Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Contrairement à plusieurs pays francophones africains, l’histoire du Togo demeure une curieuse pièce d’anthologie. L’indépendance du Togo était conquise de haute lutte et de grande sagesse politique, durant le référendum onusien de 1958, pratiquement contre la résistance de la France et de la Grande-Bretagne. Le nationalisme togolais, la modernité de l’époque, était incarnée par la densité ainsi que l’intelligence politique de Sylvanus Olympio.


www.pourletogo.org
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Savez-vous quoi ? L’homme, Sylvanus Olympio, appartenait au Groupe des Sages : c’est le Groupe de Monrovia dans lequel, l’empereur Hailé Sélassié d’Éthiopie, William Tubman du Liberia et bien d’autres dirigeants des pays comme le Sénégal, le Nigeria et le Cameroun se retrouvaient également. Ces Sages du Groupe de Monrovia, des modérés, avaient comme vision le développement d’une coopération harmonieuse entre les États africains avant la réalisation d’une intégration politique forte et hâtive que soutenaient les pays membres du regroupement rival, le Groupe de Casablanca. Ces derniers formaient généralement le bloc des radicaux, les dirigeants de la Gauche politique africaine naissante, notamment Kwame Nkrumah du Ghana, Gamal Abdel Nasser d'Égypte, Ahmed Sékou Touré de Guinée, Modibo Keïta du Mali, le roi Mohamed V du Maroc et autres dirigeants de l’Algérie.

Naturellement, les Sages emmenèrent les Radicaux à une démarche politique panafricaine par étapes successives, commençant par la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1963, l’ancêtre de l’Union Africaine (UA) actuel, dont le siège est toujours à Addis-Abeba, en Éthiopie. Apprécié d’entre tous pour son intelligence politique, sa dextérité managériale, son appartenance à la double culture anglophone et francophone, Sylvanus Olympio faisait l’unanimité pour être la cheville ouvrière dans la rédaction de la Charte constitutive de l’OUA. Son assassinat en janvier 1963 retarda d’ailleurs la création de l’OUA jusqu’au 25 mai 1963. Une OUA que finira par diriger, plus tard, un Togolais avec audace, élégance et appétence, Édem Kodjo, notamment entre juillet 1978 et juin 1983.

Le Consensus Sylvanus Olympio

Voilà que l’histoire ne reste pas muette. L’histoire parle haut et juste. Et c’est même fascinant. Au Symposium Sylvanus Olympio, vous découvrirez que le président Sylvanus Olympio avec sa réputation d’excellence a failli être appelé à diriger l’Organisation des Nations Unies, l’ONU. Curieux destin comme la vie sait en offrir à ceux qui font l’unanimité par leur rigueur et leur flexibilité. C’est le président Sylvanus Olympio qui, ne voulant pas abandonner la Nation Togo, à bâtir, avait décliné l’offre lui-même… Par temps de guerre froide, l’homme faisait l’unanimité : Khrouchtchev et Kennedy étant d’accord, Charles de Gaulle s’était empressé de dire oui également. Mais… Mais… Sylvanus Olympio n’en voulait pas !

Avant Duisbourg, je ne dois peut-être pas en dire trop… Mais, gardez-le pour vous ! Figurez-vous que, comme cela se fait toujours, sur recommandation diplomatique d’abord de Dag Hammarskjöld, dans son dernier mandat et après sa réélection à l’ONU, le président américain John F. Kennedy, ancien élève de la London School of Economics comme Sylvanus Olympio, acquiesça à l’idée tout comme Nikita Khrouchtchev également admirateur de président togolais.

Sylvanus Olympio, ce n’est donc pas que le tragique d’une vie. Sylvanus Olympio c’est l’espoir, et c’est même l’avenir du Togo. Sylvanus Olympio c’est une personnalité chevronnée, une réputation d’excellence qui savait traverser les clivages de la guerre froide à travers le monde, de Jomo Kenyatta à Pierre Elliot Trudeau en passant par Kwame Nkrumah, Sékou Touré, Dwight D. Eisenhower, Josip Broz Tito, etc. Sylvanus Olympio c’est le modèle de consensus d’une compétence unanimement reconnue. Il vouait le Togo à une sorte de neutralité diplomatique selon le modèle suisse ; l’exiguïté du territoire togolais l’y ayant convaincu assez rapidement. Et, cette réputation s’était vite répandue autour du Togo.

Un tel héritage ne peut avoir que des adeptes, tous réfractaires à « l’horreur politique » en déploiement, tel que le relève encore le doyen Godwin Tété dans sa sortie publique du 12 mai 2019. Il n’est donc pas illusoire de vouloir le mieux du Togo par une gouvernance inspirée qui élève tout le pays vers le haut. L’irrésistible ascension de Sylvanus Olympio reste contagieuse. Il faudra bien s’y frotter pour s’y piquer minimalement, s’en abreuver suffisamment comme le Symposium de Duisbourg nous en offre l’occasion. C’est véritablement la rencontre de l’héritage au service de l’Avenir.


PSA


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Rédigé par psa le 16/05/2019 à 00:27



«Seule la vérité est révolutionnaire»
Vladimir Ilitch Lénine
« Je voulais donner un sens au mot "indépendance" »
[Laurent Gbagbo, titre du chapitre 2 de l’ouvrage en question, p.21]


Yvo Jaquier, Danse contemporaine
Yvo Jaquier, Danse contemporaine
Introduction
Dans le contexte de la libération « sous conditions » du Président Laurent Gbagbo, tout récemment, les 02 et 14 février dernier, j’ai respectivement diffusé les griffons – ci : (i) Gbagboïstes (!), nous en sommes légion (!) en Afrique d’aujourd’hui. (ii) Laurent Gbagbo : Écrit de prison. Eh bien ! Maintenant que je viens tout juste de finir de lire l’ouvrage intitulé "Libre pour la vérité et la justice", (Ed. Max Milo, Paris, 2018), écrit par le Président Laurent Gbagbo et son ami François Mattei, je souhaite en fournir, à mes correspondants, quelques commentaires de première main, en somme un témoignage vivant, à chaud, en vol d’oiseau.
Cela dit, entrons dans le vif de notre sujet.


I. DE LA FORME
Très bien rédigé, très aisé à lire, l’ouvrage apparaît d’emblée comme une pièce – maîtresse, comme un nouveau classique qui vient enrichir le patrimoine littéraire de l’Afrique francophone. Oui ! Il s’agit ici de plumes qui corroborent les plumes des Marcus Garvey, des Aimé Césaire, des Frantz Fanon, des Patrice Lumumba, des Ahmed Sékou Touré, des Kwame Nkrumah, des Sylvanus Olympio, des Amilcar Cabral, des Cheikh Anta Diop, etc, etc. [Cf. mes livres suivants : (i) Marcus Garvey. Père de l’unité africaine des peuples. Ed. L’Harmattan, Paris, 1995, en 2 tomes. (ii) La question nègre. Parlons – en encore Ed. L’Harmattan, Paris 2013].
Il convient dès lors que l’ouvrage ici en considération soit étudié dans les établissements scolaires, collégiaux et universitaires de l’Afrique francophone.


II. DE LA FRANÇAFRIQUE EN GÉNÉRAL
Le livre "Libre pour la vérité et la justice" s’avère une autopsie systématique, rigoureuse, et une condamnation radicale, sans appel, de la Françafrique qui n’est autre chose qu’un euphémisme pour désigner le néo-impérialo-colonialisme français d’un âge à jamais révolu. Ce livre mérite donc d’être lu et étudié par tous ceux, (Français comme Africains), tous les Humanistes qui croient que la "domination de l’homme par l’homme" n’est nullement une fatalité pour l’Humanité, s’agissant du « vivre ensemble » en harmonie et en paix.

III. DE LA MAIN –MISE DE LA FRANCE SUR LA CÔTE D’IVOIRE EN PARTICULIER
Le bouquin "Gbagbo-Mattei" s’est employé à disséquer, sans merci (!), le mécanisme concret par lequel la Françafrique contrôle tous les rouages géostratégiques, économiques, financiers et militaires du "Pays des Éléphants". Du pays qui lui sert de point d’appui en Afrique de l’Ouest. Oui ! Laurent Goudou Gbagbo a adopté, comme leitmotiv de son existence : « DONNER UN SENS AU MOT "INDÉPENDANCE" »… Alors, pendant que l’écrasante majorité de son peuple lui voue une adoration notaire, en raison de son anti-néocolonialisme viscéral, les esprits impérialistes attardés du monde vont lui vouer une haine viscérale non moins notaire !


IV. DE L’ÉCHAFAUDAGE DE L’ACCUSATION PAR LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE (CPI) DE LA HAYE
D’entrée de jeu, les tenants occidentaux sans scrupules de la soi-disant « communauté internationale » crurent la partie pour eux gagnée sans coup férir. Leur ennemi juré : Laurent Gbagbo était perdu (!), perdu pour toujours !!! Mais, très vite, les nobles avocats de l’accusé se mirent au travail. Ils déconstruisent pièce après pièce, méthodiquement, méticuleusement, de façon systémique, l’échafaudage non point judiciaire, mais bel et bien hautement (!) politique, conçu pour noyer le Président Laurent Gbagbo. Et, très tôt (!), ils finissent par ruiner, ruiner totalement (!!!) ledit échafaudage. Le procureur de la CPI : Fatou Bensouda et ses collaborateurs se retrouvent ébranlés, étourdis, groggy… L’échafaudage fallacieux s’écroule comme un château de cartes !!! Le Président Gbagbo est ACQUITTÉ !!! Mais, ironie comi-tragique de la "Race humaine", et pour des raisons évidemment Politiques, le héros ivoirien vit actuellement en « liberté conditionnelle » en Belgique…


Conclusion
Oui ! Ainsi que je l’écrivais le 02 février écoulé, des gbagboïstes, nous en sommes légion en Afrique de nos jours. N’en déplaise aux amateurs invétérés de la "domination de l’homme par l’homme". Quant à nous autres, nous répétons avec notre vénéré héros Laurent Goudou Gbagbo :
« Si je meurs, enjambez mon corps pour continuer la lutte. Moïse n’est pas entré dans la Terre promise. Je ne sais pas si je vais entrer dans la Terre promise. Si je n’y entre pas, continuez le combat. » « C’est le cri du cœur, et la vocation, que partagent avec quelques autres Laurent Gbagbo et les siens depuis un demi-siècle, en Côte d’Ivoire. » [Cf. op.cit., p.298]



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Rédigé par Godwin Tété le 01/04/2019 à 14:43



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