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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Les Gnassingbé ont une dette démocratique envers le Togo; Faure Gnassingbé est le premier à le savoir. C’est le reliquat d’une affreuse histoire teintée d’illégalité et d’illégitimité qu’il est inutile de rappeler. Aujourd’hui, il n’y a guère de choix que l’alternance politique au Togo, face au désir de confiscation du pouvoir aussi clairement affiché. Faure Gnassingbé applique à un monde nouveau des recettes politiques d’une autre époque, et il maintient le pays dans un étrange drame en bafouillant et en bégayant être fidèle à la volonté de son père de ne jamais laisser le pouvoir leur échapper dans la famille. Funeste héritage!


Le Radeau de la méduse (The Raft of the Medusa) - Théodore Géricault – 1819
Le Radeau de la méduse (The Raft of the Medusa) - Théodore Géricault – 1819


Toutefois, puisqu’il n’est jamais trop tard pour mieux faire, l’idéal reste que cet inéluctable Après-Faure-Gnassingbé soit entamé par Faure Gnassingbé lui-même, au nom de la nécessaire réconciliation et de l’indispensable développement. En réalité, tous les Togolais n’ont de commun que l’espoir de voir ce pays entrer rapidement dans une nouvelle ère salvatrice : l’ère de sa renaissance démocratique totale.

Voilà depuis bientôt dix ans que les Togolais vivent avec cette redoutable idée: voir celui qui est devenu brutalement leur président, en février 2005, s’éterniser au pouvoir. Après deux mandats présidentiels consécutifs souillés par autant d’élections frauduleuses et de restes humains, tout est mis en œuvre pour que le cauchemar redouté devienne la triste réalité en voulant se perpétuer au pouvoir sans la moindre retenue. Pétrifiés par cette seule idée de confiscation du pouvoir, les Togolais se relèvent de partout pour constater que tous les mécanismes sont de nouveau en œuvre, tous les voyants sont au vert, pour la récidive politique fatale des temps modernes : la démocrature, l’aliénation totale de la démocratie promise au profit d’une seule personne et de ses héritiers.

À tout un peuple, un long voyage dans l’inconnu est encore promis sur un radeau politique incertain. Un nouveau Radeau de la méduse rafistolé de tous les côtés, avec son parfum de scandale puisque chacun est sûr de la fragilité de l’embarcation face aux inévitables intempéries. Cette certitude est largement partagée au Togo : autant dans le Parti présidentiel UNIR où tout le monde soupçonne le risque, et personne ne peut oser en parler comme l’avait fait l’ancien ministre et officier supérieur François Akila Esso Boko en son temps, encore moins déclarer ouvertement ses véritables états d’âme politiques; dans la famille biologique elle-même où tout le monde est tenu au respect et conditionné par la survie dorée; dans le rare cercle des amis, tous engagés dans la course aux avantages inespérés et à l’accumulation des faciles gains; etc. Seul le Peuple se retrouve véritablement face à une fatale destination de déni de démocratie qu’il se doit de combattre pour éviter le naufrage collectif malgré le long supplice.

À quoi bon un parti politique qui ne tient qu’à un seul fil, son président-fondateur
Le plaisir caché de tous ses fidèles envers Faure Gnassingbé, c’est bien de le voir tomber et « se casser les reins » à un moment donné, et eux tous se précipiter pour claironner qu’ils savaient mais qu’ils ne pouvaient rien dire sans mettre en danger leur propre vie et celle de leur famille. Nul doute que toutes les excuses ainsi que les défenses basées sur la norme de la présence de « fortes pressions psychologique et émotive » sont déjà bien préparées par chacun des zélés traditionnels ainsi que les nouveaux assoiffés. Comme Qui leur diront : « Vieille chanson du jeune temps »… « Cet anachronisme est plus qu’une faute, c’est un ridicule. Il faut que je l’expie. »

À quoi bon un système qui fait trembler ses propres obligés de l’intérieur de leur âme, sans qu’ils n’aient réellement le cœur à l’ouvrage. À quoi bon un pouvoir qui fait subir aux siens la pression psychologique et émotive, au point de priver d’imagination ses propres adeptes. À quoi bon un parti politique dont les cadres sont réduits au silence lors des grands rendez-vous parce que personne ne veut courir le risque d’être en contradiction avec les pensées inconnues, subliminales et aléatoires, de leur président-fondateur. Non merci! Cette époque est bien révolue : « Si vous saviez ce qui se passe, aucun de vous n’oserait être heureux » disait-on déjà aux Lords anglais en pareilles circonstances deux siècles auparavant. Deux siècles, s’il vous plait!

Le drame, c’est que ce pouvoir présidentiel togolais rétrograde est la continuité d’un autre de quarante années, effroyables, du père Gnassingbé Eyadema. Et son héritier ne semble n’y avoir rien appris. Dix autres années durant, le pouvoir Faure Gnassingbé n’a rien trouvé de mieux que de s’ancrer dans un tel passé politique ; un passé politique innommable qu’il avait pourtant promis de clôturer doublement, par la démocratie et par la réconciliation. Cinquante ans du même pouvoir dynastique dans un système qui se voulait républicain, ça saoule tout le monde et ça ne trompe plus personne, malgré toutes les colorations, toutes les comparaisons et toutes les justifications que l’on peut y apporter.

Comme dans tous les drames politiques, le cas togolais ne fait pas exception : à l’analyse, on est saisi par la simplicité de l’intrigue. La petite histoire qui veut se faire grosse jusqu’à son éclatement est toujours celle d’un homme seul, un individu à identité variable qui se cherche, et met en cause à lui seul toutes les valeurs de la société qui ne satisfont ni ne sanctifient son égo. Et, autour de lui, tout le monde se met au pas, au nom de la déferlante cupidité humaine dont plus personne n’a le courage de se soustraire, en disant avec forte conviction et raisonnable démonstration : « Un instant, Monsieur le Président! Vous pouvez mieux entrer dans l’Histoire et y rester, en faisant autrement; en usant de vos pouvoirs différemment et efficacement : voici pourquoi et voilà comment y arriver. »

Le drame togolais est ainsi doté d’une étrangeté coupable et même maladive. Pour un si jeune chef d’État instruit à l’orée de la modernité, Faure Gnassingbé a connu plus de périodes de doute et de rechutes démocratiques que de bravoures démocratiques. Il semble bien être dépassé par les évènements, souvent sans boussole, sans communication et sans éthique républicaine. Ainsi, pendant sa dizaine d’années de captation du pouvoir, il a choisi, plus souvent qu’autrement, d’illusionner tout un Peuple sur ses ambitions démocratiques et penser réussir son coup ad vitam æternam. Les révélations de Wikileaks sur le Togo en faisaient d’ailleurs foi sur le jeu conscient de simple simulation démocratique entreprise par Faure Gnassingbé, à son aise et à son seul vouloir, pendant tout le temps qui lui était imparti par le pur des aléas de la vie politique togolaise. Étrange ambition!

Le goût du passé éclipse totalement le choix de la République intégrale attendue
À lui tout seul, Faure Gnassingbé se positionnait non pas comme l’avenir mais étrangement comme le partisan et l’héritier du même passé que son père. Et pourtant, à ce Peuple togolais, il avait bien dit, reniant ledit passé peu glorieux de son père : « Lui c’est lui, moi c’est moi ». On se serait donc attendu à mieux que de l’illusionnisme consciemment mené sans aucune volonté de démocratie. L’art d’être chef d’État du Togo à un moment aussi historique, la mort de son père, a échappé complètement à Faure Gnassingbé. Ainsi, pendant toute une décennie d’un pouvoir immérité, le goût de soi et du passé masqua finalement le choix éthique de la République par Faure Gnassingbé. Le masque vient de tomber. Le visage qui y apparaît aux Togolaises et aux Togolais est une figure hideuse déjà décriée, si longtemps même, dans tout le pays et dans sa diaspora très active pour l’avènement du changement authentique au Togo.

Faure Gnassingbé n’a pas de choix que de se réinventer véritablement démocrate; se convertir en citoyen, pas comme les autres, mais en citoyen avec quelques garanties raisonnables. Le Togo doit aller de l’avant et l’Après-Faure-Gnassingbé doit commencer. Contrairement aux années antérieures, le paysage politique togolais s’est métamorphosé. Il est désormais entendu que les deux pôles qui rassemblent tous les partis politiques identifiés clairement à l’opposition togolaise, le Collectif Sauvons le Togo (CST) et la Coalition Arc-en-ciel (AEC), vont réellement dépasser leur inopportun clivage et s’entendre sur une stratégie commune allant jusqu’à la candidature unique aux élections présidentielles de 2015, dans l’hypothèse où Faure Gnassingbé maintient sa récidive électorale telle qu’appréhendée.

Devant l’entêtement de Faure Gnassingbé, l’opposition togolaise s’est reconstruite. Encore que l’exaspération citoyenne donne plus de crédit au CST, ferme dans ses revendications démocratiques, légitime dans son assise populaire. Dans tous les cas, ces deux pôles, CST et AEC sont en mouvement vers leur convergence stratégique. Ainsi, contrairement à une époque pas si lointaine, l’opposition togolaise a mûri pour atteindre le statut d’une opposition républicaine. Avouons qu’elle a été bien aidée par Faure Gnassingbé et sa particulière dormance républicaine. L’éclair a donc finit par jaillir de tant d’échecs électoraux et face à la fraude institutionnalisée au profit du Parti présidentiel au Togo. La démocrature n’a plus d’avenir au Togo, et ce pays doit passer à autre chose de plus consistant afin de libérer toutes les énergies citoyennes qu’il regorge de partout.

C’est bien ce qui explique que l’opposition togolaise, la nouvelle, ne doit pas que préparer les élections à venir. Elle doit mettre en œuvre un ensemble de stratégies supportées par des comités, des groupes, des réflexions et des actes ayant des perspectives claires sur ce que doit être cet Après-Faure-Gnassingbé, particulièrement dans toutes les phases et étapes devant mener à l’organisation d’élections crédibles au Togo. L’Après-Faure-Gnassingbé doit sortir des esprits pour se matérialiser, selon des hypothèses pratiques reflétant suffisamment le contexte togolais. C’est bien à une vitesse supérieure empreinte d’efficacité que la nouvelle opposition togolaise est invitée à passer.

Courageusement, l’Après-Faure-Gnassingbé doit être abordé dans tous ses aspects. Il n’y a aucun mal à éviter à son Peuple une autre sauterie comme celle de 2005. Il n’y a aucun mal à faire du bien à son Peuple et à s’y préparer, d’ores et déjà, adéquatement. Et la diaspora togolaise ainsi que les Amis du Togo ne doivent pas être du reste, quels que soient leurs apports à cette inévitable coévolution dans laquelle la majorité des citoyens s’est véritablement inscrite, et qu’elle entrevoit effective en 2015… au plus grand tard. L’Après-Faure-Gnassingbé demeure un devoir républicain pour un si long combat en faveur de la dignité et de la réconciliation sur la Terre de nos Aïeux; un devoir républicain qui n’est dirigé contre personne, mais davantage pour assumer la trop tardive renaissance du Togo.

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 10/08/2014 à 01:22



Le Togo a si longtemps marché au ralenti qu’il est devenu une proie facile à tous les prédateurs, nationaux et internationaux. Désormais, tout doit être mis en œuvre pour que les prochaines élections présidentielles soient l’exact reflet de la volonté exprimée par le peuple togolais quant à sa gouvernance les cinq années à venir. C’est l’appel de la démocratie elle-même au Togo. C’est l’appel à la démocratie que tout un peuple déterminé hurle, encore cinq années durant, pour que des réformes suffisantes soient effectuées afin d’aboutir à des élections qui ne déclarent pas toujours le pouvoir cinquantenaire gagnant. Le Togo n’en peut plus de la mauvaise foi caractérisée de ses dirigeants politiques et de leur obscénité républicaine. D’autant plus que la volonté d’alternance et de changement des citoyens n’a jamais été chargée d’aucune sorte d’ambiguïté, si ce n’est le détournement constant de leurs suffrages : « Arrêtez et passez à la démocratie! Vous vous en porterez mieux autant que le Togo. »


La révolte des Sabines
La révolte des Sabines

Jusqu’à maintenant, les choses ne sont pas dans cette perspective souhaitable d’une élection transparente et fidèle au désir du peuple togolais. Jusqu’à maintenant, la désinvolture habituelle s’est réinstallée et, comme à l’accoutumée, tous les mécanismes d’une répétition frauduleuse des résultats électoraux se sont mis en marche, du ministère de l’Administration territoriale jusqu’à la fameuse Commission électorale nationale indépendante. Et probablement, les clandestins Centres de calculs électoraux parrainés par les officines du gouvernement et dirigés par des experts venus de partout qui y font leur beure rapide et liberticide ne tarderont pas à être réactivés pour corrompre les données informatiques, leur transmission et leur traitement en temps et lieux. Quoi dire… Quoi leur dire… « Continuez! La fraude vous va si bien » ou « Arrêtez! Trop, c’est véritablement Assez pour un seul pays déjà à genoux. »

Des élections toujours frauduleuses constituent un luxe que le Togo ne peut plus se permettre. Le Togo ne peut plus continuer à vivre dans la démocrature et servir de bande d’essai permanent à toutes les insuffisances politiques, à toutes les fantaisies économiques, à tous les fantasmes sociaux, à tous les forfaitures financiers, à tous les drames de l’endettement empêchant le déploiement judicieux des programmes de développement au profit des générations de citoyens. Le Togo n’en peut plus de la mauvaise foi de ses dirigeants qui savent bien qu’ils doivent passer la main, passer à la démocratie.

Le destin démocratique du Togo ne peut pas être si longtemps confisqué par un groupuscule de personnes entêtées à rééditer des exploits macabres pour s’accrocher à un pouvoir dont ils n’ont jamais valablement su être à la hauteur, ou encore s’en montrer digne. La preuve? Deux années exactement pour produire un opuscule de synthèse du rapport sur « La réconciliation des Togolais » : la raison principale de la captation du pouvoir par le chef d’État togolais en 2005. Deux années, du 3 avril 2012 au 3 avril 2014, pour l’équivalent de sept pages normales d’un vulgaire « copier-coller », pompeusement dénommés « Livre Blanc du Gouvernement sur les Recommandations de la CVJR », la Commission Vérité Justice et Réconciliation.

Un gouvernement pris en flagrant délit d’inexistence politique

Toute une prouesse d’efficacité ce petit livre blanc gouvernemental qui n’aurait sans doute pas existé si le Togo n’était pas à la veille d’une élection présidentielle prévue pour mars-avril 2015. Le petit livret blanc de quelques pages, encadré du drapeau togolais et doté d’une conclusion de deux phrases, deux phrases de cinquante mots qui constituent le summum de l’incompétence et de la malhonnêteté qui se sont installées au cœur du pouvoir politique, à lui seul ce livret témoigne de la quasi-inutilité de la gouvernance régnante au Togo.

Depuis le 3 avril 2014, jour de l’adoption de ce petit livre blanc en Conseil des ministres, tout un gouvernement venait de se faire prendre en flagrant délit d’inexistence politique et d’obscénité républicaine. La suite des choses ne fait que confirmer la vacuité du gouvernement togolais qui , même en défaut de confiance devant sa propre majorité parlementaire –à moins que le tout ne soit un jeu politique malsain, ne s’en était pas rendu compte et continu d’opérer inutilement comme si de rien n’était. Tout est possible au Togo politique; tout est possible lorsque les règles républicaines n’ont de valeur que celle d’une décoration passagère.

La Constitution et les textes électoraux n’avaient aucune valeur en février 2005 à la disparition de Gnassingbé Eyadema; ils n’en ont pas plus dix années plus tard où tout un parti présidentiel, UNIR, déclare ne pas comprendre le principe et l’importance de la limitation du mandat à deux termes de cinq ans pour une seule et même personne, et se déclarant ainsi incapable de désigner une autre candidature pour représenter ses couleurs et ses idées. À vrai dire, le désir de respecter les valeurs constitutionnelles susceptibles d’aider à établir les bases minimales d’une démocratie au Togo n’a jamais été de la stratégie du parti présidentiel togolais. Tout pour nuire, rien pour unir; tout pour UNIR, rien pour la démocratie.

Il est ainsi raisonnable de penser que lorsqu’il s’agit du Togo, l’heure n’est plus à la plaisanterie débilitante d’une autre époque. Certes, les pressions diverses font leur effet. Le langage triomphant et irrespectueux vis-à-vis du peuple togolais, autant de verbiages servis jusqu’à ce jour par les obligés du pouvoir présidentiel togolais, commencent à s’adoucir et à prendre la mesure de leur propre insuffisance et exagération. Comme si tout devait continuer dans l’inacceptable, comme si pour eux tous, les fossoyeurs du destin de leur peuple, Trop n’est jamais Assez pour qu’ils arrêtent sans y être forcés par l’histoire. Le code génétique du Togo n’est nullement dans la séquence infiniment répressive et humiliante imposée aux populations depuis cinquante ans, par la même ascendance biologique secrétant rien d’autre qu’une idéologie machiavelo-jupitérienne incompatible avec le contexte, puisque sans résultat leur permettant de s’éterniser tranquillement au pouvoir.

Orphelins depuis trop d’années, le peuple togolais ne peut plus se tromper sur ses besoins et il sait désormais compter sur sa propre détermination. C’est d’ailleurs en son sein que s’élèvent toutes ces voix pour débarrasser le Togo de tant de vilenies qui ont fait déferler les citoyens, à chaque fois les lendemains d’élections, dans les rues de leurs villes et villages, offrant leur poitrine aux balles assassines et leur corps aux expéditions punitives. C’est la même hardiesse citoyenne qui se profile à l’horizon, avec cette fois-ci le curieux avantage des échecs et des traumatismes antérieurs pour le seul et même peuple, uni face à l’oppression imméritée, uni face à la répression malheureusement inéluctable.

Ignorez-les tous, la République y reconnaitra les démocrates
Si tant de grognes durent et persistent au Togo, c’est surtout parce que dans les rues togolaises, par faute d’avenir et de métier, il fallait aussi et immanquablement de la liberté et de la dignité à cette jeunesse togolaise. Nul ne peut refuser aussi bien la dignité que le gagne-pain à son peuple et s’attendre à s’extraire de sa rage et de sa colère lors des élections. Parce que seulement, à la veille de ces rendez-vous électoraux, des programmes alléchants de manipulation et d’achat de conscience ont émergé comme des attrapes-électrices? Insuffisant! Il en faut beaucoup plus aujourd’hui pour échapper à la sanction populaire. Et c’en est ainsi partout à travers le monde où rien ne ressemble à un peuple qu’un autre peuple; la démocratie étant désormais dans le panier vital de tous les citoyens du monde.

Naturellement, le peuple togolais n’est pas content qu’aucune élection n’ait suffi à sa peine. Et nous sommes tous des insatisfaits aux côtés de la majorité active du peuple togolais, celle de l’intérieur des frontières nationales comme la majorité de la diaspora togolaise. Quant à cette « majorité silencieuse » confidentiellement venue de nulle part et qui toujours apparaît aux funestes veillées financières d’avant les élections majeures, autant les ignorer tous : la République y reconnaîtra les siens le moment venue.

Tout un pays ne peut pas si longtemps, pendant cinquante années, dégringoler du respect à l’indignité; dégringoler de la ligue majeure des modèles et des espoirs à la ligue mineure des drames, des incongruités, de l’arrogance, de la dormance et de la tromperie politique récurrente. Le Togo a tellement marché au ralenti qu’il est devenu une proie facile à tous les prédateurs des temps modernes : plaque tournante du trafic de drogue et des armes, isoloir doré des repris de justice de tous poils, pépinière pour larrons et joyeux lurons ayant partagé des pans entiers de l’économie et de l’État, etc. Tout circule librement au Togo et chacun y fait sa loi sur le territoire qu’il s’est attribué, associant souvent Dieu à ses exploits démoniaques pour se donner bonne conscience. Et il semble qu’il en existe encore qui penserait à « offrir » un autre mandat de cinq ans à une telle gouvernance aussi embarrassante que dramatique. Non… Mais… Enfin… Pour quoi faire? Trop n’est-il pas Assez?

Pas sorcier la démocratie : deux mandats et s’en va
Qu’il soit reproché aux démocrates togolais de distiller trop d’espoir de changement dans la population. Qu’il soit aussi reproché aux adeptes de la démocratie définitive et de la République intégrale au Togo qu’au lendemain de leur désillusion électorale programmée, ils rentreront bien dans le cycle élection-revendication-répression-négociation-participation. En son temps, il fut également reproché à Victor Hugo par son jeune ami, écrivain et diplomate, Alphonse de Lamartine, que son nouveau roman « Les Misérables » donnait trop d’espoir aux pauvres, aux « Damnés de la terre », à la bonne vieille population. Sauf que depuis, Lamartine à eu le temps d’apprendre de la vie, le monde a changé et l’histoire n’en finit pas de se moquer des personnes et des institutions qui refusent d’évoluer avec leur temps. C’est la démocratie elle-même qui frappe à la porte du Togo désormais, incapable d’attendre si longtemps au seuil d’un pays qu’elle voit bien à la dérive.

La destinée démocratique du Togo ne peut plus être si longtemps compromise. Autant la peine de mort est injustifiable dans le monde moderne d’aujourd’hui, autant s’accaparer du pouvoir et y faire plus que deux mandats au poste présidentiel sort complètement de l’entendement démocratique des peuples du XXIe siècle, quelle que soit la raison, la combinaison ou la manigance. Pas sorcier la démocratie moderne qui est tout le contraire de la loi du plus fort, tout le contraire de la loi du plus Faure. Deux mandats et s’en va, quelles que furent vos habiletés et inhabiletés, vos promesses ou vos gentillesses, vos astuces ou vos caprices, vos origines ou vos sabines. Quoi de plus clair et limpide. C’est bien ce que veut le peuple togolais lorsqu’il a eu à s’exprimer sur le sujet en 1992 par référendum. Trop d’espoir n’est donc pas donné à un peuple qui sait reconnaitre ses besoins de démocratie et de dignité, et n’a de cesse de les répéter à toutes les autres occasions.

Tous ces accents inconnus à la démocratie qui s’expriment à travers des pages entières de publicité et par de larges et incohérentes interviews, plus personne n’en est dupe. Toutes ces larmes semées dans tant d’élections truquées au Togo, plus personne n’a besoin de leurs fruits amers. C’est bien d’un autre Togo que veulent les Togolais. L’horizon est clair, la destination est connue : l’alternance et le changement politique en 2015. Contre l’absolutisme, les citoyens togolais ont fait leur carapace. Qu’il soit entendu et reconnu que par-delà les frontières et les mers, de partout où ils se trouvent, les Togolaises et les Togolais veulent sortir de la démocrature et reprendre leur course enthousiaste vers le développement. Ainsi parlent et agissent tous les citoyens du Togo, à moins de dix mois des élections présidentielles et même après. Ainsi répondent-ils favorablement à l’appel pressant de la démocratie pleine et entière, l’appel de la République intégrale.



Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 28/07/2014 à 02:00
Tags : Démocratie politique Togo Notez



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