Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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A 82 ans, le président du Sénégal fera une nouvelle fois le déplacement à Lyon aujourd’hui à l’occasion de la conférence internationale sur la solidarité numérique pour demander aux entreprises de donner « encore plus d’ordinateurs » aux écoles d’Afrique. « Parce que, dit-il, internet est devenu aujourd’hui l’école universelle ». Il a accordé une interview au Progrès. On retrouve le president sénégalais toujours égal à lui-même… comme David de Michel Angelo, qui s'est trnasformé après un séjour de quelques années aux États-Unis; la mondialisation est passée par là et n'épargne personne...
Pas de souci à se faire pour l'Afrique...
>> Les pays africains souffrent-ils plus que les autres de la crise financière ?
Pas du tout! « La crise financière nous passe au dessus de la tête », disent les banquiers africains réunis à Washington. Nos banques sont en surliquidité. 500 milliards de francs CFA dorment dans les caisses de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest. Et comme nous produisons pour vivre, et non pour exporter, nous sommes moins dépendants de l’extérieur. D’autant moins que des mesures avaient été prises dès que les prix des produits alimentaires ont augmenté : au Sénégal, une Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana) a permis d’assurer les besoins de la population en mil, en maïs et en riz. Bien sûr, si les émigrés africains sont touchés par la crise en Occident, cela pourrait avoir des répercussions, car il est possible alors qu’ils envoient moins d’argent à leurs familles restées au pays. Mais dire qu’une partie importante de notre économie dépend de ces transferts, c’est exagéré.
>> Mais les investissements occidentaux en Afrique risquent de s’effondrer?
Ils ne diminuent pas. Je vous citerai l’exemple du futur plus grand port de l’Afrique, que l’on va construire au Sénégal, au sud de Dakar. Dubaï, l’Iran, l’Inde (Mittal) font partie des investisseurs. Le chantier démarre en 2009. Notre continent est un débouché énorme pour le surplus de capitaux étrangers. Cela peut donner de l’air et aider à résoudre la crise mondiale actuelle. Car la réponse doit être économique et pas financière.
Vraiment?
>> Vous n’êtes donc pas inquiet?
Non. L’Afrique est un exemple d’espace non touché par la crise financière. Cela représente une chance pour elle. Je vais d’ailleurs dans quelques jours publier une tribune dans plusieurs grands quotidiens américains avec sept propositions pour redresser la finance mondiale. Les Etats-Unis ont fait les choses à l’envers : ce sont les ménages américains surendettés, qu’il faut subventionner. Pas les banques!
>> L’élection d’Obama est-elle une bonne nouvelle pour l’Afrique?
Les Etats-Unis ont crevé le dernier plafond du racisme. C’est le début d’une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité, où la rapidité à l’action et l’expertise sont les deux seuls critères de succès, sans considération de la couleur de peau. J’espère que le président Obama saura accorder une place aux Africains dans les médiations internationales, et au Fonds monétaire international. Pour le reste, nous ne lui demandons rien. Qu’il se consacre à redresser la situation extrêmement difficile dans laquelle se trouve son pays. Qu’il soit un bon Américain. Je ne souhaite pas qu’il se consacre à l’Afrique, car s’il échoue, les gens diront : « Ce n’est pas un Américain que l’on a élu, mais un Africain ».
Nicolas Ballet, Le Progrès
Silence
Rédigé par psa le 24/11/2008 à 15:15
Commentaires (0)
Jean-Guy Amiguet
En attendant de réunir de nouveau, avec le seul président qui compte dorénavant, Barack Obama, le G20 convient du service minimum, bien loin de la réforme du capitalisme dont le président Sarkozy se faisait le chevalier dopé… Un plan d'action en trois axes : soutenir l'économie, mettre en œuvre une nouvelle régulation internationale et réformer la gouvernance mondiale. Pays industrialisés et économies émergentes, ont ainsi constaté la difficulté du défi qui les attend face à la crise financière actuelle. On ne réforme pas la dystrophie capitaliste une fin de semaine, même si on s’appelle les Grands de ce monde. Sans doute que les bourses des grandes places financières nous le ferons sentir de nouveau cette semaine. Mais, juste un pied dans la porte, ce n’est pas mauvais non plus. Alors, bravo pour la fin de semaine studieuse et collégiale passée à Washington DC. |