Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Toute la semaine, ce sont des cris d’horreur qui sont poussés dans le monde américain des affaires contre le président des États-Unis. Les mêmes cris sont poussés sur la petite île artificielle qui jouxte Montréal, Île-des-sœurs, dont les responsables municipaux ont cru répondre au vouloir de leurs citadins-nouveaux-riches en retirant de la vue des enfants, un nu de Carl Duplessis, Se prélasser. Parce que « La censure, c’est l’éteignement de l’esprit! » dit un des nombreux déçus, restons alors sous les lumières clinquantes qui se dégagent des yeux des taureaux newyorkais qui sévissent sur l’autre île, celle de Manhattan. Les titres de Forbes à eux seuls sont des plus éloquents : One Year Of Obama - Do I regret voting for him? Obama The Destroyer, etc. Plus loin, en Suisse, on en a une idée autre, celle du bon combat financier contre la cupidité humaine.


Carl Duplessis, Se prélasser
Carl Duplessis, Se prélasser


Aux banquiers de Wall Street qui espéraient un retour du «Business as usual», Barack Obama a apporté un démenti catégorique. La vigueur du président américain en a surpris plus d’un, à en juger par le net recul en bourse des actions bancaires qui a suivi son intervention Bien sûr, tout reste à faire. Le Congrès acceptera-t-il de restreindre le champ d’activité des grandes banques et d’en limiter la taille, comme le demande Barack Obama? Après le cinglant revers essuyé par les démocrates au Massachusetts en début de semaine, rien n’est gagné. Cependant, le «combat» que le président américain se dit prêt à mener est le bon. Contrairement à ses homologues européens qui tapent sur les bonus pour flatter leur opinion publique, Barack Obama s’attaque au vrai problème: maîtriser le risque systémique posé par des établissements devenus trop grands pour faire faillite.
Ses annonces complètent intelligemment la taxe spéciale annoncée la semaine dernière, qui vise à prélever une sorte de prime d’assurance sur les grandes banques. Il est cependant trop tôt pour juger de leur efficacité. Les idées mises sur la table hier restent vagues. Comment, dans le détail, interdire telle ou telle activité et contraindre la taille des banques? Les réponses sont multiples. Pour régler un problème proche de celui de Washington, la Banque nationale suisse a préféré une autre voie. Pour éviter de devoir une nouvelle fois venir au secours d’UBS, la BNS a préféré le renforcement des fonds propres.
Une question se pose maintenant pour les banques étrangères: quel mode de fonctionnement adopter aux États-Unis. Déjà, des voix commencent à s’élever en Suisse pour appeler à une coordination internationale de la régulation bancaire. Pour le moment, les Américains ont lancé leur débat. Il sera ensuite d’autant plus facile d’harmoniser les pratiques que le leader mondial, d’où est partie la crise, cherche des solutions dans la bonne direction./////// Frédéric Lelièvre



Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 22/01/2010 à 22:22



Devant l’immensité du besoin, nul ne peut rester indifférent. De la proposition du président sénégalais d’accueillir les Haïtiens en Afrique à la volonté des écoliers maliens désireux d’envoyer des livres en Haïti, en passant par le million de dollars déboursé par le Gabon ainsi que les lettres de condoléances envoyées par plusieurs autres États africains, il faut faire quelque chose, faire appel à l’imagination et agir, agir encore pour Haïti, individuellement et collectivement. Partout il y a mobilisation : Chris Martin, George Clooney, Angelina Jolie, Brad Pitt, Oprah Winfrey, Lance Armstrong, Alyssa Milano, Anthony Kavanagh, Wyclef Jean, Jimmy Jean-Louis, etc. En France, des célébrités se mobilisent aussi. À l'initiative de la chaîne Trace TV, Charles Aznavour, Les Neg'Marrons, Passi, Grand Corps Malade, Youssou N'Dour et Stomy Bugsy, parmi une quarantaine d'artistes, ont accepté de participer à l'enregistrement vendredi à Paris d'une chanson "Un geste pour Haïti Chérie". Mis à la disposition de toutes les chaînes, le clip sera diffusé en France ce lundi 18 janvier 2010, Jour de MLK aux États-Unis.


Gilles Rousset
Gilles Rousset
Les images épouvantables qui arrivent d’Haïti provoquent la peine, la compassion, la générosité et l’engagement. Mais aussi une stupeur de l’esprit devant ce spectacle terrifiant dont l’humanité devient le témoin d’un bout à l’autre de la planète grâce aux photographies, aux reportages des télévisions et à Internet. Chacun est cloué sur place par ce qui advient ailleurs et glacé de l’intérieur face à l’ouvrage de la mort.
Autrefois, les communautés avaient leurs symboles, leurs rituels, leurs histoires racontées, qui leur permettaient d’intégrer l’inexplicable, l’inacceptable à leur propre existence. Les religions, les philosophies, l’art, tout ce qui concourt à représenter la disparition contribuait à rétablir l’équilibre des sentiments, à connaître la mort qui viendra, à ressouder les êtres autour du désir de vivre. Aujourd’hui, chaque catastrophe particulière est mondialisée. Ce qui se passe en des lieux éloignés se passe aussitôt ici. Ce qui arrive à d’autres nous arrive aussi. Et nous ne savons pas comment faire face, pris entre l’indifférence qui guette et l’empathie vertigineuse. Comment trouver des réponses à ces douleurs planétaires d’autant plus amères qu’elles ne sont rien à côté de la souffrance des victimes réelles?
À Paris, une exposition de Christian Boltanski, un artiste français né à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, propose la vision symbolique de la mort qui attend les autres et qui nous attend aussi, des milliers d’habits étalés au sol, enlevés par une grue qui les rejette avec indifférence dans le vacarme de 400 battements de cœur diffusés par une sono puissante. L’art ne guérit pas les plaies; il ne ressuscite personne. Mais le choc est immense entre ses images et celles qui viennent en ce moment de la catastrophe. Il peut nous réapprendre à les voir, à comprendre ce qui nous bouleverse, et à reconnaître ce que le déni de la mort s’emploie à nous faire oublier.//////// Laurent Wolf


Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 17/01/2010 à 21:17
Tags : Boltanski Can Haïti Notez



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