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C’est au moment même que les eaux diluviennes ont eu raison des populations et des ponts au Togo, que ces mêmes eaux, artificiellement canalisées et jonchées d’obstacles aux Jeux Olympiques de Beijing 2008, ont permis à Benjamin Boukpéti de donner la première médaille au pays d’origine de son père, le Togo. L’exploit est de taille et mérite notre admiration. Il permettra surtout à l’intéressé -à croire ses propres projets annoncés sur son site Internet, de mieux se consacrer à son sport favori, le kayak, et en vivre professionnellement. Probablement ! Mais ce ne serait pas sans un tour prochain à Lomé qui semble être avide de le connaître et lui rendre l’honneur qu’il mérite bien. À l’heure des technologies de l’information, c’est la bonne nouvelle et la publicité conséquente qui jamais les caisses vides de l’État togolais lui-même ne sauront jamais payer au plan international. À 27 ans et au moyen du sport, le Franco-Togolais, dans son domaine de passion a admirablement atteint un niveau de performance et d’excellence qui sert désormais de modèle avec, à la face du monde, des résultats concrets. C’est pourquoi il est primordial de demeurer exigeant et la clique politique qui quarante années durant n’a eu de cesse que de se vanter d’être seulement « Fils de… » sans jamais réussir à inscrire un résultat, malgré la difficulté bien connue à l’avance de la mission. Plus que jamais, nous avons besoin de résultats, dans tous les domaines. Et ici, c’est une médaille olympique de bronze qui a plus que valeur d’or, d’or et de volonté de résultat.

Professeur invité à l’École nationale d’administration publique (ÉNAP), Aimé Tchabouré Gogué sera titulaire de la Chaire de recherche appliquée en affaires internationales pour l’année 2008-2009 et administrateur en résidence du Groupe d’études de recherche et de formation internationales (GERFI). C’est l’heureuse fortune que constitue le choix de notre ami –un autre encore me diront certains, dans ce qui semble être désormais une belle tradition ouverte par Alain Juppé. Comme le Bordeaux nouveau, le Juppé sorti de l’expérience québécoise à l’ÉNAP et autour de la gente politique canadienne, le Juppé nouveau, est un tout autre homme politique depuis, moins cassant et plus humain, ayant intégré une façon de faire de la politique beaucoup plus relax que ce qui a toujours semblé être la règle, le modèle même de la francité politique soûlante. C’est ce qu’il me plait particulièrement de dire et de souhaiter à Aimé Gogué : être un tout autre politicien au terme de cette année d’immersion différente dans le Québec universitaire et politique. Ainsi, après l’illustre français Alain Juppé, maire de Bordeaux et ancien ministre et Premier ministre, ce fut le temps de la Brésilienne Cláudia Maria Costin, brillante fonctionnaire internationale ayant également occupé des responsabilités de gestionnaire et de ministre –polyglotte de surcroit, et maintenant c’est au tour du l’ancien vice-recteur de l’université de Lomé qui a déjà eu la charge de ministre du Plan du Togo, de prendre la barre du fameux cours i[État et mondialisation ]idont certains comme moi gardons de bons souvenirs. Il demeure que tout le crédit de cette nomination revient à la personnalité et au parcours de notre ami Aimé Gogué : admirable et de référence internationale majeure en matière d’éducation. Mais je reste à penser qu’il n’a rien donné de suffisant encore à son pays ; un positionnement politique qui m’est souvent questionnable dans sa radicalité apparente et associative –ce que je n’ai pas souvent manqué de lui dire. Mais tout le plaisir est là de disposer d’un Aimé Gogué, à portée de discussions, pour l’essentiel d’une année. Avant tout, retour dans un coin de pays que tu connais bien… Bienvenue chez toi à Québec.