Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Je sens l’âme d’une invitation à écrire... l’âme d’une autre incitation à la vigilance publique. Assez d’entendre qu’aucun dialogue n’est possible au Togo. Fini les je-vous-l’avais-bien-dit! Il faut sortir de l’école des ressentiments et marcher vers le Togo, là où il est étalé de tout son long –de Lomé à Cinkassé, et le relever d’une nouvelle intelligence et pour une nouvelle posture. Le président togolais qui devrait appeler ses véritables adversaires ne semble toujours pas avoir compris l’importance et la symbolique du verbe et de la communication; ce défi reste pourtant à sa portée. Il le demeure toujours.


Incitation à l’éveil patriotique : II




Le Togo n’en peut plus d’attendre. Il lui faut renouer avec la raison, toutes les raisons. La nation n’est pas une donnée, encore moins un cadeau du ciel. Elle se forge particulièrement dans les moments chauds et difficiles, et à coup de délibérations citoyennes, et en risquant davantage la démocratie : la seule certitude qui reste pour le salut du Togo.

Il y a un rôle nouveau à attribuer à la politique au Togo; c’est de l’utiliser comme un moyen pour venir à bout de nos suffisances d’abord, venir à bout de nos insuffisances ensuite; venir à bout de nos erreurs et de nos errements de ces vingt dernières années. Il en est ainsi, il est possible de penser ainsi car, par nature, la politique est pratique, la politique est l’art du possible. Et, lui donner une mission et un rôle de combler nos carences, c’est l’élever au niveau des ambitions de tous les Togolais d’avoir un pays autre, un État qui marche en rangs serrés, une République, une démocratie.

Il faut prendre le Togo là où il est, là où il se retrouve après ces années et mettre la politique à son service comme un levier. Mais il est vrai que tout cela ne peut se faire sans la bonne foi et loin de la tromperie qui a trop marqué la politique au Togo, loin de la violence gratuite administrée aux autres.

Il faut alors redéfinir un objectif commun et partagé, en termes d’étapes graduelles parfois anodines, sur lesquelles de larges consensus peuvent se faire. Et ainsi, par pallier, progresser vers l’objectif principal.

Il ne s’agit plus de jouer un Togo contre un autre, ni le nord contre le sud, ni la démocratie contre la dictature, ni les bons contre les mauvais, ni le RPT contre l’UFC, ni les forts contre les faibles encore moins les Faure contre les Fabre. Il s’agit de faire le Togo à partir du Togo, de faire le Togo avec les seuls matériaux disponibles : les Togolaises et les Togolais tels qu’ils sont et non tels que l’on voudrait qu’ils soient.

L’heure est vraiment grave; le spectacle est désolant. Fini les citoyens qui aiment rester dans la salle d’attente de leur propre pays; fini les donneurs de leçons et les irréductibles; fini les je-vous-l’avais-bien-dit; fini les seules-les-armes-feront-le-changement-au-Togo; fini les vous-me-donnerez-des-nouvelles-de-ce-Togo-dans-vingt-autres-années. Il faut remettre la main à la pâte, remettre la main à la patrie Togo.

L’esprit de révolte, désormais sublimé dans les marches hebdomadaires aboutissant sur les sables fins de Lomé et les pages Internet de la diaspora, doit quitter ce confort et emprunter le chemin de la convergence patriotique. Nul ne mettra fin ainsi aux marches, aux querelles et aux incantations virtuelles sur les sites Internet, certes; pas plus les arrêts des tribunaux que les arrêtés ministériels. Mais une certaine catégorie de personnes, les politiques, d’un côté comme de l’autre, doivent savoir qu’ils ne peuvent véritablement s’en tenir qu’à la seule force de leur imagination, la seule force de leur intelligence à mettre au service d’une solution de sortie de crise au Togo… C’est une invitation à l’éveil patriotique. Éviter que le Togo ne sombre dans la banalisation de la violence politique.

Silence


Rédigé par psa le 10/08/2010 à 22:00
Tags : Démocratie Togo Notez



Theo Geschwind
Theo Geschwind
Nicolas Sarkozy sur les pas d'Alain Juppé ? Tout un paquet qui se déficelle? On pourrait le croire, à la lumière du revirement que vient de confirmer Christine Lagarde à propos de l'accession à la propriété. Le gouvernement va revenir sur l'une des promesses phares de l'actuel président - la déductibilité des intérêts d'emprunt immobilier - pour étendre une mesure initiée par l'ancien Premier ministre en 1995 : le prêt à taux zéro. Nicolas Sarkozy fait une nouvelle fois la preuve de son grand pragmatisme : le crédit d'impôt sur les intérêts n'a pas donné les résultats escomptés. Non seulement il coûte cher au budget de l'État, mais il n'a pas boosté l'accession à la propriété pour laquelle la France enregistre toujours un retard sur ses partenaires européens. Il a plutôt servi d'effet d'aubaine pour des ménages aisés ; bref, c'est une niche fiscale créée par le pouvoir actuel que l'actuel pouvoir s'apprête à supprimer.

Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy aura tardé à entendre les parlementaires de sa propre majorité qui, dès 2007, l'avaient mis en garde contre l'inefficacité de cette mesure. Comme il avait refusé d'écouter - et même sévèrement recadré - son ministre du Budget de l'époque, un certain Éric Woerth, qui s'était élevé contre la rétroactivité du crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt et le coût que cela représentait. Rendons à César ce qui est à César : Éric Woerth avait vu juste, puisque le Conseil constitutionnel avait par la suite recalé cette disposition.

Décidément, le paquet fiscal ficelé à l'été 2007 n'en finit pas de se défaire. La défiscalisation des heures supplémentaires existe toujours, mais la crise en a fait une coquille presque vide. Le sacro-saint bouclier fiscal va lui-même subir une première brèche, puisque les hauts revenus seront mis à contribution (légère) pour le financement des retraites. C'est tout un pan du sarkozysme triomphant de 2007 qui s'effrite sous les coups de la crise économique, mais aussi d'une bataille de communication qui a été perdue par le pouvoir. On comprend mieux que le président cherche à compenser en revenant lourdement sur ses autres « fondamentaux » : l'immigration et la sécurité. Le paquet qui se déficelle. La question est maintenant de savoir si les Français verront dans ces revirements la marque d'un pragmatisme ou le symbole d'un pilotage à vue, le signal d'une nouvelle sagesse ou le début d'un affolement.///////Bruno Dive

Silence


Rédigé par psa le 06/08/2010 à 01:50
Tags : fiscalité juppé économie Notez



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