Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Mandela… La grandeur de l’humilité
Quarante années de petites politiques assorties de peu de résultat, ça laisse des traces. Et, lorsqu’on a pour seul label qu’exister en tuant le temps et toute action politique évolutive, on perd tout sens de l’intérêt commun. Il a beau y avoir panique à Lomé 2, les membres de l’opposition togolaise trouvent encore moyen de se diviser autour d’un si petit dénominateur : une candidature unique pour les présidentielles de ce février 2010. L’initiative d’un des leurs, François Boko, avait le mérite d’offrir aux uns l’appât de la grandeur et du dépassement. La réunion à Paris à cet effet semble avoir tourné court. La mise aurait néanmoins été sauvée par quelques téméraires, nouvellement arrivés à la tête de leur formation et soucieux d’une certaine ambition évolutive –Fabre, Agbéyomé, Yamgnane le recalé, tandis que les « vieux de la vielle » par Adjamagbo et Agboyibo représentés, n’en finissent pas de trouver matière à redire. Dans sa Longue marche vers la Liberté, Nelson Mandela est souvent présenté comme profondément humain avec un sens élevé de la grandeur de l’humilité que l’icône mondiale qu’il n’a pourtant pas évité d’être. C’est un affilié permanent à l’altruisme politique, celui qui sait produire des résultats de grande valeur pour le commun de ses concitoyens. C’est une telle grandeur que le monde entier trouve toujours moyen de célébrer. Et, vingt ans après sa sortie de prison, il y a effectivement lieu de porter un regard admirateur sur l’audace du compromis dont Mandela a su faire preuve pour sauver son pays des affres de l’égoïsme et de l’exclusion. Au moment où les politiques togolais se cherchent en disant qu’ils étaient bien là avant les autres, nous autres, sommes en fête et en grande joie. Heureux d’avoir connu et partagé avec le monde entier cette émotion du 11 février 1990, lorsque Mandela franchissait dans le bon sens les portes de sa prison. Libre depuis sa naissance, malgré ses 27 années de prison, Mandala n’a jamais été prisonnier des chaines de la haine. À l’air libre, les politiciens togolais ne demeurent pas moins prisonniers de la dissension et de la petitesse calculatrice. Jusqu’à quand ? Et pourtant, ce pays a besoin d’une opposition organisée et efficace. Jusqu’à quand les Togolaises et les Togolais devrons attendre ?

Mandela… La grandeur de l’humilité

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 11/02/2010 à 00:11
Tags : Mandela Togo Notez



L’esprit des utopies est-il en train de revenir dans les idées et les cités? C’est ce que semblent indiquer les nombreuses manifestations organisées pendant toute l’année 2010 sous le titre «Utopies & Innovations, inventer pour dépasser les crises», de Bâle à Chalon-sur-Saône en passant par Besançon, Yverdon, Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, Dijon, Mulhouse et, bien sûr, les Salines royales d’Arc-et-Senans, modèle de cité idéale édifié à la fin du XVIIIe siècle.


Patrick Wecksteen
Patrick Wecksteen


Au même moment, la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne propose un cycle de conférences et de débats sur le même sujet. Et un film de Richard Dindo, racontant l’aventure d’un groupe d’Américains qui va s’installer sur Mars pour faire naître une nouvelle civilisation et une nouvelle race d’êtres humains, sort bientôt sur les écrans.
L’utopie désigne un lieu hors du monde réel où pourrait s’établir une société idéale qui garantisse le bonheur. Le mot, inventé par Thomas More au début du XVIe siècle, et le projet utopique ont accompagné le développement cruel de l’industrie jusqu’au XXe siècle. D’innombrables individus ont tenté de les inscrire dans la réalité et de mettre sur pied des communautés de vie et de travail, y compris en Suisse. Mais le désir d’utopie semblait s’être éteint après les années 1960-1970 et surtout depuis la chute du communisme soviétique, qui a longtemps confisqué l’espérance. Cela n’empêchait pas de rêver de corps et d’esprits impeccables, d’imaginer des horizons harmonieux et de nourrir de nouveaux espoirs alimentés cette fois par de nouveaux dangers, l’urbanisation débridée, les inégalités croissantes, le terrorisme, les menaces sur le climat ou sur la santé. Et de confier l’avenir à la science, comme dans les anciennes utopies. Or toutes les tentatives de les réaliser se sont transformées en cauchemars parce que le bonheur organisé dans les moindres détails, la volonté de maîtrise totale sur l’avenir et l’abolition des incertitudes engendrent aussitôt le contrôle, la surveillance et la conformité comme règles. Les nouvelles utopies ne ressemblent pas aux précédentes qui prétendaient asservir une nature inépuisable; nous savons qu’elle ne l’est pas. Mais le visage grimaçant des vieilles utopies réapparaît dans l’obsession de tout prévoir sous prétexte de sauver l’essentiel.////////Laurent Wolf


Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 30/01/2010 à 08:26



1 ... « 55 56 57 58 59 60 61 » ... 114