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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Au Togo aussi, le 22 février 2020, « Que le Peuple fasse son devoir électoral, les représentants républicains feront le leur ». C’est ainsi que se manifeste et se prolonge toute résistance, toute quête de liberté. Jamais le renoncement pour cause d’imperfection des conditions n’est venu à bout d’aucune forme d’imposture politique.


Togo… Cahier du Retour à la République
Au Togo aussi, le 22 février 2020, « Que le Peuple fasse son devoir électoral, les représentants républicains feront le leur ». C’est ainsi que se manifeste et se prolonge toute résistance, toute quête de liberté. Jamais le renoncement pour cause d’imperfection des conditions n’est venu à bout d’aucune forme d’imposture politique.

Au Togo aussi, la conquête de la Dignité, le retour à la République, n’est rien d’autre que la confrontation de l’imperfection politique dans toutes ses manifestations et méthodes de confiscation du pouvoir. Pas plus au Togo qu’ailleurs, aucune dictature n’offre à ses adversaires les conditions idéales, saines, d’une élection démocratique.

Dans ce cahier du retour à la République au Togo, jamais les Togolaises et les Togolais n’ont cessé de rajouter des pages supplémentaires. Nous devons à la vérité que leurs humeurs et écritures sont loin d’être uniformes : leurs manuscrits sont souvent passés du désespoir à l’espoir. Mais on y retrouve surtout la foi libératrice de toutes les Nations opprimées.


La Vivante République !

Les termes de ce courage et de ce refus d’abandonner qui se dressent dans la volonté des Togolais sont assez clairs, comme partout dans l’histoire des Peuples. Croyons-en le vieux Hugo, bâtisseur de la République malgré toutes les misères de son temps :
« Proscrits, si la République est morte, veillons le cadavre ! Allumons nos âmes, et laissons-les consumer comme des cierges autour du cercueil : restons inclinés devant l’idée morte, et, après avoir été ses soldats pour la défendre, soyons ses prêtres pour l’ensevelir.
« Mais non, la République n’est pas morte !

« Citoyens, je le déclare, elle n’a jamais été plus vivante. Elle est dans les catacombes, ce qui est beau. Ceux-là seuls la croient morte qui prennent les catacombes pour le tombeau. »

Non, la République togolaise n’est pas morte. Et elle ne sera pas morte aussi longtemps que de toute lueur, modeste, tous ces hommes et femmes, ces enfants et ces vieillards resteront debout pour lutter « sans défaillance » aucune. Oui, nous le savons, l’honneur de tout un Peuple ne peut s’évanouir dans la léthargie, jamais datée, et toujours promise par les révolutionnaires.

De tout temps, le nom du Togo signifie bien Liberté. Ce sont ces cris persistants, Ablodé… Ablodé… Ablodé Gbadja, qui ont fait naître, conquérir et advenir la République togolaise, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, très tard dans la nuit d’ailleurs. Car, toujours, le jour vient au bout de la nuit noire.

Nul ne cesse un combat non terminé. Le 22 février 2020, c’est l’élection présidentielle au Togo. Et au Togo, rien ne ressemble à la normalité, sauf celle d’un pays à tâtons, une vraie bananeraie tropicale de contrebandiers et de contrerépublicains divers annonçant 9389 bureaux de vote sans leurs adresses, alors que le pays ne compte même pas autant d’écoles et lieux assimilés pour les y accueillir. C’est encore les ténèbres au Togo ; ce pays a besoin de veilleurs et d’éveilleurs et toutes les initiatives républicaines y sont les bienvenues.

Parce que c’est toujours la nuit des contrerépublicains et des Adowuinon, nous devons rester debout comme se dressent d’ailleurs tout le Togo et sa diaspora. C’est connu : « la nuit, ne dormant pas, le sommeil de la patrie devient l’insomnie des proscrits », des exilés et des bannis de la transparence électorale que nous sommes tous devenus… Tenons bon : « Que le Peuple fasse son devoir électoral, les représentants républicains feront le leur ».


PSA
Québec, Canada
[20 janvier 2020]



Ad Valorem


Rédigé par PSA le 20/01/2020 à 07:07
Tags : Ablodé Démocratie Togo Notez



La bataille du franc CFA menée par des générations successives de Togolais et d’Africains intrépides, cette bataille de Dignité particulière, depuis Sylvanus Olympio jusqu'à Kako Nubukpo en passant par Édem Kodjo, cette bataille d'une grande compétence monétaire éprouvée vient de franchir une étape importante : le retrait significatif de la France des instances décisionnelles des banques centrales concernées ainsi que la fin du système de réserves en devises confiée au Trésor français, le ministère des finances de l'État France…


Un Cache Misère nommé CFA



C'est un pas à la fois... C'est un gain à la fois... C'est surtout un début dans la redéfinition et l'assainissement des rapports étouffants entre la France et les pays africains francophones. Il est temps... Il était grand temps que les États africains assujettis s'assument autrement que par leur accrochage à la jupe de dame France, pour ne pas dire leur dormance continue et volontaire sur la natte coloniale française.

Certes, les erreurs dernières de la partie France elle-même ont aidé à précipiter les choses, aidées par l'inaction légendaire des Africains desquels personne, plus aucun État, n'osait prendre le leadership des réformes contemporaines du franc CFA. Devant cette incurie légendaire des Africains, la poussée des peuples africains et la pression de certaines élites et intellectuels avertis, femmes et hommes, ont fini par convaincre la France d'agir, et d'agir "au plus sacrant" , pour faire montre d'une volonté de changement qui commençait à l'affaiblir dans l'opinion africaine...

Nous saluons l'évolution nouvelle des choses, nécessaire et primordiale, annoncée depuis Abidjan en cette veille de l'année 2020 de tous les dangers, et auprès du président Alassane Ouattara dont la résistance indue au changement était devenue intenable et inadaptée aux impératifs "développementaux" du moment. En effet, contrairement aux idées malicieusement distribuées, la prétendue force de stabilité offerte par le franc CFA est, elle reste et demeure l'une de ses faiblesses. Autant qu'on ne refuse à un ballon de football (soccer) de rouler, autant on ne peut empêcher une monnaie de fluctuer en réponse aux performances économiques réelles de ses États principaux. Au delà du déguisement trompeur de la stabilité, le franc CFA est devenu un cache misère de la sous performance des États en termes de développement économique durable au profit de la jeunesse africaine, et non des dirigeants rentiers divers qui bourdonnement et jacassent entre-eux en Afrique et tout autour... Sans oublier les fameux Adowuinon ici et là dispersés en Afrique et dans sa Diaspora.

Oui, le franc CFA permet seulement de faire du bruit pour rien, d'épouser en noces coûteuses l'asservissement volontaire, de faire du "Gounda Gounda pour à rien" comme au l'aurait dit au Gabon, de seulement bomber la poitrine sur les voisins du Nigéria et du Ghana en payant moindrement leur énergie et autres produits, sans pouvoir développer les économies internes à cette zone franc CFA moribonde, très moribonde et peu encourageante des productions locales. Car très souvent, il revient moins cher de faire venir des produits de l'étranger que d'encourager l'artisan local en lui commandant un produit; ce qui devra l'encourager à améliorer ses créations, innover, agrandir sa clientèle, recruter les jeunes, produire en masse et en qualité, ajouter de la valeur à la production nationale, etc. L'annonce de ce jour venue des bords des "Champs de l'autre" (Abidjan), est un éveil, un réveil tardif mais salutaire. Ce n'est donc qu'un début vers l'appropriation totale de l'instrument de développement endogène qu'est la monnaie. Une monnaie vraie et opérante dont les États africains ont plus que besoin.

À tous ces vaillants contributeurs dont notre talentueux ami Kako Nubukpo nous disons Bravo... Bravo et Merci, même si la victoire à cette phase n'est pas le présage de paisibles avenirs... Merci Kako... Tu as tant donné à cette lutte pour notre Dignité commune... Seule la force de la compétence aussi assidue libère, et cette constance doit nous libérer de nos hésitations décennales devenues maladives... Merci à cette chaîne de valeurs dont Kako n'est que le maillon moderne solidement ouvré... Tenons bon!


PSA
21 décembre 2019

Ad Valorem


Rédigé par psa le 21/12/2019 à 22:22
Tags : France Kako Nubukpo Notez



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