel ?". Et finalement ce qu'il appelait "le monde d'en-bas", ceux auxquels il s'identifia, les faibles et les opprimés, tous les déboutés de la vie et les "sans-parts" pour lesquels il manifesta un parti pris radical, et dont les paysans africains avec lesquels il partagea quinze années de sa vie dans les montagnes de Tokombéré (nord-Cameroun) constituaient les témoins inquiétants, comme l'indique bien son beau livre L'Afrique des villages.

Tending the Garden, Tom Torluemke
Tending the Garden, Tom Torluemke
L'appel constant et le renvoi à ces trois inquiétantes figures octroyaient à sa critique une extraordinaire force d'accusation et une puissance de protestation rarement atteinte dans l'histoire de la pensée africaine. Sa capacité à montrer du doigt et à nommer l'immonde était inégalable. La sienne était une critique prophétique du pouvoir qui se nourrissait d'une intransigeance éthique et d'une colère d'essence biblique et testamentaire. Cette critique et cette colère n'étaient pas seulement dirigées contre la puissance publique et les forces du monde. Elle n'épargnait pas l'Église à laquelle il appartenait et qui, obsédée par les honneurs, le luxe et le profit, ne savait plus exercer la charité, exiger la justice et protéger les faibles. Cette intransigeance ne visait pas la condamnation des individus. Elle était déployée au nom d'un amour radical pour l'homme, et surtout pour le pauvre et le malheureux dont il épousa entièrement la cause. Lui-même tirait une partie de son énergie spirituelle de la figure de Jean Baptiste - celui qui, prêchant dans le désert, se fit l'annonciateur de cet-Autre-qui-devait-venir. Et de fait, le thème de ce-qui-vient et le souci du futur devinrent des piliers de sa réflexion tandis que la force d'accusation et d'annonciation et le jugement prophétique porté sur l'histoire, le pouvoir et la vie donnaient à sa pensée le triple caractère d'un long procès, d'une longue méditation et d'une longue prière. Aussi bien le procès, la méditation que la prière étaient marqués par un profond sentiment d'urgence, une foi inébranlable en la justice de Dieu, la force des pauvres et l'espérance d'un monde nouveau à faire sortir tout droit de nos mains (voir Le Cri de l'homme africain), de nos savoirs, de notre intelligence et de notre mémoire (La Plume et la pioche). Cette pensée de l'urgence puisait également sa force et sa radicalité dans une pratique personnelle de l'ascèse - le renoncement à toutes choses superflues, la joie et la liberté intérieure que lui procurait le fait de ne rien posséder sinon ses livres, son amour pour l'humanité et sa foi en Dieu. Il devait sans doute à cette vie ascétique l'éclat fulgurant de sa pensée, sa fidélité à l'égard des dépossédés, sa profonde dévotion pour l'Afrique et pour son peuple, et sa détermination à ne rien céder face à des pouvoirs voués à la destruction de la vie et décidés à échapper à toute dette de responsabilité. C'est également cette pratique de l'ascèse qui fit de lui le théoricien africain sans doute le plus radical depuis Frantz Fanon. Mais il fut aussi un prophète de l'espérance. De fait, le fondement de son œuvre intellectuelle et de sa praxis sociale fut de bout en bout l'espoir de libération des énergies cachées ou oubliées - l'espérance d'un éventuel retournement des puissances endormies, le rêve de résurrection. Sa théologie en particulier s'origine dans ce rêve de résurrection. Chez lui, cette question de la résurrection était l'autre nom de la vie et de ce qu'il appelait la délivrance, ou encore la "libération". Au demeurant, de ses enquêtes sociologiques, on peut dire qu'elles étaient le pendant séculier de sa critique théologique dans la mesure où elles avaient pour objet le dépassement de la mort et la célébration des luttes quotidiennes pour la vie et la dignité. Il vécut sa vie comme une offrande au monde, à l'Afrique et à son pays, dans l'espoir qu'un jour proche, il sera possible à tous, et surtout aux faibles et aux malheureux, de participer à une vie humaine plénière. Sa disparition laisse au tréfonds de nos vies une faille si immense qu'elle ne pourra jamais être traversée. Elle nous fait pousser un cri de douleur si aiguë parce qu'à la mesure du don sans prix qu'Éla aura été pour les siens et pour le monde. Il nous lègue un extraordinaire trésor qui alimentera l'esprit et les luttes des générations de demain. C'est pourquoi, de Jean-Marc, nous nous souviendrons pendant longtemps, avec amour et filiale piété, chaque jour, comme le double qui accompagne le soleil au zénith, et la lumière qui fend de sa clarté l'ombre de minuit. ///Achille Mbembe

Silence


Rédigé par psa le 27/01/2009 à 08:44
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