Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Bertsch, Par-delà-les-saisons
Le maitre du jeu politique africain n’est plus. Il était effectivement de toutes les sauces politiques du continent et partout où il le pouvait, et plus que tout autre chef d’État. Il n’était pas parfait ni mesquin, mais humain et d’un charisme charmeur, et d’une amitié généreuse. Une vie tout à fait respectable faite d’une symphonie chaude qui nous manquera. C’était en compagnie de Léon-Paul Ngoulakia que je l’avais rencontré la première fois… Inoubliable ! Ensuite à Ottawa, à une réception donnée par Jean Chrétien en son honneur, lui qui avait pourtant donné la première reconnaissance internationale au Québec. À un conseil de ministres gabonais, le président Bongo avait accepté la participation de son gouvernement au premier MIAM à Montréal. J’en étais honoré ! Mais on ne peut avoir été bon élève sportif de Luc Marrat-Abyla au Lycée Léon-Mba à Libreville, étudiant et gréviste occasionnel habitant un pavillon de la résidence universitaire sans avoir connu des moments de colère du président Bongo… jamais, ces formes d’exaspération n’étaient disproportionnées à notre endroit, nous, les éternels insatisfaits. Avec Bongo, s’achève probablement une ère particulière d’une diplomatie ouvertement africaine dont la saveur était donnée par sa seule présence : il avait la sympathie naturelle et facile ; une humanité qui a sauvé la vie à plusieurs opposants politiques de certains de ces collègues chefs d’État qui avaient la main dure envers les contestataires de leur régime. En écoutant l’ensemble des politiques africains on comprend la densité du personnage Bongo. Et même, un de ses adversaires momentanés, Mathieu Kérékou, doit être peiné de la disparition d’Omar Bongo Ondimba aujourd’hui ; le concert des hommages rendus à cet homme particulier contraste avec le silence gênant qui avait souvent entouré le décès de certains présidents africains. Ainsi va la vie qu’on n’en sort pas vivant. Je ne peux cacher ma tristesse et celle des miens. C’est surtout l’occasion de présenter mes condoléances aux uns et aux autres, et ils sont nombreux pour les citer. Bongo était venu, il avait vécu, il s’était retrouvé mieux que beaucoup d’autres. Et ce n’est pas peu dire !
Silence
Rédigé par psa le 09/06/2009 à 07:09
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Daniel Edwards
Les pesanteurs de ce fameux complot d’un fils Eyadema contre l’autre resteront longtemps sur la vie politique du Togo post-Eyadema. Maintenant que nous disposons d’assez d’éléments de cette affaire instruite par… Jeune Afrique auprès duquel non pas une fuite a été organisée mais tous le dossier a manifestement été déposé, il me semble être temps de passer à autre chose. A beaucoup trop d’égards, il est difficile de nier l’existence d’un complot de l’un contre l’autre. Erreur malheureuse ! Parce que cette Affaire possède un fort cachet familial sous lequel la solution se doit d’être envisagée dans une perspective durable, il serait judicieux que sous cet unique ombrage un accommodement raisonnable soit trouvé. En effet, avant d’être une affaire d’État, ce cas pathétique de descension et d’incompréhension, pour avoir été de nature familiale y plonge également toutes ses racines, au point de devenir une intrigue politique si seulement elle est maintenue dans la sphère publique, trop médiatisée. En optant pour cette approche de compromis, il faut reconnaitre le risque de créer un précédent. Mais bon ! Pourquoi alors vouloir d’une solution juridique classique qui mettra encore plus d’incertitude dans le paysage politique togolais ? L’alternative, organiser un procès téléguidé, dans les faits ou en apparence, ne serait pas plus un bon service à rendre à dame Justice. Simplement dit, l’Affaire Faure-Kpatcha me semble avoir une meilleure issue dans un compromis informel à l’Africaine, bien loin des projecteurs aveuglants. Il serait ainsi temps de passer à autre chose, le pardon aidant tout comme le temps. L’audace de cette solution n’en fait pas moins une approche difficile à accepter de prime abord ; elle me fait penser d’ailleurs et instantanément, aux œuvres de Daniel Edwards dont certaines, au-delà de leur beauté, suscitent bien de polémiques autour de l’artiste new-yorkais. En tout cas, dans la posture togolaise actuelle qui exigence une renaissance effective de ce pays, je ne vois pas un meilleur doigté politique.
Daniel Edwards, Britney Spears
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