Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Suzanne Valadon
Suzanne Valadon
i[Développement communautaire en Afrique : comprendre la dynamique des populations]i. C’est le titre du tout dernier livre de mon Président, Yao Paul Assogba, publié chez les Presses de l’Université Laval (PUL, Québec, 2008). Désormais, il va falloir inscrire au tableau de notre reconnaissance, le professeur Assogba comme un universitaire prolifique. Plusieurs études et publications scientifiques avec, en prime, environ une dizaine de livres et on ne compte plus ses articles d’opinion sur tout ce qui bouge autour de lui et l’interpellent, tout ce qui vient le chercher comme il aime le dire dans les situations d’engagement social et communautaire: il y de quoi reconnaître ici l’utile œuvre de notre ami Yao Paul Assogba et surtout lui tirer le chapeau avec admiration. C’est un adepte de la sociologie de Raymond Boudon : l’individu au cœur de la dynamique des sociétés, plutôt que de considérer la sociologie comme l’analyse d’une foule anonyme. C’est l’éthique de l’engagement individuel au cœur des sociétés : ce livre en est encore le témoignage. Il dissèque le développement communautaire et en ressort les acteurs : individus rationnels et autres entités locales informelles et formelles aux côtés des structures désormais traditionnelles comme les ONG et les États. De fait, le processus participatif propre aux mouvements communautaires et à l’avènement de l’économie sociale prend corps dans ce travail concis d’une centaine de pages. De plus, à travers cette observation analytique du développement, la contribution de la diaspora africaine et celle du mouvement social paysan ne sont guère occultées pour un continent dont une frange importante des actifs humains réside en dehors de la mère Afrique, quand cette capacité n’est tout simplement pas retenue dans les campagnes africaines par une volonté inébranlable de s’en sortir. En somme, la créativité légendaire et l’innovation constante sont valorisées dans une problématique de développement prise à sa base même, et que Yao Assogba prend soin d’appuyer sur une i[pertinence méthodologique ]iqui couronne sa démarche au service des populations africaines, via étudiants, chercheurs et intervenants divers. Dire que lui, mon Président, a des idées pour mener le monde, mais n’aime pas la politique et préfère son métier d’enseignant et d’universitaire qui lui offre d’ailleurs une belle année sabbatique jusqu’en août 2009. Je comprends ! Du repos et de bons voyages, monsieur le Président ; pour un si court temps, tu mérites de prendre congé de l’écriture.

Ad Valorem


Rédigé par psa le 06/08/2008 à 00:18
Notez



Dans une réponse à Lisa-Marie Gervais, auteure de « L’Argentine en crise » (2), article paru dans Le Devoir 19 juin 2008, mon président, le professeur Yao Paul Assogba, Sociologue de son état, se remet dans ses œuvres, dans tous ses œuvres, malgré son année sabbatique qui a déjà commencée… J’ai obtenu l’autorisation de lui pour diffuser ce texte remarquablement concis, comme réplique qui vient d’être envoyée au journal montréalais que j’espère le publiera. En attendant, ceci est un petit bijou d’hymne à l’Afrique…


Pablo Picasso
Pablo Picasso
Le titre « L’Afrique de l’Argentine » du deuxième article de la série de Lisa-Marie Gervais sur « L’Argentine en crise » (Le Devoir 19 juin 2008) est une imposture. En effet j’ai été frappé par ce titre et me suis précipité de lire attentivement le texte ainsi intitulé, disant que sans doute l’auteure a une connaissance approfondie de l’Afrique et certainement de l’Amérique latine. Je m’attendais à une démarche comparative à toute épreuve. Mais dès les premières lignes du texte je me suis vite rendu compte la « pauvre Afrique » n’a servi de « titre accrocheur, trompeur et vendeur ».
En effet, si on s’en tenait au titre du texte de madame Gervais et à la comparaison qu’il annonçait, tout le « continent noir » serait alors réduit sur le plan géographique à une province (pauvre) de l’Argentine soit celle du «Chaco ». « El Espinillo, petite localité de cette province, située à environ 800 km au nord de Buenos Aires » abriterait une communauté d’« autochtones » africains qui « vit au seuil de la pauvreté ». Mis en parallèle avec l’Afrique, le « peuple du Chao serait aussi tricoté en une drôle de courtepointe bigarrée » composée d’« Espagnols, d’Italiens, Serbes mais aussi des Tobas, Wichis, Mocovis ou crillos ». Mais la « discrimination frappe plus durement les Premières nations ». On assiste même à « l’extermination des Indiens Tobas ».
Dans tout ce décor, je cherche en vain l’Afrique des « Premières nations », des « autochtones », etc. Je vois plutôt le documentaire Le peuple invisible Algonquins du Québec (novembre 2007) de Richard Desjadins et de Robert Monderie. Ce peuple a été victime d’ethnocide, d’agressions sexuelles, etc. Il vit aujourd’hui dans des conditions d’extrême pauvreté et connaît un taux de suicide alarmant. C’est une réalité au Québec et au Canada. Ç’aurait été donc plus juste que madame Gervais titre son article : Le peuple invisible. Les indiens Tobas de l’Argentine. L’Office Québec-Amériques pour la jeunesse a t-il besoin de financer un reportage sur l’Argentine pour nous informer des conditions de vie des autochtones en général et ceux de la province de « Chao » ?
La seule fois qu’il est question de l’Afrique dans l’article, c’est lorsque la journaliste mentionne que la province de « Chao » a les mêmes indicateurs sociaux que certains pays du continent noir L’Afrique n’est-elle devenue que l’étalon de misère au monde ? Oui, l’indice du développement humain (IDH) du PNUD y est très faible. Mais l’IDH est relatif. Par exemple, à la fin des années 1990 quand le Canada était placé au premier rang mondial selon l’Indice du développement humain (IDH) du PNUD, 17, 4% de sa population vivait sous le seuil de la pauvreté alors que, toujours selon l’IDH du PNUD, le taux était de 10, 9% pour le Mexique et de 4, 1% pour Trinidad et Tobago.
Les médias ne véhiculent que l’image de l’Afrique folklorique, pauvre et misérable. Depuis bientôt près deux ans, les reportages de la journaliste de la TV de Radio Canada en Afrique ont porté, entre autres, sur l’« indiscipline » de certains joueurs de l’équipe nationale de soccer du Sénégal lors de la coupe des nations au Ghana en 2007; les baleines échouées sur les plages du même pays, sur les dictatures qui n’ont pas la « bénédiction » des Etats-Unis, de la France et de la Grande Bretagne, etc. La semaine dernière, la TV de Radio Canada nous a montré l’« Afrique des enfants sorciers ».
Au-delà de tous les maux affligeants et des statistiques apocalyptiques de l'indice du développement humain (IDH), les populations africaines continuent de survivre et même de vivre. En effet, pendant qu'on nous parle toujours d'une Afrique qui se meurt, d'une catastrophe permanente, d'une Afrique de toutes les calamités où aucune âme ne devrait plus vivre, il existe l'autre Afrique, celle qui ne fait jamais l'objet des manchettes des médias internationaux. Mais il suffit de se promener entre les tropiques du Capricorne et du Cancer pour découvrir la réalité de l'autre Afrique: vivante, joyeuse, entreprenante. Des pépites humaines: commerçants, cinéastes, entrepreneurs, techniciens, ingénieurs, professeurs, chercheurs, musiciens, sportifs, etc., mais également des paysans, des mécaniciens, des menuisiers, des couturiers, bref des hommes et des femmes y inventent chaque jour, au-delà des critères cartésiens, des pratiques sociales novatrices pour survivre ou pour vivre.


Ad Valorem


Rédigé par psa le 25/06/2008 à 19:47
Notez



1 ... « 83 84 85 86 87 88 89 » ... 143