Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Goncourt des Lycéens 2010


Je ne saurais donner le résultat du Goncourt des Lycéens 2010, encore moins le Prix Goncourt 2010 lui-même. J’aurais bien aimé! Mais voilà… Après avoir encouragé Éda à y participer et à lire les 14 livres en si peu de temps pour avoir droit au vote, et ainsi de suite, que la représentante de sa classe puisse voyager de Montréal à Paris pour le vote final des Lycéens et des Lycéennes –ce sont généralement les filles qui s’astreignent à cet exercice, voilà que tout est fait.
Le vote d’Éda et de sa classe, fièrement promis à tous ceux et celles qui ont deux oreilles et ont eu le malheur de me parler dernièrement, où qu’ils se trouvent, se présentent ainsi :

Choix d’Éda :
1. Une année chez les Français de Fouad Laroui
2. Apocalypse bébé de Virginie Despentes
3. Une forme de vie d'Amélie Nothomb

Choix de la classe :
1. Apocalypse bébé de Virginie Despentes
2. Six mois, six jours de Karine Tuile
3. Retour aux mots sauvages Thierry Beinstingel


Mieux encore, et comme un bonus, les deux présentations –assez épurées je trouve, qu’Éda a données de deux des 14 livres et publiées sur le site du Goncourt des lycéens 2010 : La carte et le territoire de Michel Houellebecq et Une forme de vie d’Amélie Nothomb. Ce qui est intéressant dans le choix d’Éda de publier ces résumés, c’est justement le fait qu’elles portent sur les œuvres qui ne constituent pas forcément ses propres premiers choix. C’est une qualité que de pouvoir dire clairement ce que l’on aime et aussi pr¸eter attention pour ce que l’on peut moins aimer pour toutes sortes de raison. Ici, je paraphrase mon éminent professeur, professeur émérite par ailleurs, le vieux Pierre Danseraux, qui nous disait bien : « On définit les choses par ce qu’elles sont, et aussi par ce qu’elles ne sont pas. » Ce qu’on aime se dit, ce qu’on n’aime pas se dit également. J’ai dû dire cela beaucoup de fois… Éda en garde les germes précoces et simples... C’est vraiment la fille de son père! N’est-ce pas?


La carte et le territoire de Michel Houellebecq
mercredi 27 octobre 2010
par CLASSE-OUTREMONT

Michel Houellebecq, dans son roman La carte et le territoire nous présente un personnage que, jusqu’à présent, je n’ai pas réussi à cerner.
Lui même semble confus malgré le fait qu’il puisse se confier à ses amis, à son père et à la femme qu’il aime.
Pour un artiste, il ne s’exprime pas assez.
L’apparition de l’auteur dans son roman m’a paru étrange. Surtout qu’il finit pas se faire assassiner. On nous donne une vision pessimiste du fait que la mère de Jed Martin s’est suicidée et son père finit pas se faire euthanasier.
Sans oublier la mort d’un ami très cher à lui, voire son confident.
Malheureusement, je ne peux pas dire que ce livre m’a beaucoup accrochée même si certains passages étaient intéressants.

Éda Adjété.


Une Forme de vie de Amélie Nothomb
mercredi 27 octobre 2010
par CLASSE-OUTREMONT

Amélie Nothomb, tout au long de son roman Une Forme de vie ne cesse de nous mener en bateau ce qui m’a particulièrement plu.
On commence par croire naïvement à l’histoire parfaitement bien construite de Melvin Maple. Puis, l’on s’imagine que l’auteur va finir par rencontrer son correspondant américain. Tout nous semble réel au début. Cependant, le geste d’Amélie Nothomb à la fin nous amène à réaliser qu’on est dans une fiction.
Quelques questions me tourmentent :
Que se serait-il passé si Melvin Maple avait dit vrai ?
Que se serait-il passé si Amélie Nothomb avait rencontré son correspondant ?
Devrions-nous douter de l’honnêteté d’Amélie Nothomb ?
Serait-elle en train de nous faire part de ses propres défauts ?

Éda Adjété.



Ad Valorem


Rédigé par psa le 05/11/2010 à 02:00



Let there be light
Let there be light



Finalement, notre ami Cyrille Adjogblé s’en est allé le même jour que Theodore C. Sorensen, ce 31 octobre 2010. En recevant le coup de fil du décès de Cyrille aujourd’hui, j’ai eu cette réflexion : il aurait lutté jusqu’au bout. C’est d’ailleurs ce que je lui disais la dernière fois que je l’avais vu : « Cyrille, continues à lutter pour tous ces gens qui t’aiment, tes enfants, ta femme, ta grande famille (…) » Il était touché par ces mots en plus de sa joie de me revoir. L’orfèvre des mots lui-même, Theodore C. Sorensen, vient aussi de quitter ce bas monde ce saint jour que certains nomment curieusement « vodougbé », probablement pour restituer la puissance des mots au travers de cette dénomination également. J’ai connu un Cyrille de peu de mots; peut-être est-il plus volubile en d’autres circonstances? Pourquoi pas!

De Montréal à Gatineau, d’étudiant à enseignant, puis fonctionnaire, puis enseignant, puis étudiant, puis… Cyrille Adjogblé devait bien être aussi un amoureux des mots. Juste assez pour tout dire comme Theodore C. Sorensen : « (…) ne demandez pas ce que l’Amérique a fait pour vous, demandez ce que vous avec fait pour l’Amérique ». Effectivement, certains commencent à voir clair… Comme George Pompidou, Laurent Fabius, Alain Juppé et bien d’autres, Theodore C. Sorensen écrivait des discours, des lettres, des messages de John F. Kennedy; je devais dire que Theodore C. Sorensen écrivait et conseillait son ami John F. Kennedy. Car, dans l’art sublime de l’alignement des mots pour faire des effets justes et réussir à galvaniser les gens, il faut aimer profondément le porteur du message pour lui tailler les mots vrais et justes, particulièrement aux bons moments. On se souvient bien de cette célèbre requête du Général lui-même, une exigence qui scella le destin de George Pompidou : « Trouvez-moi un normalien qui sache écrire ! » Un Alain Juppé en sortira avec la preuve bien établie que « (…) C’est le meilleur de nous tous » au point d’être courtisé pour son retour aux affaires. Theodore C. Sorensen avait aussi fait un retour auprès de Lyndon B. Johnson et dans la campagne de Robert F. Kennedy.

Des années plus tard, Theodore C. Sorensen ne pouvait pas ne pas s’offusquer que l’on ne retenait et ne disait de lui qu’il était la légendaire « Plume de JFK » et son conseiller spécial, son Speechwriter; il avait fini par restituer les choses, disant qu’il était avant tout un artisan, un artiste des mots, un orfèvre d’idées, un véritable Wordsmith comme d’autres sont des Goldsmith pour leurs amis. Les artisans sont bien des lutteurs de talent, fabricant pièce après pièce, chaque discours de peu de mots, mais de grande portée le jour où ces mots sont lâchés dans le public. Cyrille Adjogblé, en lâchant prise aujourd’hui s’offre à nos souvenirs, à nos bons souvenirs, nous qui étions presque de la même épopée quoique venant de points différents, moi aboutissant aux HEC, lui à l’UQAM avec d’autres et ne nous retrouvant alors et souvent que sur le… Togo, déjà à cette époque pas si lointaine.

Seuls les mots voyagent loin, laissons chaque mot et chacun des maux aller le plus loin possible, laissons tout aller et venir dans nos souvenirs, Let the Word Go Forth disait et écrivait Ted Sorensen , laissons aller Cyrille par ses propres mots… Les derniers que j’ai pu retrouver –ne sachant même pas s’il avait eu le temps de les prononcer après les avoir pensés se présentent ainsi, parlant de Transfert de connaissance et de sa nécessité dans les organisations, c'est-à-dire la capitalisation des connaissances pour la performance des organisations et le rendement du personnel:
« Knowledge transfer (KT) is the process by which an organization gains access to its own knowledge or the knowledge of other organizations (Argote, 2000). KT is an increasingly important concern in relation to the performance of modern organizations and the development of their employees. The concern is caused by various factors, including the emergence of the knowledge economy, the growing need to innovate collaboratively, and the demographic changes generated by the aging population, which create the risk of losing strategic knowledge and know-how in organizations. » (Adjogblé, 2009)

Voilà que c’est bien dit Cyrille!

Nous te laissons aller pour reposer en paix et être lumière. Let it be!


Mot à Maux


Rédigé par psa le 31/10/2010 à 19:00



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