Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




L'abandon
L'abandon
« Les obstacles sont énormes et l'absence, à Paris, des belligérants, comme celle de l'Union africaine, montrait les limites de l'exercice. Cette conférence ne pouvait être une conférence de paix; elle pouvait, (…) constituer une étape pour qu'un "nouvel élan" diplomatique prenne son essor afin de sortir du traitement purement humanitaire du conflit. (...) Le Darfour est un test du rapprochement entre Paris et Washington. L'insistance de la France pour une solution politique et celle des États-Unis sur des sanctions à l'égard de Khartoum ne sont plus incompatibles. »
Pierre Rousselin, Le Figaro

« "Le silence tue". Le cri de N. Sarkozy est beau, généreux, nécessaire. Il sonne un peu comme du Zola passé au crible d'une "droite décomplexée". La tragédie du Darfour mérite bien, en tout cas, qu'on hausse enfin le ton, y compris avec un brin de lyrisme (…). Pas moins de 200.000 personnes en quatre ans. (…). Saluons donc la Conférence internationale convoquée hier à Paris, en présence des représentants des grandes puissances, dont la Chine et les États-Unis. D'autant plus que le résultat semblait tendre, en soirée, vers l'optimisme." »
Didier Pobel, Le Dauphiné Libéré



Silence


Rédigé par psa le 26/06/2007 à 14:30



J’aime bien ce texte, SAMEDI Une guêpe chez le coiffeur; une description décoiffante de cette société qui sait intensifier le rien. Quelle coïncidence! Hier seulement, mon président Yao Paul Assogba avouait aussi son incapacité à magnifier l’insignifiant, lors d’une occasion particulière qui lui était destinée. Dans son cas, on sait qu’il préfère démasquer la raison, comme dans son dernier livre... Mais ici c’est le chimère consacré à la Alice Key.


L’insignifiant possède-t-il une beauté déformée comme chez Alice Key
L’insignifiant possède-t-il une beauté déformée comme chez Alice Key
« Je ne vais jamais chez le coiffeur le samedi. Trop de monde, trop d’attente, trop de femmes au mètre carré. Mais ces derniers jours je me suis mal débrouillée, avec le temps, avec les horaires de train, avec le sommeil. Et tant qu’à tout faire à l’envers, autant enfoncer le clou un peu plus profond. Je me trouve immobilisée à côté d’une dame qui se plaint de la chaleur. La même qui demain se plaindra de la pluie, j’imagine. Comme je dois commencer mon journal pour Libération, j’écoute les conversations plus attentivement que d’habitude et perçois l’intensité du rien un cran plus fort. Je m’en veux de ne savoir apprécier ces petits moments où tout s’arrête. Pourquoi ne suis-je pas capable de parler de la chaleur en toute décontraction, de l’orage qui va arriver, des saisons qui ne se font plus ? Pourquoi suis-je toute raide dans mon fauteuil alors que la patronne se plaint de son apprentie, avec la bénédiction des clientes ? Oui, vraiment, Malika est une sale gamine. Elle a cassé un miroir la veille en nettoyant le salon. Un coup de balai en plein dans le mille. La patronne rend service en prenant des apprentis - c’est ce qu’elle dit - et c’est tout le remerciement qu’elle en a. Tout le monde approuve, olé ! S’ensuit le couplet sur les jeunes qui ne respectent rien, qui pensent que ça va tomber tout cuit. Discussion de comptoir un matin en France, mépris ordinaire, complicité vulgaire. Pour faire écran entre la haine et moi, je sors de mon sac le livre qui me réjouit en ce moment : l’Ange au gilet rouge de Pierre Autin-Grenier. Imaginez un Régis Jauffret version anarchiste et poète : de quoi remettre toutes ces dames à leur place. Je me retiens de rire trop fort en lisant. Mais le plaisir est interrompu - c’est le propre du plaisir - par un événement. Une guêpe s’est introduite par la porte grande ouverte, et c’est la révolution. Chacune y va de sa théorie, de ses conseils, de son histoire d’allergie et de mort subite. Je suis épatée, comme toujours, de voir comment les humains s’inventent une vie palpitante, comment ils conjurent le vide, comment ils existent. »
BRIGITTE GIRAUD, Libération


Silence


Rédigé par psa le 24/06/2007 à 19:59



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