Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Souvent accusée de tous les maux de la mal gouvernance, l’Afrique fait face à une attente en son sein, à une soif éthique généralisée. C’est en réponse à ce besoin que le chef d’État ivoirien renforce l’efficacité gouvernementale au moyen d’un Code Éthique au lendemain du cinquantième anniversaire d’indépendance du pays. C’est un passage obligé que cette attente éthique généralisée en Afrique. Les choses ne peuvent plus rester aussi mal ficelées et à la limite de désordre institutionnalisé. Dans tous les cas, l’Afrique de demain sera éthique où ratera lamentablement son émergence; la profession de foi d’Alassane Dramane Ouattara est sans équivoque...


P. Houet, La vendeuse de fruits, 2008
P. Houet, La vendeuse de fruits, 2008


• Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
• Messieurs les Ministres d’État,
• Mesdames et Messieurs les Ministres,

Dans le cadre de notre programme de travail et à l’issue du premier séminaire gouvernemental des 5 et 6 juillet 2011 derniers, j’ai entériné le principe de l’organisation périodique de séminaires ou d’ateliers thématiques.

J’ai, à cet effet, demandé que soient inscrits à l’ordre du jour des prochains séminaires, l’adoption d’une Charte d’Éthique du Gouvernement et la question de la Communication gouvernementale.

J’ai également instruit Monsieur le Premier Ministre de proposer un programme de séminaires, en précisant les thèmes et les dates. Ce programme devra être adopté en Conseil des Ministres.

J’attache du prix à l’institution de ces séminaires qui, par-delà l’effet ‘‘brainstorming’’ qu’ils induiront, permettront de renforcer la cohésion au sein de l’équipe gouvernementale, d’harmoniser nos vues sur les grands dossiers de l’État et d’optimiser l’efficacité de notre action envers le peuple de Côte d’Ivoire qui nous a investis de sa confiance, pour conduire ses destinées sur les cinq années à venir.

C’est donc pour concrétiser cette exigence de gestion moderne des affaires de l’État que le Gouvernement va, après s’être doté d’un programme de travail, s’astreindre à l’adoption d’une «Charte d’Éthique Gouvernementale ».


• Monsieur le Premier Ministre,
• Messieurs les Ministres d’État,
• Mesdames et Messieurs les Ministres,

La relance économique et la croissance à deux chiffres, que nous appelons de tous nos vœux, passent nécessairement par des exigences de bonne gouvernance et le respect de principes éthiques.

En effet, notre pays n’a que trop souffert des pratiques peu recommandables qui, malheureusement, ont gravement entaché la crédibilité de notre administration publique. La corruption, La course effrénée à l’enrichissement illicite, le trafic d’influence, les abus de biens sociaux, le népotisme, le clientélisme, les détournements en tous genres, ont été érigés en mode de gestion.

Ces pratiques de mal gouvernance ont, non seulement réduit à néant tous les efforts internes de promotion et de sécurisation des investissements privés, mais elles ont également eu pour conséquence de reléguer la Côte d’Ivoire au 168è rang sur 188 pays dans le «Doing Business» en matière d’obstacles aux affaires.

Une véritable rupture d’avec ces travers s’impose donc à nous, pour nous permettre de répondre présent au rendez-vous de la compétitivité et de l’excellence.

Il nous faut profiter au maximum du crédit dont jouit la Côte d’Ivoire nouvelle auprès de la communauté financière internationale pour mobiliser des capitaux, facteurs de production de richesses et améliorer les conditions de vie de nos populations en vue de hisser très rapidement notre nation au rang des pays émergents.

En d’autres termes, il s’agit pour nous, aujourd’hui, de moraliser la vie publique en adaptant la gestion de l’activité gouvernementale à la fois aux réalités du monde moderne et aux exigences du milieu des affaires. La réussite de la mise en œuvre de notre projet de société et de notre programme de gouvernement pour lequel les Ivoiriens nous ont accordé leurs suffrages en dépendent.


Chers collaborateurs,
A chaque époque ses Hommes et ses Femmes, et à chaque nouvelle ère ses Institutions et ses instances. Cette maxime justifie parfaitement le choix que nous faisons, ce jour, de doter le Gouvernement d’une Charte d’Éthique.

Cette Charte en dix points, est un véritable bréviaire intégrant et symbolisant les principes et valeurs cardinales de probité morale, d’équité et de bonne gouvernance, gages de la stabilité politique et sociale.

Je tiens à préciser que la Charte du Gouvernement s'applique, de facto, aux membres de vos cabinets respectifs et aux membres du cabinet présidentiel.

Comme le Premier Ministre vous l’a certainement expliqué, le Président de la République n’est pas signataire de la Charte ; parce qu’il a déjà prêté serment devant le peuple souverain de Côte d’Ivoire, représenté par le Conseil Constitutionnel. La formule de prestation de serment est, en elle-même, un engagement éthique, fait sur l’honneur et assorti d’une clause d’inobservance : « Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois si je trahis mon serment

Le moment est donc venu, à votre tour, Monsieur le Premier Ministre, Messieurs les Ministres d’État, Mesdames et Messieurs les Ministres, de vous engager solennellement, devant le peuple de Côte d’Ivoire, le Chef de l’État, face à l’histoire, et en votre âme et conscience.

J’attends de vous que vous vous conformiez, dans vos discours et actes, aux engagements que vous allez ainsi prendre.

Que ce geste historique que vous allez poser aujourd’hui, marque la vie de la nation et inspire, au-delà de l’équipe gouvernementale, toute la hiérarchie administrative, les structures du secteur public et parapublique, les administrations déconcentrées et décentralisées, pour un renouveau de la gestion des affaires de l’État.


Je vous remercie.


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Charte d’Éthique du Gouvernement
Dix (10) valeurs cardinales:

1- Le sens de l’État et l’amour de la Patrie.

2- Le Respect de la Dignité et de la Vie humaine.

3- La Primauté de l’Intérêt général.

4- La Solidarité et la cohésion.

5- La Bonne Gouvernance.

6- La Responsabilité.

7- L’Intégrité et la Probité.

8- La Justice et l’Équité.

9- Le Dialogue permanent et la Disponibilité.

10- La Civilité, la Courtoisie et la Modération.


Ad Valorem


Rédigé par psa le 10/08/2011 à 01:44



Né en 1946 à Zurich, Marc Faber -un véritable écono-anarchiste, a obtenu un doctorat en économie à l’Université de Zurich à 23 ans : « Est-ce que le sauvetage des banques aux États-Unis a apporté quelque chose à l’économie? Non. (…) Il faut laisser les pays et les banques en difficulté faire faillite, même si la solution est douloureuse. (…) Les États-Unis ne méritent plus une note AAA


La Danse, Jean-Baptiste Carpeaux
La Danse, Jean-Baptiste Carpeaux
Surnommé Docteur Doom pour sa capacité à prévoir les catastrophes, ce soixantenaire charismatique et épicurien qui se décrit comme un anarchiste vit à Chang Mai en Thaïlande. Il voyage aux quatre coins du monde où il prodigue ses conseils aux financiers. Il a débuté sa carrière chez le courtier White Weld & Co à New York en 1970, avant d’être transféré dans une succursale à Hong Kong trois années plus tard. En 1980, il crée sa société, Marc Faber Limited. Au conseil d’administration de plusieurs hedge funds, Marc Faber aime observer les gens pour comprendre comment l’économie fonctionne. Célèbre pour sa lettre financière mensuelle intitulée «Gloom, Boom & Doom Report», Marc Faber a prédit avec justesse le krach boursier de 1987, la chute des actions japonaises deux années plus tard et la crise financière actuelle.


Le Temps: Les marchés ont dégringolé cette semaine. Comment analysez-vous la situation?
Marc Faber: Ils sont très survendus à court terme. Je m’attends à un rebond, puis à nouveau un ralentissement dès octobre ou novembre. Le S & P atteindra environ 1100 points [ndlr: il est vendredi à 1200 points]. Le troisième volet du programme d’assouplissement monétaire devrait ensuite être lancé [ndlr: dit «QE3»].


– Le dollar ne cesse de dégringoler. Anticipez-vous sa fin?
– Oui, j’ai toujours pensé que la valeur terminale du dollar était zéro, car le gouvernement, le Trésor et la Réserve fédérale n’ont aucun intérêt à maintenir un dollar fort. Depuis 1913, année de création de la Fed, le billet vert a perdu 97% de son pouvoir d’achat. Sur le long terme, il a été faible par rapport à la grande majorité des autres devises, tout comme la livre sterling. La fin du dollar ne se produira pas du jour au lendemain, elle sera graduelle.

– Croyez-vous aussi à la fin de l’euro?
– Je n’en ai aucune idée, car il s’agit d’une décision politique. Aussi longtemps que l’Allemagne a la volonté de soutenir la Banque centrale européenne et de financer le fonds de stabilité, l’euro survivra.


– Aux côtés de la Grèce figurent le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et l’Italie. Devrait-on aussi laisser ces pays faire faillite comme vous le préconisiez avec la Grèce?
– Oui, même si cette solution est douloureuse. Cela ne me gêne pas que des assurances, des gouvernements et des banques ayant acheté des obligations de la Grèce perdent de l’argent. Si certains pays font faillite, ils entraîneront les banques avec eux. Mais laissons ces établissements faire défaut tout en protégeant les épargnants. Ce choix est nettement meilleur que de sauver les banques avec l’argent du contribuable et de se rendre compte deux années plus tard que les banquiers reçoivent des bonus record. Il faut punir les banquiers! Le secteur financier est devenu bien trop gros par rapport à l’économie réelle. À mon avis, le secteur financier doit s’occuper de garder l’épargne des gens et de la prêter à d’autres. Les banques ne devraient pas s’occuper de trading. Est-ce que le sauvetage des banques aux États-Unis a apporté quelque chose à l’économie? Non.

- Les républicains et les démocrates viennent de signer un accord sur le plafonnement de la dette. Les États-Unis sont-ils sortis d’affaire?
– Je ne crois pas vraiment qu’il s’agisse d’un accord. Les deux partis se sont entendus d’une certaine manière pour plafonner la dette, mais tous les détails de l’opération manquent. Le problème fondamental de la réduction des dépenses n’est pas pris en compte, puisque jusqu’en 2013, aucun changement n’est prévu. Les plus grandes dépenses de l’État que sont la sécurité sociale et les soins médicaux ne sont pas touchés. Par conséquent, la croissance de l’endettement des États-Unis subsiste. Si l’économie ralentit comme je le pense, le pays enregistrera l’an prochain un déficit fiscal de 1700 milliards de dollars. L’année suivante sera du même acabit et la dette gouvernementale, en proportion du produit intérieur brut, continuera de croître jusqu’au point où comme en Grèce, l’évaluation de la solvabilité du pays sera révisée à la baisse. Les États-Unis ne méritent plus une note AAA.

– Taxer davantage les riches, comme Warren Buffett le demande, n’aurait-ce pas été un bon moyen d’améliorer les finances des États-Unis?
– Durant les cent dernières années, le taux d’imposition des revenus s’est élevé à 18%. Aux États-Unis, on dit que l’imposition des riches est faible. Mais les personnes que je connais là-bas payent des impôts municipaux, de l’État et fédéraux. Au final, le taux d’imposition avoisine 50%, ce qui est élevé. En revanche, les entreprises ne payent pas suffisamment d’impôts, elles profitent des lacunes de la loi. General Electric ne paye quasiment pas d’impôts aux États-Unis. Microsoft et d’autres multinationales, ont recours à une armée d’avocats et de conseillers pour payer le moins d’impôts possible.

– Comment alors améliorer le système fiscal américain?
– Je suis favorable à l’abandon des incitations fiscales et à l’introduction d’un taux d’imposition unique – ou «flat tax» – de 15% ou 18%. Ainsi, tout le monde paye des impôts, riches comme pauvres. Pour les plus défavorisés, on peut prévoir une sorte d’exemption sur des revenus de 20 000 dollars. Mais aux États-Unis, ma proposition serait attaquée par les lobbies, comme les conseillers fiscaux et des avocats qui gagnent de l’argent grâce à la complexité du système. Ils n’ont aucun intérêt à l’introduction d’un taux unique d’imposition. Or, cela simplifierait la vie de tout le monde. Mais le problème principal des États-Unis n’est pas l’imposition. Si on comptabilise les engagements non tenus de tous les organismes détenus par l’État, l’endettement total rapporté au produit intérieur brut n’atteint pas 379%, mais 800%. Les États-Unis sont donc en faillite.


Mot à Maux


Rédigé par psa le 06/08/2011 à 08:48



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