Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Auguste Renoir
Auguste Renoir
«Avec grand regret, je démissionne avec effet immédiat, de mon rôle de conseillère (affaires internationales) dans la campagne des Obama. Lundi dernier, j'ai fait des remarques inexcusables qui ne sont pas en concordance avec ma grande admiration pour la Sénatrice Clinton, et qui sont très loin de l'esprit, de la manière (ton), et du but de la campagne d'Obama. Et je présente mes excuses à la Sénatrice Clinton, au Sénateur Obama, et à l’équipe remarquable avec laquelle j’ai travaillée durant ces 14 longs mois. »
La nouvelle, surprenante et regrettable, est tombée ce jour suite à la remarque de Samantha Power, récipiendaire du Prix Pulitzer, professeur et écrivain de renommée mondiale qui a traité Hillary de Monstre, Off-the-Record (en retirant le mot à l’instant même), plutôt l’attitude d’Hillary Clinton, prête à tout pour se faire élire. Dur mot qui ne devait normalement pas sortir mais que le journal The Scotsman de l’autre côté de l’atlantique, en Écosse, a publié sur son site Internet ce vendredi. Après la Naftagate, la fuite des échanges verbaux confidentiels d’Austan Goolsbee conseiller économique de Barack Obama , avec le consulat du Canada à Chicago sur l’Alena –fuite politique délibérée et organisée pour laquelle le gouvernement canadien s’est excusée tout en faisant enquête pour établir les responsabilités individuelles- on ne peut pas dire que la lutte ne se corse pas chez les démocrates. Et pourtant cette Samantha Power est une brillante tête qui apporte des perspectives nouvelles à la politique extérieure de Barack Obama. Une grosse perte pour Barack qui doit dénouer, comme des cheveux, cette situation de colère apparente chez ses troupes.


Silence


Rédigé par psa le 07/03/2008 à 16:21
Tags : goolsbee monstre power Notez



« Évidemment. François Fillon a déjà un surnom au sommet de l'État, le "président". Observez-le, le président Fillon, calme et serein, savourer sa nouvelle popularité. Le président Fillon a le maintien et les yeux légèrement plissés de ceux qui savent prendre du recul, en regardant l'Histoire. Le président Fillon se garde bien de montrer la moindre jubilation, ni même de sourire, ce serait mal interprété. On ne peut pas lui faire de procès de déloyauté. Après tout, si Nicolas Sarkozy qui en montant sans cesse au créneau, et en se comportant comme un premier ministre, s'est mis lui-même dans le pétrin. Le président Fillon n'a au demeurant pas une tête de traître, il faut reconnaître, il est trop sage, trop bien élevé, pour se permettre la plus petite remarque désobligeante sur Sarkozy, qui, il n'y a pas si longtemps, l'avait traité de "simple collaborateur". Il en avait été blessé, parait-il, mais c'est le genre d'homme, le président Fillon qui n'aime pas montrer ses stigmates. Il ne montre rien d'ailleurs, il est aussi introverti que le chef de l'État est extraverti. »


Céline
Céline


Que peut faire maintenant le "président Fillon", comme vous dites ?
Surtout ne pas en faire trop. Ne pas donner de leçon, ou marcher des épaules, il se tient donc à carreau. Sous la Ve République, les présidents commencent toujours à haïr leur premier ministre dès lors qu'ils deviennent populaires. François Fillon n'a pas intérêt à aggraver son cas en essayant d'exister politiquement. Il tentera donc de rester dans l'ombre, ce qui ne sera pas évident, vu sa popularité. Voyez comme il est demandé en ce moment, par les candidats de l'UMP au Municipales.

Est-ce que François Fillon ne pourra pas tirer profit de la situation ?
Si, mais il devra veiller à ne pas apparaître comme un recours, sinon ça ne fera ni une ni deux, sitôt qu'il sera un peu requinqué, ce qui ne devrait tarder, Sarkozy ne tardera pas à le débarquer. Un Premier ministre populaire, ça peut très bien se faire sortir. C'est arrivé à Jacques Chaban Delmas, en 1972, ou à Michel Rocard en 1992. Dans notre système, c'est le chef de l'Etat, fut-il impopulaire, qui a la main, il ne peut y avoir deux présidents à la tête du pays, Fillon est trop fin politique pour l'ignorer.

Si Fillon ne peut pas jouer ce rôle, qui peut être le recours ?
Il est tout trouvé, c'est Alain Juppé. La politique a, comme la nature, horreur du vide. Devant l'impopularité du chef de l'Etat, la droite est bien obligée de regarder ailleurs. François Fillon, il est coincé. Xavier Bertrand, encore un peu tendre. Jean-François Copé, il joue 2017, et non 2012. Reste celui que les méchants surnomment "l'austère de Bordeaux". A bien des égards, Alain Juppé c'est l'anti-Sarko. S'il est réélu brillamment à Bordeaux, comme l'annonce les sondages, cet homme d'État redeviendra l'un des personnages clef de la droite, en réserve de la République, avec un œil sur l'échéance présidentielle de 2012. Il ne reviendra pas au gouvernement, après son échec aux Législatives l'an dernier ; Sarkozy lui avait demandé de rester, il a refusé. Il refusera d'y retourner, comme Jean-Claude Gaudin à Marseille, ou Georges Frêche puis Hélène Mandrou à Montpellier, il fait partie de ces maires qui font corps avec la ville qu'ils ont métamorphosée. Mais s'il l'emporte aisément comme c'est prévu, dans un contexte peut-être cauchemardesque pour l'UMP, il y a fort à parier que Bordeaux deviendra un lieu de pèlerinage. De même que la classe politique allait jadis rendre visite au général de Gaulle, avant son retour au pouvoir, pendant sa traversée du désert, dans sa propriété de C, vous verrez la droite ira en délégation, écouter les oracles d'Alain Juppé, à Bordeaux-les-Deux-Églises.

Franz-Olivier Giesbert, Chronique sur RTL

Silence


Rédigé par psa le 01/03/2008 à 05:52
Tags : avenir politique france Notez



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