Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Pavel Sarkozy, publicitaire devenu peintre, le père du président se raconte en expert du baisemain. 81 ans : «J’ai mis huit jours pour avoir un travail, un an pour me marier, huit ans pour monter mon affaire, dix ans pour faire trois enfants» dont… Ce « Père de » vient tout simplement démoder les « Fils de ». Visite guidée dans « Tant de vie », une vie intense dit Le Vaillant.


Antoine Dubost (1769-1825), L'épée de Damocles
Antoine Dubost (1769-1825), L'épée de Damocles
Il y a chez ce vieil homme primesautier un goût rieur pour l’indignité. Et une passion de la provocation qu’il n’exerce jamais mieux qu’aux dépens de son fils, second du nom, Nicolas. Sarkozy père, longtemps prénommé Paul et redevenu Pál à la hongroise, a l’imaginaire frondeur et le pinceau moqueur. Dans des toiles assez ahurissantes qui hésitent entre Dali kitsch et pop art criard, le créateur publicitaire à la retraite représente le président né de ses œuvres, l’oreille percée de la grand-croix de la Légion d’honneur. Jamais décoré de rien, l’artiste tardif est allé jusqu’à l’Elysée faire offrande de son ironie. D’une mansuétude récente pour un géniteur à qui il estima longtemps ne rien devoir et qu’il fait désormais soigner au Val-de-Grâce, Nicolas aurait apprécié l’humour en pendeloque.
Sur la table basse près de son fauteuil, ce «père de» qui vient démoder les «fils de» a placé en évidence une photo qui immortalise l’instant du présent. De droite à gauche, on distingue notre grand ancien un rien faraud, 81 ans d’extravagance satisfaite. Il tient par l’épaule son rejeton, 55 ans, qui semble un peu interloqué dans son affection aux aguets. À leurs pieds, resplendit le Nicolas illustré, tiré à six exemplaires, mis à prix aux environs de 10 000 euros.
Celui que personne n’oserait appeler monsieur Père reçoit chez lui, au bout de l’île de la Jatte, là où Seurat inventa le pointillisme. Le somptueux salon resplendit des toiles et des sculptures qu’avec allégresse ce collectionneur accumule et disperse. Dans son bureau-atelier, devant la même Seine baveuse qui fit saliver Monet, Sisley et Van Gogh, il détaille les esquisses qui donnent naissance à ses élucubrations graphiques. S’y glissent sans façon des nus à foison.
Pour la première fois en France, le magistrat suprême exerce ses responsabilités tandis que ses deux parents sont encore en vie. En pleine forme, Pál et Dadu affichent des personnalités abrasives et hautes en couleur. Mieux, le père du président de la République revendique son goût des femmes avec un entrain propre à faire tousser jusqu’à la comique Anne Roumanoff et son psy qui confiait: «Il ne doit pas être facile d’avoir un père aussi narcissique et immature.» Pál Sarkozy n’en a cure qui ne cache rien de ce qui fut la grande affaire de sa vie, quand d’autres ont la fesse plus tartuffe. Dans ses récentes confessions, ce beau parleur rouleur de «r» met à nu une séduction joyeuse qu’il situe «plus du côté de Marivaux et de Musset que de Don Juan et de Casanova».

Pál œuvre Nic
Pál œuvre Nic
Dans la Hongrie de l’entre-deux-guerres, ce benjamin d’une fratrie de trois s’enchante de la préférence maternelle. Et fait de cette faveur l’explication de sa compulsion future, comme si le bien-aimé ne pouvait que rechercher à jamais, en passant d’un corps à l’autre, l’absolu de l’unique origine. A 20 ans, quand «Mutikàm» lui enjoint de quitter son pays passé du joug mal toléré de Hitler à celui détesté de Staline, cet évaporé fantasque, insouciant des avanies de l’histoire, renâcle. Pour une seule raison: «Le pire pour moi, c’était de quitter ma mère.» Il a 11 ans et s’épanouit en campagnard privilégié. Il fait les moissons, monte à cheval, joue aux échecs, patine sur les étangs, tire le gibier à la Winchester, et regarde l’âne saillir la jument. Il perd son pucelage avec une nurse pas compliquée, peu regardante sur le droit de cuissage ou la pédophilie, en un temps où la sexualité consentante n’était pas encore criminalisée au regard des statuts des impétrants.
Sa mère vient de l’aristocratie industrielle catholique. Son père appartient à la petite noblesse terrienne protestante. Entre parents et enfants existe une «muraille infranchissable». Dans ce très vieux monde, divorcer est inimaginable. Les parents exercent leurs prérogatives et transmettent le sens des convenances.
Sans la guerre, Pál Sarkozy aurait perpétué ces traditions sans s’en inquiéter outre mesure. L’exil le déstabilise et le libère à la fois. Transitant par la Légion étrangère, il échoue sur une bouche de métro, place de l’Etoile, à deux cents mètres du Fouquet’s où son fils fêtera son élection. Ensuite, il veut tout et tout de suite. Il résume: «J’ai mis huit jours pour avoir un travail, un an pour me marier, huit ans pour monter mon affaire, dix ans pour faire trois enfants.» Et quelques mois de plus pour divorcer et armer les préventions de son second qui lui pardonnera mal son éloignement.
S’élevant contre la réputation de père abandonneur et négligent qu’on lui fait, papa Pál convoque en défense ses archaïsmes. Pour lui, l’homme doit assurer l’intendance, et il prétend n’y avoir jamais manqué, comme il a toujours refusé que ses épouses travaillent. Le crayonneur des campagnes Gillette, L’Oréal, C&A, Biotherm, Yves Rocher, Vichy, ou Obao s’est employé à faire fortune afin de subvenir aux besoins de sa tribu recomposée. Pour le reste, c’était aux femmes d’y pourvoir. Et quand les affaires vasouillaient, sa bonne étoile lui faisait tirer le bon numéro à la loterie ou gagner au baccara face à Yul Brynner. Il verserait encore aujourd’hui à Dadu, reconvertie après en avocate, une prestation compensatoire de «600 ou 700 euros par mois». La modernité, il faut la chercher du côté de l’affection maintenue du couple parental. Le remarié déjeunait chaque dimanche chez son ex-beau père, médecin et modèle stabilisateur de Nicolas. L’hiver, c’était ski à Val d’Isère et l’été, bains de mer à Pontaillac. Surtout, l’as du baisemain, le danseur champagne et cigarettes, le passionnel à l’inventivité romanesque sacrifie à cette très actuelle exhibition de soi que son fils connaît bien. Il raconte les lèvres gourmandes de sa fiancée, sa fureur ancestrale de seigneur des Carpates quand, lors de la lune de miel à Bruges, il s’aperçut que l’épousée n’était pas vierge, et leurs «embrassades» continuées malgré les vies dissociées. Dadu aurait «bien ri» de la franchise outrée de son éternel courtisan. Quant au Président, qui ne mit pas son veto à la publication, on ne sait s’il s’est lui aussi braqué en normatif pudibond comme bien des enfants affrontés à la sexualité de leurs parents.
Une dernière chose qu’on s’était juré d’éviter: une comparaison qui n’est évidemment pas raison. Tous deux sont hyperactifs, bosseurs, exigeants, colériques, et aiment l’argent. Ballotté par les vents de l’histoire, le père, anticommuniste évident, dit «ne pas être intéressé par le pouvoir». Et s’incline devant «la force de conviction, le goût des autres» du leader de la droite. Côté séduction, on bottera en touche. Notant juste que Pál en est à sa quatrième union. Nicolas à la troisième. Que l’aîné a eu cinq enfants et le plus jeune, trois. Et rappelant que le mariage et la paternité n’ont pas forcément à voir avec la sensualité.///////Luc Le Vaillant


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Rédigé par psa le 01/04/2010 à 00:01



Oui, nous l’avons fait... Ensemble. C'est ce que dit le message que nous avons tous reçu de Barack Obama -son équipe sans doute, quelques moments passés minuit et après son intervention. Enfin, le Président Obama peut utiliser ces mots de victoire. L'adoption de la réforme des soins de santé est le premier élément de preuve, incontestable, que Washington a changé.
Le Congrès est, en effet, capable de mener à bien les réformes sociales fondamentales. On ne désignera plus les États-Unis comme un cas particulier parmi les pays riches: le pays dont les citoyens sont sans couverture sanitaire minimum. La victoire d'Obama: 219 voix contre 212. C'est l'oeuvre d'un véritable leader politique qui transforme son environnement en bien...


Obama la Victoire
En approuvant le projet de loi la plus radicale de la législation sociale depuis le milieu des années 1960, les démocrates ont prouvé qu'ils peuvent gouverner, même dans des circonstances difficiles et face à des divisions internes importantes.
Pour comprendre quelle grande victoire constitue cet événement, pensez à ce que la défaite aurait signifié. À la lumière de la décision du président de jouer toute sa crédibilité pour que ce projet de loi soit adopté, son échec aurait paralysé sa présidence. Les Congressistes démocratiques seraient devenus la risée de tout le monde, incapables de gagner sur une question qui a été au cœur de leur propre identité depuis l'époque de Harry Truman.
C'est pourquoi les Républicains ont décidé de mettre tout ce qu'ils avaient dans un dernier effort pour battre cette réglementation. Ils ont dit que son passage nuirait aux démocrates aux élections de Novembre. Ils savaient que son échec aurait hanté les Démocrates durant des décennies.
Avec le succès vient la chance de défendre ce qui est, dans beaucoup de ses détails, le genre de plan que la majorité des Américains ont dit qu'ils voulaient. Oui, elle est imparfaite et il ne sera pas bon marché. Mais il comble une grande lacune dans le système américain d'assurance sociale.
Elle offre des garanties de protection que les Américains avaient espérées depuis longtemps pour contrer les pratiques des assureurs privés qui pouvaient les priver de couverture médicale selon les seules décisions de ces entreprises. Elle accorde aussi la sécurité de savoir que la maladie ne serait plus désormais un risque de faillite personnelle. C'est donc un moment historique, le point culminant de l'héritage de Truman et de Franklin Roosevelt.////////Washington Post


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Rédigé par psa le 22/03/2010 à 00:22
Tags : Obama Santé Truman Notez



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