Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Dans quelques jours l’histoire se fera et elle se dira par des milliers d’échos à travers le monde. Ce mois d’octobre a l’avantage d’annoncer celui d’un novembre particulier qui, je l’espère, connaitra la victoire de Barack Obama aux présidentielles américaines. Nous sommes encore loin de la fibrillation qui devrait s’emparer de nous dans un mois. Alors je prends le temps de dire que ce fut un long parcours que de croire à ce qui était loin d’être aussi claire pour les uns et les autres, même dans mon environnement proche. C’est à un travail de proximité que je me suis destiné depuis bientôt deux ans. Certains on fini par se rallier ; d’autres attendent encore pour y croire. C’est merveilleux tout cela et c’est dans l’ordre normal des choses. Aujourd’hui même, les derniers sondages d’opinion disponibles confirment la tendance inéluctable qui se maintient vers cette elle-même inéluctable victoire. J’en serai d’autant déçu si elle n’advenait pas. Tout simplement, parce que Barack est le meilleur choix, face à l’alternative John McCain. Je reste donc sur cette fascination politique en m’exerçant à dire le moins possible sur les autres sujets politiques qui peuvent avoir des arrières goûts moins jouissifs et subliminaux. C’est le cas de cette sortie bizarre contre François Boko fomenté par un certain LPV de Montréal. Oui de Montréal ! Comme quoi l’inutilité intellectuelle et l’incompétence débridée sont assez bien réparties. Je savais qu’il a existé dans la communauté des Togolais du Canada, certains qui avaient plaisir à prendre photo avec des responsables de la CEDEAO, à l’époque, et se réveiller qualifiés pour libérer le Togo. Je savais que certains avaient eu malin plaisir à détourner la diastode de ses nobles objectifs, à s’en accaparer et depuis, ne pas savoir quoi faire avec, parce que simplement incapables et peu démocrates pour rendre tablier et débarquer pour ne pas ressembler à tous les confiscateurs de pouvoir. Je savais surtout que certains se sont rendu compte que le radicalisme verbomotorisé était nourri par une connaissance très approximative et nettement insuffisante de l’art politique. Ouvrons ici une parenthèse pour dire que beaucoup de Togolais souffrent du Syndrome Eyadema. C’est un sentiment, un état psychosomatique élusif qui fait que certains Togolais, les hommes surtout, pour peu qu’ils aient mis pieds à l’école primaire, et encore plus lorsqu’ils sont titulaires d’un quelconque diplôme –du simple certificat d’étude primaire au baccalauréat, à la maîtrise et surtout un doctorat- pensent être qualifiés, tous autant qu’ils sont, à diriger le Togo. Il y a Syndrome Eyadema chez ces gens parce qu’ils sont persuadés que si sans diplôme connu Gnassingbé Eyadèma a dirigé le Togo, eux aussi, parce que diplômés en tout et en rien, sont nettement qualifiés pour être président de ce pays. On les a vu tous tourner en rond et se mordre queues et nez le 5 février 2005 et nous livrer le désolant et couteux résultat que nous connaissons et pour lequel plus aucun Togolais n’est plus prêt à donner sa vie pour tant d’amateurisme, un véritable pont vers nulle part. Mais aussi et jamais, je ne savais que le syndrome et l’amateurisme se sont si vite propagés au point d’atteindre certains des nôtres ici au Canada. Maladie honteuse sans doute que cette incapacité à s’affranchir de l’amateurisme et s’immuniser contre le syndrome Eyadèma qu’un certain LPV –incapable de se nommer à visage découvert se trouve atteint pour porter son imagination dans un verbiage alambiqué, sans tête ni ventre, pour ensuite aboutir à dégueuler une théorie du complot dont François Boko serait l’agent. Honteux ! Simplement honteux ! Heureusement que nous disposons d’un Évariste Messan –vrai ou faux nom, pour instruire encore ces apprentis politiciens et cyber-militants fossoyeurs des rares actes de bravoure que compte l’univers togolais. Réussie ou pas, l’œuvre Boko mérite respect et nom diffamation et négation. De grâce, offrez-nous un mois d’octobre de grande qualité pour accueillir l’histoire, la grande histoire que d’autres nous donnent en exemple.
Silence
Rédigé par psa le 03/10/2008 à 03:03
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Il est sur tous les sites ce fameux texte de Dr David Ihou : REMETTONS LES COMPTEURS À ZÉRO… Cela vaut la peine de le lire. C’est ce que je viens de faire. Première lecture toutefois pour un texte qui mérite plus qu’une. Intéressant texte, seulement parce que les réflexions sérieuses sont assez rares dans la communauté des Togolais. Pour le moment, c’est à peu près tout ce qui peut faire plaisir. La satisfaction réside effectivement dans le fait que les actes de partage de réflexion du bon docteur Ihou laissent penser qu’il possède une prédisposition à s’offrir et à se commettre profondément à une véritable refondation du Togo. Et c’est tant mieux ! Pour le reste, peut mieux faire. Car, rien de nouveau. « Sabordez vos partis et rejoignez-moi, en prenant soin de vous taire » a toujours été le maitre mot de Gilchrist Olympio à l’endroit des autres partis de l’opposition et leurs chefs. Demander aux partis de seulement se regrouper de façon artificielle reviendrait à cela… En réalité, cette idée est tellement intéressante qu’elle doit émerger comme conséquence ultime d’un double changement d’approche et de leadership autant au RPT qu’à l’UFC. Mais encore que pour l’instant le besoin serait encore plus urgent dans l’opposition dont le leader le plus populaire a produit le plus minable des résultats, incapable de réunir les autres dirigeants de partis politiques, et toujours loin de sécuriser une bonne partie des Togolais du Nord. Jamais il ne faut imaginer une démocratie au Togo qui fera vivre aux Togolais du Nord l’irrespect et l’inconsidération dont ils avaient longtemps souffert dans leur propre pays. Remettre le compteur à zéro signifie simplement se pardonner, et non vouloir solder des passifs aussi douloureux pour les uns et les autres ou encore moins, vouloir regrouper des partis après l’usage prolifique de quelques « Si… » . Et il faut un véritable leader pour réaliser le nécessaire pardon, le Grand Pardon vers lequel tôt ou tard ce pays devra converger. Gilchrist n’en a jamais fait la démonstration et n’a pas le jugement qu’il faut pour atteindre ce degré de noblesse. Qu’il ait investi ou pas au Togo, ce monsieur n’est pas fait pour la politique. Sinon, et je m’arrêterai là, le tout premier contact qu’il avait eu avec Faure, à Abuja en avril 2005, aurait été une occasion extraordinaire pour changer le destin du Togo… Faure peut raisonnablement arriver à quelque chose. Mais il n’est pas tout à fait libre de toutes ses décisions et doit jouer une grande prudence; une prudence compréhensible au plan analytique -il dirige tout un pays, il est vrai- mais une prudence qui laisse à douter de lui, de son autonomie, de sa capacité de démarcation de l’héritage politique de son père. Pour un jeune Chef d’État, Faure manque aussi d’enthousiasme et sa stratégie de communication personnelle est faiblement agencée. Face à de telles réalités, il est curieux que nous pensions aussi rapidement aux regroupements des partis politiques… Peut-être que je n’ai pas bien lu le texte de Dr Ihou. Je vais m’y mettre de nouveau ces prochains jours. |