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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




François Benveniste, L'ignominieux forfait
François Benveniste, L'ignominieux forfait


Il faudra sans doute commencer par le commencement. Depuis l’avènement de la démocratie au Bénin, aucun candidat aux Présidentielles et chef d’État en exercice n’a eu l’honneur de gagner les élections en un seul tour. Fait extrêmement rare en démocratie par ailleurs –car l’exercice du pouvoir fait certainement des mécontents, lesquels ne manquent pas au Bénin de ICC Services et de la Liste électorale permanente informatisée (Lepi) jamais complétée. Triompher au 1er tour des élections les plus importantes dans un pays démocratique, relève dans bien des cas de la mascarade en régime non parlementaire; le régime de Boni Yayi vient de réaliser cette mascarade et offrir le Bénin au désordre politique.

La démocratie a ses règles et les peuples se comportent à peu près de la même façon partout; tout le monde le sait sauf les apprentis tricheurs et les nouveaux arrivants en démocratie qui s’octroient des pourcentages de complaisance comme le 53% issu de l’imaginaire et des tricheries de Boni Yayi, contre 35 % à son adversaire direct qu’est Adrien Houngbédji. Dans une certaine mesure, c’est l’école Laurent Gbagbo que son adepte voudrait instaurer au Bénin. Grosse erreur!

On comprend aisément la révolte actuelle au Bénin que son adversaire Adrien Houngbédji résume par ailleurs dans sa Déclaration de circonstance :

« Depuis l’avènement de la démocratie, notre pays en est à sa 5ème élection présidentielle. À l’issue du premier tour, Boni YAYI vient de s’autoproclamer élu, alors même que les opérations de dépouillement confiées à deux structures autonomes n’en étaient qu’à leur début, qu’aucun chiffre n’a été communiqué par ces structures, et alors surtout qu’aucune délibération de la CENA n’a statué sur un chiffre quelconque, sur une tendance quelconque. C’est le Président de la CENA tout seul, dont on sait qu’il a été nommé par YAYI Boni et donc un homme aux ordres, qui a sorti d’où on ne sait, le chiffre communiqué donnant la victoire à YAYI Boni dès le premier tour. Le Vice-président de la CENA chargé du processus électoral, en particulier le dépouillement et le traitement informatique, ainsi que les structures de dépouillement viennent de confirmer l’imposture et la forfaiture.
Le peuple béninois est donc victime d’un complot qui tente de nous voler nos droits et nos libertés.
Après avoir établi une liste électorale qui exclut des centaines de milliers de nos compatriotes du vote, après avoir créé des centaines de bureaux de vote fictifs, après avoir bourré les urnes avec de faux bulletins estampillés avec de faux cachets, après avoir livré à la CENA des camions de cantines non scellées et hors délai, au vu et au su d’une foule nombreuse, YAYI Boni pense assassiner la démocratie dans notre pays.
Des camions d’urnes sont arrivées du Mono (Athiémé et Adjaha) pas plus tard qu’hier. Hier encore et en violation de la réglementation garantissant la transparence du dépouillement, les agents de YAYI Boni ont investi la salle informatique et y sont encore, pour accomplir on ne sait quelle besogne.
»


L’invitation au désordre ainsi lancée aux Béninoises et aux Béninois devrait normalement être suivie. Si Boni Yayi ainsi que les instances juridictionnelles associées à l’exercice de la démocratie et à sa consolidation au moyen des élections ne se ressaisissent pas rapidement, l’effet Gbagbo pourrait fleurir au Bénin et mettre en danger les acquis de l’expérience démocratique dans ce pays.

Personnage particulier, Boni Yayi a conduit progressivement le Bénin au bord de l’impensable démocratique et de la fourberie politique. Il pose à la conscience démocratique des questions de principes : faudra-t-il accepter l’imposture électorale au Bénin pour préserver la paix sociale? L’Éthique publique se situe-t-elle dans le renoncement à la « Vérité des urnes »? Quel est le coût politique réel de la démocratie? etc.

Tristes moments pour la démocratie au Bénin. Moments propices pour rendre honneur aux anciens chefs d’État qui –eux Mathieu Kérékou, Nicéphore Soglo, Émile Derlin Zinsou, avaient permit l’avènement de cette démocratie aujourd’hui piégée par les insuffisances notoires de Boni Yayi. Nous sommes fatigués de ces incapables qui nous gouvernent et n'ont aucun sens de l'État, encore moins le sens et la valeur de la Nation. Nous sommes fatigués de ces élecrtions mal organisées. Nous sommes fatigués du manque d'Éthique permanent de nos gouvernants.

C'est l'ignominieux forfait de l'assassinat de la jeune démocratie qui se dessine au Bénin. Funeste film de retour au passé signé Boni Yayi; un mauvais casting politique sur tous les plans.

Mot à Maux


Rédigé par psa le 19/03/2011 à 17:17



L’impensable s’est donc produit. Le Japon a perdu le contrôle de ses réacteurs nucléaires de Fukushima et en est réduit à des mesures désespérées pour tenter de limiter la propagation d’une radioactivité qui s’échappe à l’air libre et menace les populations locales. Le pire doit être envisagé. Il serait indécent de le prédire, mais tout le monde comprend aujourd’hui qu’une tragédie terrible a pris corps. Le XXIe siècle peut enfin commencer avec la fin d’un autre mythe, celui de la maitrise de l’atome.


Camille Claudel, L'Abandon 1905
Camille Claudel, L'Abandon 1905
Il y a vingt-cinq ans, la catastrophe de Tchernobyl semait la désolation et la panique. Si les experts excluent pour l’heure la formation d’un nuage radioactif comparable, contaminant le monde entier, si l’on peut espérer que les fuites ne seront mortelles que dans un rayon limité, nos certitudes sur l’atome et sa maîtrise technique, son acceptation politique et morale n’existent plus.

L’industrie nucléaire a menti. Les enceintes de confinement des centrales de deuxième génération, celles construites en Suisse et dans la plupart des pays industrialisés, ne résistent pas à une rupture prolongée des circuits de refroidissement. La fonte partielle du cœur d’un réacteur ou l’absence d’eau dans les bassins de combustible usagé nous exposent à des rejets radioactifs incontrôlés que l’on jugeait impensables. Souvenez-vous: des fuites à l’air libre n’étaient envisageables, disait-on, que dans les usines de type soviétique, conçues sans vaisseau de confinement, cette barrière technique infranchissable.

Or, au Japon, elle s’est rompue. Nos centrales sont donc fragiles, indépendamment du risque sismique. Ce seul fait est la preuve d’un aveuglement qui nous horrifie. Des ingénieurs japonais courageux demandent aujourd’hui pardon. Ils nous renvoient au mythe du Titanic dont la beauté d’acier et de fer lui promettait d’être insubmersible.

Hier, même le Parti libéral-radical suisse, qui n’a jamais imaginé une politique énergétique sans nucléaire, a compris ce qui s’est passé à Fukushima. Il a renoncé au dogme atomique contre lequel, chaque Pentecôte, des milliers de jeunes manifestaient. Nous nous réveillons ce matin dans un monde différent et prions avec l’empereur Akihito pour un abandon ordonné mais résolu des énergies fossiles. Le XXIe siècle peut enfin commencer.////////Pierre Veya

Mot à Maux


Rédigé par psa le 17/03/2011 à 07:41



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