Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Libérez-les! Libérez Abass Kaboua et Olivier Poko Amah, toujours en détention politique injustifiable au Togo. Libérez ces deux colombes de la réconciliation au Togo.


Reconciliation et Remobilisation
Au tournant de l’histoire, le Togo doit se donner des résultats à atteindre : le défi de la Réconciliation et le devoir de la Remobilisation. C’est bien cette perspective que j’ai essayé de développer ce jour, dans le débat sur la radio suisse, le Kanal K. Dans un débat, il est courant que les idées soient peu exprimées, mal agencées, et même incompréhensibles. Je ne pense pas que ce soit mon cas dans mes échanges avec Dr Édem Atsou et l’e journaliste présentateur de l’émission, notre ami Sylvain Amos. Néanmoins, pour le bénéfice des uns et des autres, je partage le condensé que je me suis fait avant l’émission de ce jour; et surtout, expliqué ma tentative finale de parler… pour m’associer aux propos de Dr Atsou sur les cas Abass Kaboua et Olivier Poko Amah, toujours en détention politique. Libérez-les!


Silence


Rédigé par psa le 07/09/2013 à 16:08



Père pardonnez-le, parce qu’il savait ce qu’il faisait. C’est probablement en ces termes que Saint Pierre lui-même devrait présenter Jacques Vergès à Dieu. Peu croyant, l’avocat du diable serait pourtant tenté par cette autre expérience de mort, un tantinet malicieux. Vacances mortuaires après une vie d’avocat endiablée et exagérée, quoique talentueuse à perte de vertu. Revue de vie.


Jacques Vergès, vie exagérée pour avocat endiablé
De petite taille, rond, le visage lisse et ironique, portant de fines lunettes, cet «avocat du Diable» collectionneur de jeux d’échecs, auteur d’une vingtaine de livres, était proche de personnalités politiques du monde entier mais aussi de militants de l’ombre.

Jacques Vergès était à Genève en 1991, pour parler de «la beauté du crime», et avait été l’invité de Darius Rochebin dans l’émission Pardonnez-moi, où il disait éprouver «pour tous les clients» qu’il défendait «un sentiment profond». On l’a appris jeudi soir auprès du Conseil national français des barreaux et de son éditeur. Redouté, controversé, l’avocat français Jacques Vergès est décédé jeudi à Paris à l’âge de 88 ans. Selon L’Express, dans la chambre même où Voltaire avait poussé son dernier souffle, le 30 mai 1778.

«L’avocat du diable» ou «le salaud lumineux» s’était «inventé une légende». Il «a été aimé par certains qui contestaient et contestent le système et détesté par beaucoup», écrit Slate.fr. Du fait qu’il s’était imposé comme le défenseur de personnalités condamnées par l’Histoire au motif que, selon lui, «les poseurs de bombes sont des poseurs de questions». «Il a plaidé pour les pires criminels et en était fier», indique la RTBF.

Un pénaliste narcissique
«Défenseur des indéfendables», aux yeux du Figaro, ou «des causes perdues», ajoute La Voix du Nord, ce pénaliste narcissique qui connaissait parfaitement le fonctionnement des médias et comment en profiter a mêlé, tout au long de sa carrière, une espèce d’esthétisme intellectuel qui le conduisait à volontiers philosopher et un profond militantisme qui l’a engagé dans la lutte anticolonialiste.

Il s’était rendu célèbre par ce qu’on appelle la «défense de rupture» – consistant à se servir du tribunal comme d’un porte-voix – adoptée durant la guerre d’Algérie quand il était l’avocat de militants du Front de libération nationale (FLN). Il épousera d’ailleurs Djamila Bouhired, héroïne de l’indépendance et poseuse de bombes condamnée à mort, mais finalement graciée.

«J’aurais défendu Hitler»
Ultime provocation, il aurait «défendu Hitler», clamait cet homme en colère, voire en guerre, contre «les bonnes intentions, les procès truqués et l’ordre mondial» qu’il abhorrait. «Quand un homme traqué frappe à ma porte, c’est toujours pour moi un roi dans son malheur», ajoutait celui que Barbet Schroeder a dépeint dans son film documentaire de 2007 comme L’Avocat de la terreur.

«Dans une interview au journal Sud-Ouest en février 2013 citée par Radio France internationale, il disait: «J’aurais dû crever cent fois, mais on m’a raté: un poursuivant qui tombe en panne de voiture, une bombe dans mon appartement alors que je n’y étais pas…» […] Sans doute aurait-il rêvé d’une sortie plus éclatante.» On peut aussi retrouver 10 de ses citations, souvent polémiques, dans le diaporama du Huffington Post.

L’avocat de Barbie
Ses clients, que la grande majorité considère comme des fripouilles historiques, faisaient la plupart du temps l’unanimité contre eux, à l’instar des membres de l’internationale terroriste des années 1970 et 80, du «révolutionnaire» vénézuélien Carlos, de l’activiste libanais Georges Ibrahim Abdallah, du dictateur yougoslave Slobodan Milosevic ou de l’ancien dirigeant khmer rouge Kieu Samphan.

Sans compter le plus célèbre de tous: le criminel de guerre nazi Klaus Barbie, jugé à Lyon en 1987, puis condamné à perpétuité. Son indécrottable goût de la provocation l’a rendu insupportable à beaucoup quand, par exemple, lors de ce procès très médiatisé, il a répondu à des résistants évoquant le «sourire» du gestapiste lors des séances de torture: «Mais ce sourire, c’est une preuve évidente de sa courtoisie!» «Pour défendre Barbie, notait-il par la suite, j’ai dit aux accusateurs: «Ce que vous lui reprochez, vous l’avez fait vous-mêmes sous la colonisation. Alors, à quel titre vous permettez-vous de le juger

De Garaudy à Gbagbo
Qui d’autre, encore? Quelques mois avant la fin du dictateur libyen Mouammar Kadhafi, il s’était porté volontaire, avec l’ancien ministre Roland Dumas, pour déposer plainte pour «crimes contre l’humanité» contre le président français Nicolas Sarkozy, qui avait pris le commandement des opérations en Libye. Me Vergès a aussi défendu, en vrac, des dirigeants africains comme l’Ivoirien Laurent Gbagbo (voir à ce propos Le Grand Oral de La Télé et du Matin du 23.01.2011), l’intellectuel négationniste Roger Garaudy, le jardinier Omar Raddad (Omar m’a tuer), la trésorière «occulte» du parti gaulliste (RPR) Louise-Yvonne Casetta ou le tueur en série Charles Sobhraj.
En 1970, il laisse femme et enfants et disparaît pendant huit ans. Il se fera un malin plaisir de toujours laisser planer le mystère sur cette période. Etait-il aux côtés de Palestiniens? Dans le Congo post-Lumumba? Au Cambodge de Pol Pot? A-t-il alors rencontré Carlos, comme l’ont envisagé les services de renseignement français?
Les «grandes vacances»

Il se bornera à évoquer, avec délectation, de «grandes vacances très à l’est de la France». «Je suis passé de l’autre côté du miroir, c’est ma part d’ombre», disait-il, ajoutant: «Je n’ai jamais suivi une psychanalyse. Quel intérêt de mettre la lumière sur les zones d’ombre d’un homme? Elles font sa force.» En tout cas, conclut Le Point, «l’homme aux mille vies n’avait ni dieu ni maître» et «toujours un coup d’avance».//////// Olivier Perrin



Silence


Rédigé par psa le 17/08/2013 à 09:21



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