Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Le musée du quai Branly accueille jusqu'au 31 janvier 2010 une exposition thématique autour de la revue littéraire Présence africaine. En effet, depuis le 10 novembre, le musée des arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques dévoile une série d'ouvrages, de photographies et d'enregistrements audiovisuels sur l'émancipation culturelle africaine. Suivant un parcours chronologique, à partir des années 20, l'exposition retrace l'émergence de diverses tribunes pour la pensée et les revendications du monde noir, dont la revue Présence africaine. Un gout de liberté et d’émancipation qui ne s’est jamais démenti.


En construction...50 ans « La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent. » Albert Camus
En construction...50 ans « La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent. » Albert Camus
Fondée en 1947 à Paris par le Sénégalais Alioune Diop, que son compatriote Senghor tenait pour un "Socrate noir", la revue Présence africaine sut d'emblée attirer dans ses colonnes la fine fleur des ethnologues, anthropologues, écrivains et philosophes. De Balandier à Sartre, de Césaire à Camus, tous les procureurs de l'ignorance et du colonialisme y ont trouvé une tribune. "Mais Présence fut aussi un mouvement et un réseau", insiste Sarah Frioux-Salgas, commissaire de l'exposition sobre et riche qu'héberge le musée du Quai Branly.
De fait, la maison d'édition créée par Diop publiera les textes de référence des hérauts du panafricanisme et de la négritude. De même, cette mouvance produira Les statues meurent aussi, film brûlot d'Alain Resnais et de Chris Marker, un temps censuré en France. C'est encore sous son aile que vont éclore, dès 1956, le Congrès des écrivains et artistes noirs puis, dix ans plus tard, le premier Festival mondial des arts nègres de Dakar. Au fil de ce voyage au pays d'une pensée combattante, que balisent journaux, lettres, livres, photos, images d'archives et entretiens vidéo, un doute affleure pourtant: où sont, dans l'Afrique d'aujourd'hui, les légataires d'un tel héritage? Penserions alors que Présence Africaine soit devenue une chose commune pour ne plus avoir d’héritiers désignés.Ce grand intellectuel sénégalais, Alioune Diop, l'avait créée dans le but, selon ses termes, "d'ouvrir à la collaboration de tous les hommes de bonne volonté (Blancs, Jaunes ou Noirs), susceptibles d'aider à définir l'originalité africaine et de hâter son insertion dans le monde moderne". De nombreux artistes de la pensée ont participé a ce voyage au bout de l’originalité africaine et pas les moindres, il faut le redire, Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Richard Wright, Léopold Sédar Senghor ou André Gide ; mais c’est comme si l’œuvre s’est métamorphosée depuis toujours. On ne doit pas oublier que Présence africaine reprend l'initiative du sénégalais Lamine Senghor de donner la parole aux Noirs, dès les années 20, dans le périodique La voix des nègres. Les écrivains martiniquais Aimé Césaire et Paulette Nardal perpétuent, à partir de 1937, cette ambition culturelle panafricaine en publiant La Revue du Monde Noir, Légitime Défense ou encore Tropiques. C’est à ce retour sur l’Histoire d’Afrique à travers une de sa diaspora que cette exposition invite à Paris. L’occasion du retour sur un des chefs d’œuvre publié dans les colonnes de Présence Africaine: Afrique mon Afrique


Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales
Afrique que chante ma grand-mère
Au bord de son fleuve lointain
Je ne t'ai jamais connue

Mais mon regard est plein de ton sang
Ton beau sang noir à travers les champs répandu
Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de l'esclavage
L'esclavage de tes enfants

Afrique dis-moi Afrique
Est-ce donc toi ce dos qui se courbe
Et se couche sous le poids de 1'humilité
Ce dos tremblant à zébrures rouges
Qui dit oui au fouet sur les routes de midi

Alors gravement une voix me répondit
Fils impétueux cet arbre robuste et jeune
Cet arbre là-bas
Splendidement seul au milieu des fleurs
blanches et fanées

C'est l'Afrique ton Afrique qui repousse
Qui repousse patiemment obstinément
Et dont les fruits ont peu à peu
L' amère saveur de la liberté.

David DIOP, Coups de pilon dans Présence Africaine, 1956



Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 01/01/2010 à 05:01



Clair Obscure de Gadea
Clair Obscure de Gadea
Le malaise est grand face à la qualification de la France pour la Coupe du monde de football 2010 en Afrique du Sud. La main fautive de capitaine de l’équipe de France, qui a pratiquement fait du yoyo avec la balle, le handball carrément, jette un froid et surtout des interrogations sur les règles désuètes qui prévalent encore dans le football, surtout lors des grandes compétitions. On demande à un arbitre, simple humain, livré à lui-même sur un vaste terrain de jeu, de tout voir en tout temps et en toute position. Il est vrai qu’il est aidé de deux juges de touche trop souvent préoccupé à détecter les « Hors-jeu » devenus très subtils. Mais il faut bien reconnaitre que c’est largement insuffisant tout ça! Cet incident malheureux du France-Irlande du 18 novembre 2009 apporte de l’eau au moulin de tous ceux qui, comme moi, pensent que les règles du jeu doivent évoluer au bénéfice du football éthique et agréable. Certaines personnes qui me connaissent depuis, retrouveront cet argumentaire que depuis des années, probablement plus d’un quart de siècle, je développe quant à l’évolution de notre Foot roi. Deux domaines m’intriguent suffisamment pour que je persiste à trouver que les règles actuelles sont peu équitables : le contrôle du temps qui n’est pas transparent et doit évoluer pour ressembler à ce qui se fait au basketball d’abord, et le doublement du juge de champ et le triplement du nombre de juges de touche ensuite. Sur ce dernier aspect, deux juges de champ, un principal et un secondaire, qui jouent des rôles complémentaires ne peuvent que sécuriser davantage le jeu. Et, quatre à six juges de touche pour aider les juges de champs ne peuvent qu’aider à rendre le football agréable et plaisant, car suffisamment surveillé. C’est une nécessité implacable que le football doit évoluer et s’adapter aux moyens nouveaux, surtout les moyens d’un encadrement humain adéquat. De plus, les 90 minutes de jeu doivent être le temps effectivement mis dans l’activité lorsque la balle est en jeu : Fini les lenteurs lors des remises en jeu nombreux qui émaillent le football, les temps qui entourent les mille et une contestations ainsi que les caprices sur l’air de jeu qui sont autant de moments de jeu perdus. Comme au basketball et dans plusieurs autres sports collectifs dont le handball, le chronomètre se doit d’être visible à tout le monde et ne tourner que lorsque la balle est réellement en jeu. À défaut de grands moyens de télévision qui permettront les reprises des situations litigeuses et rendront le football élitiste et technologiquement dépendant, il est raisonnablement possible de maintenir la démocratisation du football en augmentant le nombre des juges et surtout avoir des officiels dévolus à la gestion du temps de match. Le cas Thierry Henry pose plusieurs perspectives éthiques également. Il appelle surtout à l’éthique d’une meilleure gestion du football sans en saper son universalité. Il est peut-être temps que la FIFA y travaille sérieusement. En attendant, l’erreur fait partie du jeu et l’arbitre aussi. Et j’espère que cet arbitre suédois, Martin Hansson, ne finira pas aussi malheureusement sa carrière pour n’avoir été qu’un simple humain à qui les exigences du jeu demandaient plus qu’il ne pouvait donner. Pour un chevronné ancien arbitre international suisse, Philippe Leuba, des excuses peuvent être trouvées au trio arbitral, emmené par le Suédois Martin Hansson: «C’est possible que l’arbitre central ait été masqué, et qu’il n’ait pas vu l’attaquant français faire sa faute de main.» Quant à l’arbitre assistant, il devait à la fois s’intéresser au comportement de Thierry Henry et au positionnement des autres Tricolores pour vérifier s’ils ne se trouvaient pas en position de hors-jeu. Une tâche ardue! L’Irlande, méritante est en réalité remplacée par la France. C’est le destin de l’Europe en ce novembre 2009 où des remplaçants discrets comme le Premier ministre belge, Herman Von Rompuy, et la commissaire européenne au Commerce, Catherine Ashton, viennent d’être choisis par les dirigeants de l'UE pour devenir les premières adresses politiques de l’Europe, ceux dont les numéros de téléphones avaient longtemps été demandés par l’intrépide Henry, l’autre Henry, Henry Kissinger. Entre ombre et lumière, l'Europe est comme elle avance, en clair obscure.

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 20/11/2009 à 01:00



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