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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Pour ceux et celles qui le connaissent, Agbéyomé Gabriel Messan Kodjo n’est que dans ses œuvres. Mieux encore, pour les gens de contenu, Agbéyomé donne du bon grain à moudre, autant aux individus qu’aux institutions et aux chancelleries. Stratège politique de pure race, je me souviens conclure une discussion un jour, il y a quelques deux mois, en disant à mon interlocuteur qu’Agbéyomé réussira dans n’importe quel parti politique ; il en a la capacité et le métier. Le texte bilan dont il a la commande illustre bien l’ampleur et la densité du personnage. Rendu public ce 8 avril 2010, ce document de perspective, une « Analyse Bilan », est le type d’apport de réflexion qui a toujours fait défaut au paysage politique togolais, particulièrement du côté des structures organisationnelles qui s’opposent au gouvernement, particulièrement à l’élection de Faure Gnassingbé le 4 mars 2010. Naturellement, le Discours-Message de Jean-Pierre Fabre demeure aussi une solide et satisfaisante référence en termes de contenu qui a aidé à situer le personnage en termes d’horizon politique. Je suis tenté de dire qu’on attend que Faure maintenant… Dans tous les cas, on ne peut que se réjouir de cette sortie majestueuse d’Agbé, une sortie opérée sous le couvert de son « Comité pour la Vérité des Urnes » (CVU). Le dernier point de cette Analyse-Bilan, Entre la vérité ou la falsification des urnes : un choix sans ambigüité, donne un coup de balai qui permet de retrouver les traces d’un engagement ferme et d’un appel à tous on ne peut plus clair. C’est du pur Agbéyomé, celui qui force le respect politique, celui que mon texte « De la Fourberie aux Togolaiseries », ci-joint, publié à la veille des élections a ouvertement soutenu contre une gratuite attaque, lui qui n’a peut-être pas besoin de ma protection... Et toujours, je fonds sous le charme des gens qui ont l’art en partage avec moi, du bel art politique dans ce cas-ci. Écoutons le sacré Agbé dans sa mélodie finale, la Huitième symphonie d’Agbéyomé...


La Huitième symphonie d’Agbéyomé Kodjo
Le peuple togolais doit aujourd'hui choisir entre les personnalités travaillant de concert pour la vérité des urnes et s'opposer de toutes ses forces à ceux qui organisent ou soutiennent la falsification des urnes.

Notre action dans l’immédiat va se décliner de la manière suivante :

  • Soutenir Jean Pierre Fabre comme le Président légitime du Togo et demander au pouvoir sortant d'accepter la vérité des urnes ;
  • A défaut, procéder à l'invalidation de l’élection du 4 mars 2010 et orienter une convergence de vue des responsables politiques sur les priorités nationales ;
  • Doter le Collectif pour la Vérité des urnes de la personnalité juridique et en faire un mouvement citoyen d’utilité publique ;
  • Lancer au Togo et à l’extérieur une campagne de promotion, de distribution et de signature de motion de soutien au CVU auprès de toutes les forces attachées à la vérité des urnes ;
  • Organiser une tournée officielle de tous les principaux responsables soutenant la confirmation de Jean Pierre Fabre comme Président de la République et la promotion de la Vérité des urnes auprès des responsables politiques de la communauté internationale avec un soutien technique des principaux responsables des structures de la diaspora.

Cette action aura le mérite de clarifier le débat politique au Togo !

Le temps est venu de déjouer les grandes manœuvres en vue de la mise en place d'un gouvernement où l’achat des consciences prime sur l’adhésion librement consentie, avec le cortège des débauchages et transhumances politiques tous azimuts.

Ceux, de quelque bord qu’ils viennent, qui décideront d’aller se commettre dans un quelconque gouvernement d’union nationale, présidé par un homme politique dont le pouvoir repose sur la manipulation des résultats issus des urnes, porteront la responsabilité devant le peuple togolais de leur démission en rase campagne devant l’exigence de probité qui seule peut légitimer l’exercice du pouvoir démocratique.

Quoiqu’il en soit la solution d’un Gouvernement d’Union Nationale, ne constituerait une nouvelle fois qu’une solution provisoire vouée à l’échec, comme en portent témoignage toutes les expériences de ce type que notre pays a connues ! Un éventuel gouvernement de réconciliation et de mission ne peut prendre forme que si la vérité des urnes reprend ses droits.

La meilleure alternative dans ce contexte de crise politique grave aux lendemains incertains pour le peuple togolais, est le Dépassement et le Courage. Cela suppose d’opérer le premier choix : reconnaître Jean Pierre Fabre comme Président du Togo et l’installer dans la fonction, ou à défaut opter pour un gouvernement de crise à mandat et à terme précis afin de préparer les échéances électorales selon des règles claires qui permettent de faire émerger des urnes la vraie composition du paysage politique.

L’histoire politique du Togo depuis l’époque de l’indépendance rappelle que l'absence de vérité est à l’origine de la triple crise éthique, identitaire et managériale que connaît notre pays. Seule la vérité des urnes permettra de jeter les bases d'une société de confiance ! C’est la seule voie par laquelle nous bougerons nos pierres à bâtir un Togo Prospère !


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Rédigé par psa le 09/04/2010 à 00:00
Tags : Agbéyomé Togo Notez



Pavel Sarkozy, publicitaire devenu peintre, le père du président se raconte en expert du baisemain. 81 ans : «J’ai mis huit jours pour avoir un travail, un an pour me marier, huit ans pour monter mon affaire, dix ans pour faire trois enfants» dont… Ce « Père de » vient tout simplement démoder les « Fils de ». Visite guidée dans « Tant de vie », une vie intense dit Le Vaillant.


Antoine Dubost (1769-1825), L'épée de Damocles
Antoine Dubost (1769-1825), L'épée de Damocles
Il y a chez ce vieil homme primesautier un goût rieur pour l’indignité. Et une passion de la provocation qu’il n’exerce jamais mieux qu’aux dépens de son fils, second du nom, Nicolas. Sarkozy père, longtemps prénommé Paul et redevenu Pál à la hongroise, a l’imaginaire frondeur et le pinceau moqueur. Dans des toiles assez ahurissantes qui hésitent entre Dali kitsch et pop art criard, le créateur publicitaire à la retraite représente le président né de ses œuvres, l’oreille percée de la grand-croix de la Légion d’honneur. Jamais décoré de rien, l’artiste tardif est allé jusqu’à l’Elysée faire offrande de son ironie. D’une mansuétude récente pour un géniteur à qui il estima longtemps ne rien devoir et qu’il fait désormais soigner au Val-de-Grâce, Nicolas aurait apprécié l’humour en pendeloque.
Sur la table basse près de son fauteuil, ce «père de» qui vient démoder les «fils de» a placé en évidence une photo qui immortalise l’instant du présent. De droite à gauche, on distingue notre grand ancien un rien faraud, 81 ans d’extravagance satisfaite. Il tient par l’épaule son rejeton, 55 ans, qui semble un peu interloqué dans son affection aux aguets. À leurs pieds, resplendit le Nicolas illustré, tiré à six exemplaires, mis à prix aux environs de 10 000 euros.
Celui que personne n’oserait appeler monsieur Père reçoit chez lui, au bout de l’île de la Jatte, là où Seurat inventa le pointillisme. Le somptueux salon resplendit des toiles et des sculptures qu’avec allégresse ce collectionneur accumule et disperse. Dans son bureau-atelier, devant la même Seine baveuse qui fit saliver Monet, Sisley et Van Gogh, il détaille les esquisses qui donnent naissance à ses élucubrations graphiques. S’y glissent sans façon des nus à foison.
Pour la première fois en France, le magistrat suprême exerce ses responsabilités tandis que ses deux parents sont encore en vie. En pleine forme, Pál et Dadu affichent des personnalités abrasives et hautes en couleur. Mieux, le père du président de la République revendique son goût des femmes avec un entrain propre à faire tousser jusqu’à la comique Anne Roumanoff et son psy qui confiait: «Il ne doit pas être facile d’avoir un père aussi narcissique et immature.» Pál Sarkozy n’en a cure qui ne cache rien de ce qui fut la grande affaire de sa vie, quand d’autres ont la fesse plus tartuffe. Dans ses récentes confessions, ce beau parleur rouleur de «r» met à nu une séduction joyeuse qu’il situe «plus du côté de Marivaux et de Musset que de Don Juan et de Casanova».

Pál œuvre Nic
Pál œuvre Nic
Dans la Hongrie de l’entre-deux-guerres, ce benjamin d’une fratrie de trois s’enchante de la préférence maternelle. Et fait de cette faveur l’explication de sa compulsion future, comme si le bien-aimé ne pouvait que rechercher à jamais, en passant d’un corps à l’autre, l’absolu de l’unique origine. A 20 ans, quand «Mutikàm» lui enjoint de quitter son pays passé du joug mal toléré de Hitler à celui détesté de Staline, cet évaporé fantasque, insouciant des avanies de l’histoire, renâcle. Pour une seule raison: «Le pire pour moi, c’était de quitter ma mère.» Il a 11 ans et s’épanouit en campagnard privilégié. Il fait les moissons, monte à cheval, joue aux échecs, patine sur les étangs, tire le gibier à la Winchester, et regarde l’âne saillir la jument. Il perd son pucelage avec une nurse pas compliquée, peu regardante sur le droit de cuissage ou la pédophilie, en un temps où la sexualité consentante n’était pas encore criminalisée au regard des statuts des impétrants.
Sa mère vient de l’aristocratie industrielle catholique. Son père appartient à la petite noblesse terrienne protestante. Entre parents et enfants existe une «muraille infranchissable». Dans ce très vieux monde, divorcer est inimaginable. Les parents exercent leurs prérogatives et transmettent le sens des convenances.
Sans la guerre, Pál Sarkozy aurait perpétué ces traditions sans s’en inquiéter outre mesure. L’exil le déstabilise et le libère à la fois. Transitant par la Légion étrangère, il échoue sur une bouche de métro, place de l’Etoile, à deux cents mètres du Fouquet’s où son fils fêtera son élection. Ensuite, il veut tout et tout de suite. Il résume: «J’ai mis huit jours pour avoir un travail, un an pour me marier, huit ans pour monter mon affaire, dix ans pour faire trois enfants.» Et quelques mois de plus pour divorcer et armer les préventions de son second qui lui pardonnera mal son éloignement.
S’élevant contre la réputation de père abandonneur et négligent qu’on lui fait, papa Pál convoque en défense ses archaïsmes. Pour lui, l’homme doit assurer l’intendance, et il prétend n’y avoir jamais manqué, comme il a toujours refusé que ses épouses travaillent. Le crayonneur des campagnes Gillette, L’Oréal, C&A, Biotherm, Yves Rocher, Vichy, ou Obao s’est employé à faire fortune afin de subvenir aux besoins de sa tribu recomposée. Pour le reste, c’était aux femmes d’y pourvoir. Et quand les affaires vasouillaient, sa bonne étoile lui faisait tirer le bon numéro à la loterie ou gagner au baccara face à Yul Brynner. Il verserait encore aujourd’hui à Dadu, reconvertie après en avocate, une prestation compensatoire de «600 ou 700 euros par mois». La modernité, il faut la chercher du côté de l’affection maintenue du couple parental. Le remarié déjeunait chaque dimanche chez son ex-beau père, médecin et modèle stabilisateur de Nicolas. L’hiver, c’était ski à Val d’Isère et l’été, bains de mer à Pontaillac. Surtout, l’as du baisemain, le danseur champagne et cigarettes, le passionnel à l’inventivité romanesque sacrifie à cette très actuelle exhibition de soi que son fils connaît bien. Il raconte les lèvres gourmandes de sa fiancée, sa fureur ancestrale de seigneur des Carpates quand, lors de la lune de miel à Bruges, il s’aperçut que l’épousée n’était pas vierge, et leurs «embrassades» continuées malgré les vies dissociées. Dadu aurait «bien ri» de la franchise outrée de son éternel courtisan. Quant au Président, qui ne mit pas son veto à la publication, on ne sait s’il s’est lui aussi braqué en normatif pudibond comme bien des enfants affrontés à la sexualité de leurs parents.
Une dernière chose qu’on s’était juré d’éviter: une comparaison qui n’est évidemment pas raison. Tous deux sont hyperactifs, bosseurs, exigeants, colériques, et aiment l’argent. Ballotté par les vents de l’histoire, le père, anticommuniste évident, dit «ne pas être intéressé par le pouvoir». Et s’incline devant «la force de conviction, le goût des autres» du leader de la droite. Côté séduction, on bottera en touche. Notant juste que Pál en est à sa quatrième union. Nicolas à la troisième. Que l’aîné a eu cinq enfants et le plus jeune, trois. Et rappelant que le mariage et la paternité n’ont pas forcément à voir avec la sensualité.///////Luc Le Vaillant


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Rédigé par psa le 01/04/2010 à 00:01



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