Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Dimitri Baranoff Rossine
Dimitri Baranoff Rossine
Parfois, je suis en retard. Ce n’est pourtant pas ma pratique dans la vie de tous les jours. En retard pour parcourir certains textes sur nos Sites Internet conventionnels. Je viens seulement de lire, juste à temps pour aborder l’année nouvelle autrement, le texte « Le Togo : l’utopie de la force » de notre ami Anani Alex Gomez. Évidemment, un texte à la togolaise, un texte au parfait reflet de l’éternel apprentissage de l’intellectualisme à la togolaise, c'est-à-dire contradictoire et confus à travers un alignement de mots et de rhétoriques aussi violents, désordonnés que creux et sans conclusion valable, s’il en existe.
Du début à la fin de cet exercice qui se voulait pourtant lumineux, il n’y avait pas la place à la Simplicité volontaire. Bien sûr, Pourquoi faire simple si on peut faire compliqué et paraitre savant en nommant, au passage, le grand sociologue de la rationalité Max Weber? Les occasions sont si rares...
C’est justement là, tout le mal de ces apprentis solutionneurs de la situation togolaise, vieux comme jeunes. Ils ont des yeux mais eux-aussi ne voient pas. Ils ont des oreilles mais ils n’entendent toujours point. Alors, nous n’avons pas grand-chose à attendre de leurs réflexions, puisque leurs analyses n’en forment toujours pas une de détachée, d’impartiale et d’achevée dans l’exploration des contours de la réalité togolaise faite de superpositions d’irrationalités et d’erreurs historiques partagées -et c’est un euphémisme délibérément choisi que ce terme erreur.
Encore une fois, il va falloir le répéter et ne pas s’en lasser : Au Togo, un seul autre mort politique est un mort de trop! Il faut accepter de changer de paradigme, se pardonner, apprendre à se faire confiance pour rebâtir un autre avenir d’où naîtront la Perfection politique, la Justice et la Démocratie. En somme, accepter le sacrifice de l’imperfection actuelle et travailler courageusement pour les générations futures, à travers la force du Pardon et du Temps. Pourquoi donc? Parce que les bases de l’indépendance du Togo ont été chaotiques et minées par des divisons ethniques que les années suivantes n’avaient qu’exacerbées, pour toutes sortes de raisons. Parce que, utopiques et peu disposés au compromis, les Togolais ont raté leur Conférence nationale souveraine. Parce que, très peu stratèges et toujours d’eternels amateurs politiques, les leaders d'opinion n’ont pas été à la hauteur des ambitions du peuple, de l’ensemble du peuple togolais, pour taire leur division et emprunter la voix du changement, au décès de Gnassingbé Eyadema, en tout cas, entre le 5 février 2005 et le 25 avril 2005. Parce que tout simplement lorsque l’on a échoué, on doit l’admettre et ne pas réclamer la couronne, le sceptre, le manteau et les souliers du vainqueur pour parcourir le monde et les Sites Internet.
Encore une fois, il va falloir le répéter et ne pas s’en lasser : les temps changent, la politique et les politiques évoluent aussi; le Togo ne peut plus attendre la contribution effective de tous ses enfants qui doivent se donner le plaisir et l’intelligence d’essayer autre chose que l’agressivité pathologique, la courte analyse, les envolées lyriques, la théorisation excessive de leur propre échec.
Je comprends la frustration momentanée des uns et des autres, la montée de fièvre solutionneuse chez certains, las d’attendre leur tour ou des explications convaincantes de leurs leaders politiques. Mais de grâce, la République togolaise des utopies nous l’avons déjà construite de force, de rapidité, d’illusion et de misère. Il nous reste celle du libre choix du compromis, de l’imagination et de l’avancée progressive. Elle nous appelle, où que nous soyons, pour une conspiration du compromis. En fait, elle appelle notre humilité et notre modestie à agir autrement avec une conviction nouvelle créatrice. Bonne année 2008!


Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 31/12/2007 à 14:28



Courbet, Femme nue couchée. Fuit-elle le regard des autres?
Courbet, Femme nue couchée. Fuit-elle le regard des autres?
C’est le nom annonciateur de Jésus, fils de Dieu, Emmanuel (Dieu est avec Nous). Ce prénom, dans toutes ses déclinaisons langagières, est assez répandu et toujours au goût du jour. Il peut bien être le prénom de votre ami, collègue, voisin, conjoint, parent, frère, ou fils. Des gens célèbres, de Kant à Levinas en passant par de grands artistes, sportifs et autres l’ont porté et le portent encore, autant que d’illustres inconnus qui peuplent la face de la terre. Ces derniers jours mon attention a été retenue par un particulier Emmanuel, né quelque part dans la jungle colombienne sous surveillance des FARC - les Forces armées révolutionnaires de Colombie, des seins de la collaboratrice d’Ingrid Betancourt, Clara Rojas, alors en charge de la communication publique de l’ancienne candidate aux élections présidentielles de ce pays. D’ailleurs, cette délicate récupération, Opération Emmanuel, qui devra se dérouler en toute Transparence internationale et sous les regards et les projecteurs des médias et des personnalités comme Oliver Stone, nous l’espérons, aboutira à la libération effective de la parlementaire Consuelo Gonzalez, de Clara Rojas et de son fils Emmanuel. Mais après! Mais après que le cirque médiatique se sera dissipé, quelle sera la vie de cet être innocent, Emmanuel, conçu probablement avec la contribution jouissive d’un rebelle, désirable ou violeur, et né dans les conditions de fragilité humaine qui suscitent une myriade d’interrogations. Clara Rojas aura le droit de préserver la vie privée naissante –quoique très publique déjà, de son enfant, et refuser de révéler les détails de l’expérience intime qui à donner vie à Emmanuel. Emmanuel existe pour un destin de vie assez lourd à porter, chaque jour durant, avouons-le. Cette vie là fait penser à celle qu’à porter pendant au moins les vingt premières années de son existence édifiante, Gérard Lenorman. Le chanteur français vient de révéler le secret de son existence lui, Enfant de la honte né d’une « Faute grave » indélébile de lien charnel de sa mère avec un soldat allemand du temps de l’occupation de la mère patrie, la France. Alors, l’être innocent issu de cette aventure et nourri au mensonge d’un lourd bouillon de secret de famille, n’a eu de choix que de raser les murs de sa vie, avant de se jeter à corps perdu dans la musique. Une vie d’artiste de talent et de grands succès, certes. Jamais une vie du bonheur d’être, malheureusement; mais un handicap pour la vie nous révèle aujourd’hui Gérard Lenorman dans son livre Je suis né à vingt ans. Et Emmanuel ? Comment vivra-t-il sa vie? Il nous faudra un autre prophète Isaïe pour nous l’annoncer. En attendant, qu’il sorte de là pour accueillir la nouvelle année, 2008, en dehors de cette zone incertaine au danger permanent.

Silence


Rédigé par psa le 30/12/2007 à 00:40



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