Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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La seule gentillesse, la seule générosité, la popularité seule ne suffisent plus pour fonder l’action politique et son efficacité dans le contexte togolais. Autant, la qualification à la coupe du monde de football d’Afrique du Sud 2010 ne constitue pas du tout la preuve de la vitalité de ces équipes nationales africaines. La vérité absolue n’existe pas; la seule vérité qui vaille se fonde sur la négociation, parfois avec ses pires adversaires, ses propres mauvaises habitudes et suffisances. Nous sortons ainsi de l’aire de la générosité pour entrer dans le temps de l’altruisme. L’Égypte, dont les premiers habitants et pharaons étaient bien des négro-africains vient de confirmer cette loi.
Le temps de l'altruisme
Je viens de refaire ce constat en écoutant un ami personnel, Benoît Ruelle, journaliste et producteur de l’émission Idées sur RFI. Mon cher Benoît recevait Philippe Kourilsky, biologiste, professeur au Collège de France et auteur de « Le temps de l’altruisme ». En effet, l’inefficacité dont le politicien togolais le plus populaire est porteur est fondamentalement due à ce manque d’altruisme politique face au schisme nord-sud qui caractérise le Togo. La méfiance existante, la base même du drame politique du 13 janvier 1963, la distribution des moyens et des forces en action au Togo, toutes ces considérations forcent une analyse autre que celle de la seule popularité. L’absence d’une vérité absolue conforte aussi dans la quête et la valorisation de la place du réalisme en politique togolaise. Il y a eu une perte de temps dont le temps lui-même s’est occupé à corriger en poussant littéralement dehors Gilchrist Olympio, inefficace comme il n’est pas permis d’être en politique. Et justement, la thèse de Philippe Kourilsky dans Le temps de l’altruisme est proche du diagnostic de la situation togolaise, tel qu’il ressortait déjà dans mon essai « Les deux solitudes ». Et la présentation de cet essai s’applique étonnamment au cas togolais : « Pour Philippe Kourilsky, si nous éprouvons tant de difficulté à résoudre les grands problèmes (…), c’est avant tout parce que nous ne percevons pas la réalité adéquate. L’accumulation des jugements individuels produit trop de divergences et trop peu de consensus pour fonder une action collective efficace. La voie à suivre est alors tracée. Il faut élargir notre regard sur le monde et sur nous-mêmes. Ce dépassement de nos limites requiert un certain travail, un exercice d’introspection rationnelle et une confrontation avec les autres. Il a pour conséquence de faire de l’altruisme une nécessité logique et pas seulement une option éthique. Incorporer l’altruisme dans la théorie et les sciences politiques, et particulièrement dans la théorie et la pratique économique, constitue donc un préalable indispensable à l’action collective. » La désignation de Jean-Pierre Fabre est-elle un avancement ou un motif de dépassement dans le paysage togolais? La question reste posée et elle ne peut être répondue sans cette nécessité d’altruisme politique, un élargissement du regard de l’intéressé sur la réalité togolaise. Et ces mois de février, mars avril 2010 sont encore une fois cruciaux dans la vie politique du Togo, cinq ans après l’opportunité ratée pour le changement et la réconciliation.
Ad Valorem
Rédigé par psa le 31/01/2010 à 15:31
Commentaires (0)
C’était plus ou moins prévu dès le départ, mais tout de même, on est impressionné. D’ici peu, sans doute dès la fin de la semaine, Avatar de James Cameron va détrôner le Titanic du même auteur (1997) comme le plus grand succès du cinéma de tous les temps.
Gilles Rousset
La nouvelle stratégie de sortie mondiale quasi simultanée, jusque sur des marchés aussi peu accessibles que l’Inde ou la Chine, n’y est sans doute pas pour rien. Cela n’en fera pas forcément le film le plus rentable, ni le plus vu, ni le meilleur. Mais ce succès phénoménal n’en donne pas moins à réfléchir: qu’est-ce qui rend donc Avatar si irrésistible? Car, au-delà d’une démonstration de la puissance de frappe du marketing hollywoodien, il y a là un film qui plaît et qui fait parler de lui pour ses indéniables qualités. Qualités techniques d’abord, avec l’affirmation de la troisième dimension (3D) comme avenir possible du cinéma, et plus seulement de celui d’animation. En réalité, Avatar est tout aussi frappant en version «plate», mais plus de la moitié du public s’est ruée sur la version «relief». Simple effet de nouveauté, comme à l’époque du premier boom de la 3D, dans les années 1950? Censée contrer l’arrivée de la télévision, la 3D s’était alors vite révélée un «gimmick» dispensable. Mais, cette fois, avec Tim Burton, Steven Spielberg et Peter Jackson déjà sur les rangs, cela pourrait se passer autrement, et faire d’Avatar le prototype d’une riposte à l’essor du «home cinema». Qualités artistiques ensuite, tant la patte du cinéaste, également auteur du scénario, est ici évidente. Si James Cameron, maître du cinéma de genre acquis à son principe de recyclage permanent d’idées et de formes, n’a rien d’un visionnaire comme Stanley Kubrick, il manifeste une belle fidélité à des thèmes personnels et une capacité phénoménale à coller au «Zeitgeist» (Esprit du temps). Naïve, la fable d’Avatar? Peut-être, mais aussi sacrément bien vue dans son propos écologiste, anti-impérialiste et féministe, sa mise en abyme de l’expérience du spectateur et son invitation à un dépassement de ses limites par l’humain! Si la version 2D fonctionne parfaitement, c’est que la meilleure dimension supplémentaire restera toujours l’immersion par identification, ce que Cameron maîtrise heureusement aussi bien que ses innovations technologiques. Et s’il y aura bien un avant et un après Avatar, ce sera pour toutes ces raisons-là. ///////Norbert Creutz |