Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Alors que son ami de président français se débat pour effectuer une rentrée politique en rangs serrés derrière sa seule personne qui n’a pas encore compris avant de diriger la Frrrrrrance qu’un citoyen-est-un-citoyen-point-final, le premier ministre québécois Jean Charest en arrache avec sa Commission Bastarache créée pour noyer le poisson du financement politique et ses effets pervers. Il est vrai que depuis la Commission Gomery sur les commandites dont les effets du Rapport dévastateur ainsi que le ridicule spectacle télévisé des séances de comparution des participants ont balayé l’éphémère PM canadien Paul Martin –créateur de la Commission elle-même, et ainsi permis l’arrivée au pouvoir de Stephen Harper devenu indétrônable quoique minoritaire à Ottawa, tout politique se doit d’y réfléchir avant de répondre aux besoins de « tout-savoir-sur-les-dessous-du-jupon-politique » liés au financement des partis politiques par le bon Peuple trop immature pour tout-découvrir-tout-de-suite. Tout cela fait désordre! Parce que le Jean Charest qui croyait prendre son peuple en se cachant de lui derrière cette commission Bastarache doit pratiquement prendre le micro tous les jours pour démentir les propos de son ancien ministre de la justice qui l’accuse clairement d’avoir fait la part belle aux financiers collecteurs de dollars pour le Parti libéral du Québec, du moins dans la nomination de trois juges. Avait-on besoin de créer une Commission pour trois juges compétents nommés à partir d’une courte liste de juristes (avocats et juges) déjà jugés compétents? Certainement que non! Mais le brave Jean Charest, qui n’a fait que de la politique depuis sa sortie d’université - sa tendre enfance donc, ne possède d’expérience que de la politique; et c’est trop peu pour faire carrière en politique aujourd’hui. Sans aucun doute, le PM du Québec commence sa descente aux enfers politiques… Pour Michel C. Auger, « le mal est déjà fait » pour Jean Charest auquel les Québécois ne croient qu’à 15% contre 50% pour son ancien ministre de la Justice, avocat, devenu déballeur public de mœurs politiques après avoir été libéré de son serment d’ancien ministre. Une mémoire phénoménale en plus... dates et heures en prime. En effet, le mal est déjà fait. En France comme au Québec : Aux Urnes Citoyens! En 2011?
Gilles Rousset
Quoi qu'il arrive lors du reste des audiences de la commission Bastarache, on peut dire que, pour Jean Charest, le mal est, en quelque sorte, déjà fait.
La commission a encore beaucoup de témoins à entendre, mais il est déjà clair qu'elle ne pourra jamais trancher de façon définitive entre les versions de Marc Bellemare et de Jean Charest. Pour la simple raison que tout se résume à deux conversations sans témoins qu'ont eues les deux hommes. Même si personne ne devait venir corroborer les dires de Me Bellemare — ce qui n'arrivera pas — ou même si sa crédibilité ne survivait pas au contre-interrogatoire — ce qui est possible, mais peu probable au vu de l'aplomb avec lequel il a témoigné cette semaine —, ce sera encore et toujours la parole de l'un contre la parole de l'autre. Bref, ceux qui croient Jean Charest vont continuer de le faire. Ceux qui croient Marc Bellemare, aussi. Or, dans les derniers sondages, il n'y avait plus que 9 % des francophones qui croient encore le premier ministre... L'influence des collecteurs de fonds Pour ceux qui ont écouté les audiences de la commission, l'aspect le plus intéressant du témoignage de Me Bellemare ne touchait pas à la nomination des juges. C'était plutôt la visite guidée de certains des aspects plus troubles de la vie politique, comme l'influence diffuse et occulte, mais bien réelle, des organisateurs électoraux et des collecteurs de fonds. Ces gens n'ont pas besoin d'être des proches du premier ministre, ils ont juste à pouvoir en donner l'impression. Ils n'ont pas besoin de rencontrer bien souvent le chef en personne, puisqu'ils ont accès au personnel de son cabinet. L'utilité de la commission Bastarache Or, la question du financement des partis politiques, et du PLQ en particulier, est au coeur du débat politique depuis maintenant plus d'un an. Une vaste majorité de Québécois veulent une enquête publique sur les liens entre l'industrie de la construction et le financement politique. Ce qu'ils ont entendu à la commission Bastarache ne fera qu'augmenter leur frustration : il y a finalement une enquête, mais ce n'est pas celle qu'ils attendaient. En fait, on peut déjà se demander quelle sera l'utilité réelle du rapport Bastarache. Même si beaucoup de gens sont cyniques, il reste que le système de nomination des juges fonctionne plutôt bien. Même de l'avis de Me Bellemare, il n'y a que trois nominations litigieuses qui soient visées par le mandat de la commission. Ces nominations ne sont pas mauvaises, elles ne sont juste pas celles que Me Bellemare aurait faites. On parle de trois juges qui avaient été retenus par le comité de sélection comme étant compétents. Ils avaient, selon l'expression « passé le concours ». Ils ont juste été choisis devant d'autres candidats compétents que favorisait le ministre de la Justice. Difficile de croire que cela mérite une commission d'enquête présidée par un ancien juge de la Cour suprême. Il n'est pas évident qu'il y ait eu trafic d'influence, et même si on réussissait à le prouver, il reste que ce n'est pas le système de nomination des juges qui serait en cause. On peut sans doute resserrer certaines choses dans le système actuel. En particulier, on devrait revoir la manière de choisir les représentants du public dans ces comités de sélection. On pourrait aussi demander aux comités de produire des listes plus courtes ou de donner un ordre de priorité à leurs recommandations, ce qui exigerait de justifier de prendre les candidats moins bien cotés. Mais on n'avait certainement pas besoin d'une commission d'enquête de 6 millions de dollars pour faire cela. Surtout qu'un comité de sages du Barreau ou une commission parlementaire aurait faire le travail tout à fait gratuitement.///////Michel C. Auger Silence
Rédigé par psa le 27/08/2010 à 00:36
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La nouvelle rengaine gouvernementale, en France, a pris une tournure sordide. Nicolas Sarkozy veut démonter les campements illégaux de gens du voyage, mais aussi de Roms, qu’un glissement de discours malsain a transformés au fil des déclarations en principaux fauteurs de troubles de l’Hexagone.
Yvo Jacquier, Femme chat
Chaque jour de cette semaine, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a rabâché des objectifs chiffrés: 300 squats seront démantelés et 850 Roms seront renvoyés au pays avant la fin du mois. Rien de neuf sur le fond – 10 000 ont été expulsés en 2010.
L’innovation tient à la forme: l’hypermédiatisation de ces reconduites, dont l’expérience a prouvé qu’elles étaient vaines. Un Rom expulsé tente systématiquement de revenir; un squat démantelé ne fait que se déplacer un peu plus loin. La ruse sécuritaire a déjà fait ses preuves par le passé. Mais cette fois, les ficelles sont vraiment grosses. Résumons. En juin, le pouvoir de Nicolas Sarkozy est assailli par la presse dont les révélations nourrissent la chronique nauséabonde des «affaires». Où l’on apprend notamment que le ministre du Travail, Éric Woerth, responsable de la périlleuse réforme des retraites, entretient avec le monde de l’argent des relations, peut-être pas illégales, mais du moins sujettes à caution. Mi-juillet, le président, tétanisé par la virulence des médias, tient enfin sa diversion. Des heurts ont éclaté dans un quartier de Grenoble et, en Loir-et-Cher, des gens du voyage ont saccagé le bourg de Saint-Aignan. Nicolas Sarkozy, qui se faisait fort de «nettoyer au Kärcher» les cités chaudes, reprend ainsi la main sur l’agenda avec le retour fracassant du discours sécuritaire. Fera-t-il oublier aux Français la crise, les retraites, les scandales? Le président en a fait le pari, avec en ligne de mire le scrutin de 2012. Il est loin de l’avoir gagné. Vendredi, une enquête de France Inter, questionnant les affinités d’un conseiller d’Éric Woerth avec les entreprises, a montré, une fois encore, que les médias n’entendaient pas baisser la garde sur les «affaires».////// Angélique Mounier-Kuhn |