Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Nicolae Tonitza
C’est extraordinaire de voir comment la machine élective de Barack Obama s’est encore mise en marche. En l’espace de quelques jours, après l’abdication de dame Hillary Clinton, il est pathétique de constater que tout est mis en œuvre, déjà, pour ouvrir effectivement des bureaux pour le candidat des démocrates partout, et dans tous les États de ce vaste pays. Partout et dans tous ces États, l’enthousiasme devient palpable avec les mêmes objectifs de recherche de financement chez les gens ordinaires et d’inscription des nouveaux électeurs sur les listes électorales. C’est toujours cette fascination pour une bonne organisation qui, à mon sens, demeure l’un des atouts du phénomène Barack Obama. Cette grande capacité à occuper adéquatement le terrain électoral est sans pareille. Nul ne serait surpris que très prochainement, cette réalité se reflète dans les sondages d’opinions, malgré les mois d’avance que le Républicain John McCain avait pris sur l’actuel candidat démocrate qu’est devenu Barack Obama… Pour ce qui est du retrait d’Hillary Rodham Clinton, pas grand-chose à dire. J’ai appris trop tôt à avoir la visée juste, le triomphe modeste, l’analyse innovante, froide et rebelle, surtout le regard avenir. Et, en dehors de mon parti-pris pour Barack Obama, je suis en quête des considérations objectives qui feront que la moyenne des Américains moyens devra choisir Obama plutôt que McCain. Et le déploiement rapide des troupes à Barack n’est pas le moindre des atouts en pareille situation de relevé des faits et des conditions gagnantes en novembre prochain.
Silence
Rédigé par psa le 10/06/2008 à 07:05
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Anna Toscano
« La Reine-Nègre » est effectivement un texte-insulte qui mérite bien d’être parcouru d’un derrière distrait d’insignifiance comme toutes les exagérations. Tant il est vrai qu’à leur crépuscule, certaines vies esseulées comme celle de Victor-Levy Beaulieu, le VLB porte-étendard d’un nationalisme étroit, cherchent toujours et désespérément, à se mouvoir hors des nombreux rêves déçus.
C’est alors que la cible Michaëlle Jean, la Gouverneure générale du Canada, se trouve être à portée de plume, à vrai dire à une touffe de barbe, très facile à tailler d’un coup de rasoir mal inspiré du nationaleux VLB. Le problème n’est pas tant que l’esclavage ait été banni en France en 1817 et poursuivi bien au-delà, jusqu’aux portes des temps modernes partout ailleurs, et encore de nos jours sous diverses formes : « La vie n’a jamais été juste et ne le sera probablement jamais » nous aurait dit John F. Kennedy; alors, Que faisons-nous aujourd’hui pour changer les choses? demeure le défi de l’heure. Le problème n’est pas que les gens puissent évoluer dans la légitimité de leur parcours de vie personnelle et publique, embrassant tels idéaux et en délaissant d’autres dans leur itinéraire : « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas » aurait répondu René Levesque lui-même, en parfaite concordance avec le « Rien n’est permanent, sauf le changement » d’Héraclite. Le problème -parce qu’il y a problème, c’est ce refus constant de reconnaître l’existence libre à Michaëlle Jean ainsi que son droit à la jouissance de sa pleine citoyenneté canadienne, pour un oui et pour un non, quoi qu’elle dise et quoi qu’elle fasse.
Arrière-arrière-petite-fille d’esclave, Michaëlle Jean ne demeure pas moins un être libre, émancipé et capable de ses choix d’aujourd’hui, en plus d’appartenir à une source de la civilisation mondiale, l’africaine, qui ne se voit pas du tout qu’à travers le regard réducteur des autres.
S’il fallait à toutes les souches de la race noire africaine dispersée et souvent affligée par le poids d’une injuste et partielle histoire ancrée dans certaines mentalités, de n’exister aujourd’hui qu’à travers le dire et le vouloir des autres, bien longtemps leur humanité se serait transformée en animosité, au grand bonheur des VLB finissants de ce monde. Il est vrai qu’il y a seulement quelques semaines, VLB nous a promis de brûler ses livres; on ne s’attendait guère qu’il change si vite d’idée pour vouloir bruler vive, Michaëlle Jean, celle qu’il trouve lui-même noire-jeune-jolie-ambitieuse, probablement un autre grave crime à ses yeux. Lorsque l’on a que la nostalgie à offrir, les clochers des lieux de sa propre retraite du monde d’aujourd’hui et de demain, Trois-Pistoles, ne peuvent valoir de promontoire ou faire écho à une si viscérale haine contre une seule et même personne depuis sa nomination au poste de Gouverneure générale du Canada; car eux, ces clochers, servent de rampe de lancement à une universalité nouvelle qui rime peu avec la pureté mythique des races et tous ses travers malencontreux et insidieux qui perlent sous la plume de VLB. C’est effectivement à cette frontière de l’indécence citoyenne que nous précipite le texte-insulte, gratuitement commis en un moment de désarroi langagier, et qui associe pêle-mêle : Afghanistan, Radio-Canada, droits de l’homme, extraterrestre, marchands de canon, souveraineté, multiculturalisme, colonisateur, symbole, trop de Nègres, guerre de Sécession, rapport Bouchard-Taylor, Afrique équatoriale, etc. Et parce que la mise-au-point faite par VLB lui-même pour justifier sa colère débridée contre Michaëlle Jean est tout aussi immodérée que peu convaincante, rappelons seulement que l’Afrique et les Africains, leurs rois et leurs reines, leurs royaumes et leurs sociétés, tout cela existait bien avant l’arrivée des colonisateurs sur le continent; il serait donc utile de connaître la vraie histoire de l’Afrique, celle de ses Rois et de ses Reines, de l’Ancienne Égypte aux limites de l’Afrique du sud. Choisissons alors, nous, fiers et dignes gens, Nègres et Non-Nègres, de ne pas franchir cette ligne irrationnelle de pure confusion et de peu d’élégance qui ne cherche qu’à réduire l’autre à sa plus simple expression dégradante. En somme, vivons et laissons-vivre Michaëlle Jean! |