Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Zébrures par Jacques
Depuis le vote d’Omar Bongo il y a deux semaines à Montréal –ce qui a donné une victoire étriquée au nouveau chef du parti politique Action démocratique du Québec (ADQ), plus rien ne va dans les rangs de leurs députés à l’Assemblée nationale à Québec. En réalité, l’avenir même de l’ADQ est tout simplement en danger. Le président du l’ADQ –une appellation archaïque à valeur statutaire et administrative plutôt que politique- qui n’en est pas le chef, M. Mario Charpentier, vient de remettre sa démission au tout nouveau chef élu, M. Gilles Taillon. Ce qui fait réellement problème, ce n’est pas tant l’organisation approximative du processus électoral ayant mené au choix du nouveau chef de l’ADQ qui avait bénéficié de l’adhésion et du vote d’Omar Bongo pour gagner par seulement deux voix, mais plutôt le fait que le président administratif démissionnaire et organisateur des élections aurait financé la campagne de l’un des candidats et actuel gagnant comme par enchantement, M. Gilles Taillon. Une telle révélation a poussé l’indélicat président à se démettre, au motif sibyllin que « les récents événements lui dictent de prendre ses distances envers un parti qu'il doit servir avec toute la sérénité requise ». Au fond, pourrait-on prétendre être bien élu à la tête d’un parti lorsque l’on a bénéficié de faveurs financières de l’organisateur qui devrait rester neutre envers chaque candidat? Gilles Taillon, le nouveau chef de l’ADQ, est rentré dans une profonde réflexion de laquelle le landerneau politique attend le résultat très prochainement. Mais le lot, déjà réduit des six députés de l’ADQ à l’Assemblée nationale à Québec, est balayé par des démissions spectaculaires : Éric Caire et Marc Picard siégeront désormais comme indépendants, et à leur trousse les chefs des autres partis les incitant à rejoindre leur rang respectif plutôt d’avoir une vie parlementaire solitaire. On voit difficilement comment le protégé d’Omar Bongo et nouveau chef de l’ADQ, Gilles Taillon, pourrait lui-même rester à la tête de ce parti dont la saignée démissionnaire peut bien se poursuivre avec d’autres élus. La nécessité de l’éthique vient de nouveau hanter l’univers politique québécois. À l’Assemblée nationale, le premier ministre hésite ou refuse de nommer un Commissaire à l’Éthique; le monde des élus municipaux, principalement les contrats de la ville de Montréal sont plombés de magouilles d’envergure; à l’intérieur des partis eux-mêmes, l’ADQ nous montre que ce n’est pas Net. Curieusement, au pays de feu Omar Bongo, son fils Ali Bongo Ondimba n’arrête de valoriser les considérations éthiques et « consacre le tournant décisif et l’ancrage du Gabon dans l’affirmation de valeurs fondamentales telles que le respect de l’État de droit, l’égalité de tous les citoyens devant la loi, l’éthique et la transparence », particulièrement en acceptant la démission de son ami personnel et directeur du cabinet Jean-Pierre Oyiba, nommé il y a à peine un mois à cette fonction de première importance. Il se trouve que l’ami Oyiba aurait directement bénéficié des sommes détournées des services extérieurs de Paris de la Banque des États d’Afrique Centrale, la BEAC. Mot à Maux
Rédigé par psa le 10/11/2009 à 01:01
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Il flotte ces jours, en France, un parfum de déjà-vu assez surréaliste. Un ancien président de 76 ans renvoyé devant le tribunal correctionnel, un ex-ministre de l’Intérieur de 82 ans condamné à de la prison ferme – chacun pour des faits vieux de 10 ou 15 ans –, un ancien premier ministre de 80 ans qui réclame la levée du secret-défense sur un contrat signé en 1994… La France se libérera-t-elle un jour des «affaires», ces feuilletons judiciaires inextricables qui empoisonnent sa vie politique depuis des décennies? Pourquoi donc les politiques en France ne démissionnent-ils pas assez tôt de leurs charges publiques, pour l’honneur et devant les soupçons et rumeurs, afin de faire face à la justice et laver leur réputation?
Hélios, Chienlit
Avec Nicolas Sarkozy, on croyait avoir franchi un cap. Contrairement à ses prédécesseurs, il ne traîne aucune casserole digne de ce nom et a introduit une certaine transparence dans les comptes de la présidence. Mais les vieilles affaires ne meurent pas, et la justice avance lentement. En enquêtant sur Jacques Chirac et Charles Pasqua, plus récemment sur le contrat des sous-marins pakistanais conclu par Édouard Balladur, elle s’est heurtée à de multiples verrous: immunité présidentielle, secret défense, sans compter sa propre pesanteur ou la mauvaise foi crasse de certains protagonistes. Il est préférable, dans une démocratie, que les affaires mettant en cause des responsables politiques soient élucidées pleinement et rapidement. En France, cela n’a pas été le cas, et le prix à payer est lourd. À force de s’enliser, d’être enterrées ou de s’effondrer sous les vices de forme, les procédures inabouties ont nourri les théories du complot, le mythe du «tous pourris» ou l’idée que la raison d’État l’emportera toujours sur la curiosité des juges. De ce point de vue, le procès de Jacques Chirac sur les 21 chargés de mission de la ville de Paris sera salutaire. Les faits reprochés sont certes minuscules, comparés à l’ensemble de ceux qu’ont exhumés les enquêtes sur l’ancien président. Mais le simple fait que ce dernier vienne s’expliquer devant un tribunal pourrait être l’occasion d’un exorcisme collectif, trop longtemps retardé. À ce propos, il est piquant d’entendre un proche de Jacques Chirac, Jean-François Probst, expliquer la popularité de l’ancien chef de l’État – plus de 70% – par son caractère un peu filou, à la fois charmeur et prêt à tordre les règles à son avantage. On verra, au jour du procès, si les Français se reconnaissent dans ce portrait moyennement flatteur.//////Sylvain Besson |