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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Le nu de Carla Bruni, devenu Sarkozy, n’enflamme plus grand monde; en québécois, « Carla ne pôgne plus… Misère! » Blaise Compaoré ignore les massacres du 28 septembre 2009 et intronise Dadis Camara au mépris de toute valeur humaine et se ridiculise lui-même… lui qui pourtant s’est donné pour mission de racheter son âme à travers toutes les médiations possibles en Afrique de l’Ouest. Dans le dernier livre qu’il vient de publier, le président congolais attribue la préface à Nelson Mandela, puisqu’un porte-parole de Michel Lafon, l’éditeur français de ce livre, aurait déclaré que "la préface nous a été fournie par l’auteur du livre, qui est le chef de l’état congolais lui-même, M. Denis Sassou Nguesso". Sauf que le vénérable Mandela n’a jamais lu le livre et vient de réagir. Une affaire gênante pour le président du Congo, Denis Sassou Nguesso qui aurait utilisé abusivement le nom de Nelson Mandela pour l’avant-propos paru dans son livre « Parler vrai pour l’Afrique »… Tentons d’être indulgents avec ces miséreux qui nous gouvernent « malgré eux et malgré nous » aurait dit en son temps Albert Camus lui-même.


La Photo de Carla Bruni qui valait de l'or. Et depuis...
La Photo de Carla Bruni qui valait de l'or. Et depuis...
L’affaire fait actuellement grand bruit. Sur la couverture et dans l’avant propos du livre "Straight Speaking for Africa ("Parler vrai pour l’Afrique")" qu’il vient de publier, le Président Denis Sassou-Nguesso revendique fièrement une préface signée de Nelson Mandela lui-même : « M. Mandela, 91 ans » y lit-on. Seulement voilà, l’ancien prix Nobel affirme n’avoir jamais écrit d’avant-propos pour le livre de Denis Sassou-Nguesso et menace de porter plainte. Le communiqué de quatre petits paragraphes publié par la Fondation Nelson Mandela est assez explicite à cet effet :
Il a été porté à l'attention de la Fondation Nelson Mandela qu’un livre écrit par Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo, serait prétendument préfacé par Nelson Mandela. C'est une fausse prétention. M. Mandela n'a ni lu le livre ni écrit la préface du livre.
Le livre, Parler vrai pour l'Afrique, est édité par Michel LaFon et Africa World Press.
La Fondation condamne cet usage abusif du nom de M. Mandela. Nous nous réservons le droit de prendre des mesures appropriées en temps et lieu.
M. Mandela est trop souvent sollicité par des demandes pour écrire des préfaces de livre. Il y a une année, il avait clairement indiqué qu'il ne pourra plus répondre favorablement à de telles demandes.


C’est une situation qui nous laisse songeur sur la misère et parfois la petitesse des grands. On comprend alors pourquoi, et toujours, les vrais Grands de ce monde sont restés éloignés de trop d’honneur. Pensons à Mandela le Madiba, bien sûr, mais aussi à Albert Camus par exemple qui, fort probablement, n’aurait pas associé son nom à celui d’un Nicolas Sarkozy. Ce dernier, aujourd’hui, voudrait rendre honneur à Camus en rapatriant les cendres du Prix Nobel au Panthéon. Aberration pour la mémoire de Camus. C’est alors que les gens parlent de récupération politique d’une personnalité comme celle de Camus par un Sarkozy. Vrai ou faux, toujours est-il que ces grands ne sont pas toujours si grands à la bourse des valeurs humaines. Tenez! En 1993, Carla Bruni posait nue pour Michel Comte, le photographe de mode. Hier, le 21 novembre 2009, la photographie en noir et blanc a été mise aux enchères à l'Hôtel Drouot à Paris pour la somme de départ de 4000 euros! Malheureusement, Carla semble avoir perdu son public... L'enchère maximum atteinte a été de 5 800 euros (en 90 secondes quand même... et plus rien) mais le prix de réserve était estimé entre 6 000 et 9 000 euros! La vente n'a donc pas eu lieu... En 2008, le même cliché avait été adjugé chez Christie's à New York pour 91.000 dollars. On est loin du compte. Mais tout est possible : un acheteur anonyme peut apparaitre prochainement et faire une offre qui laverait bien de l’humiliation et de la misère de ces grands d’en haut, tous porté par le néant et non par l'Éthique.


Anton Solomoukha
Anton Solomoukha
Où seriez-vous ce jeudi si vous êtes dans les environs de Paris? Le lieu idéal serait sans aucun doute le vernissage de notre ami Anton qui vaut bien le déplacement à la Galerie 208, au 208 Boulevard Saint-Germain dans le 7e arrondissement. Il est vrai que nous sommes nombreux à avoir un faible pour l’audace de l’artiste à l’accent nu. Épicé et novateur. Et l’horreur du Tchernobyl qui est le thème de son exposition de quatre semaines au Louvre, du 19 novembre au 12 décembre, n’attenue guère son talent exquis. Il se dit même que : « Malgré le lieu ‘difficile’, le discours de l’artiste n’est pas pessimiste. La présence des corps nus de femmes, sont autant de préciosité et de vie dans ce décor dénaturé. Voilà la réponse, l’espoir dans tout ce drame : il y a quelques choses après Tchernobyl. Solomoukha, par son art et celui du Louvre, comble les vides et redonne vie à ces étranges lieux. L’audacieux Petit Chaperon Rouge, enrichi par son contact premier avec le Louvre, jette son regard quelque part ironique et espiègle sur ces déserts irradiés. La vie gagne toujours. » C’est à ce savoureux triomphe qu’il est permis d’assister à partir de ce jeudi annonciateur de la grande beauté de ce Parisien qui fête si bien ses 30 ans d’exil universel.


Silence


Rédigé par psa le 17/11/2009 à 22:17



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