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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Tout un chef d’État que celui-ci : Nicolas Sarkozy. Les révélations du jour laissent dubitatif sur le monologue particulier du Sir Kozy. De Karachi à Bettencourt en passant par les pédophiles... du vrai Sarkozy.
Le président Nicolas Sarkozy s’est récemment emporté face à des journalistes à propos du dossier Karachi, affirmant à l’un d’eux: «Il semblerait que vous soyez pédophile, j’en ai l’intime conviction» pour signifier qu’on ne peut mettre en cause quelqu’un sans preuve. Trois jours pour entendre le «off». Le document du point presse informel tenu par Nicolas Sarkozy vendredi 19 à Lisbonne est à écouter. Mediapart et lexpress.fr l'ont ébruité en prem's lundi soir, vite rejoints par le jdd.fr, puis l'AFP. «Sarkozy à des journalistes: "Amis pédophiles, à demain"», titre le premier ; «La colère off de Sarkozy», annonce le second tandis que le troisième précise «Journalistes "pédophiles": quand Sarkozy dérape».


Carla Bruni-Sakozy par Neal Turner
Carla Bruni-Sakozy par Neal Turner
L’échange, relayé lundi soir par plusieurs sites internet, a eu lieu en marge du sommet de l’Otan à Lisbonne vendredi soir, alors qu’au même moment en France Dominique de Villepin relançait les soupçons de rétrocommissions vers Paris en 1995, dans le cadre du contrat d’armement avec le Pakistan au cœur de l’affaire de l’attentat de Karachi.

À l’époque Nicolas Sarkozy était ministre du Budget et porte-parole de la campagne présidentielle d’Édouard Balladur, sur laquelle planent des soupçons de financement illégal potentiellement lié à ces rétrocommissions.

«On est dans un monde de fous», a déclaré le président. «Il n’y a pas un seul parmi vous qui croit que je vais organiser des commissions et des rétrocommissions sur des sous-marins au Pakistan, c’est incroyable.» Puis il s’adresse à un journaliste, dans une démonstration par l’absurde: «Et vous, j’ai rien du tout contre vous. Il semblerait que vous soyez pédophile… Qui me l’a dit? J’en ai l’intime conviction (…) Pouvez-vous vous justifier?».

Le président emploie encore le mot deux ou trois fois, preuve de sa colère. «Amis pédophiles, à demain!», lance-t-il en quittant les journalistes qu’il allait retrouver samedi en conférence de presse.
En mai 2002, l’attentat de Karachi (Pakistan) avait coûté la vie à 15 personnes dont 11 salariés français de la Direction des Constructions navales (DCN) travaillant à la fabrication d’un sous-marin. Une des pistes de l’enquête est que cet attentat pourrait avoir été commis en représailles à l’arrêt du versement de commissions sur des contrats d’armement après l’élection de Jacques Chirac en 1995.


Mot à Maux


Rédigé par psa le 23/11/2010 à 20:49
Tags : Karachi Pédophile Sarkozy Notez



En des termes simples, un conflit ayant abouti à la scission d’un parti politique en deux entités différentes n’est pas un cas de parjure. Un conflit n’est pas une parjure. Et, la nature et les causes du conflit interne à l’UFC, lesquelles ont amené le président lui-même à s’allier à l’adversaire d’hier dont il redoutait la capacité de débauchage, ne possèdent pas les caractéristiques objectives d’une parjure ou non-respect d’un vrai et légal serment. Il ne peut donc exister de parjure à retenir contre qui que ce soit chez les députés ANC.


Fusi, 2010
Fusi, 2010
Qui plus est, un accord secret quel qu’il soit et même librement donné, et qui va à l’encontre de la loi c'est-à-dire visant à subordonner la liberté des députés à l’Assemblée nationale à des principes non fondés ni en droit constitutionnel (la Constitution togolaise) ni conforme aux dispositions réglementaires (règlement intérieur de l’Assemblé nationale) en vigueur est tout simplement nul et de nul effet. Un tel accord tentant à réduire la liberté des élus du peuple togolais, rendu public voire porté à la connaissance du président Abass Bonfoh, devrait normalement susciter l’indignation et la réprobation de sa part ainsi que la condamnation formelle de l’Assemblée nationale du Togo. Voilà que c’est dit en des termes simples qui pourraient être mieux élaborés dans tout avis juridique sur cette question qui semble aller de mal en pis, au point d’amener les députés togolais à des risques d’empoignades physiques.

En somme, les gens peuvent faire tout ce qu’ils veulent et faire signer tout ce qu’ils peuvent penser à des députés ou de simples citoyens, mais tout ce que ces gens font signer aux autres ne constituent pas le droit. De ce fait, le bureau directeur de l’UFC se trompe lourdement en décrétant: « qu'il s'agit d'un cas de parjure, particulièrement grave pour des élus censés voter la loi. Il s'agit en fait d'une véritable escroquerie politique qu'il faut combattre par tous les moyens appropriés, afin d'éviter à notre jeune démocratie de sombrer dans la perversité. » Dans le contexte togolais, de tels propos ainsi que les procédures diverses de délégalisation et de délégitimation qui sont en cours à l’encontre de l’ANC semblent bien relever autant de la diversion que du dilatoire et du déni du droit que ne peuvent supporter qu’une logique politique irrationnelle et perverse.

La situation nouvelle relève d’autant plus de la politique politicienne mal inspirée de la nouvelle majorité RPT-UFC que le Règlement de l’assemblée nationale togolaise est largement en faveur de l’ANC, autant pour les dispositions relatives à la démission de tout député (article 6) ou encore la formation de groupe parlementaire (articles 26 à 30) par un minimum de 4 députés appartement ou non à un parti politique. Le jeu politique au Togo n’est donc pas assaini; le Togo se révèle encore dans toute son incapacité à se refonder à travers ses élites et devant des situations inédites.

Le Togo piétine toujours et dangereusement sur le chemin de la démocratie, de la réconciliation et même celui du simple bon sens. C’est un jeu extrêmement dangereux qu’il est difficile d’en prévoir toutes les conséquences qui ne peuvent qu’exacerber les rapports citoyens et hypothéquer davantage l’avenir. Parce que je sors d’un théâtre à Ottawa ce vendredi nuit, je peux dire que Faure Gnassingbé devra refuser à Gilchrist Olympio qu’il ne peut lui servir de marionnettistes ou d’exécuteur de basses œuvres. C’est plutôt cette dimension d’un Faure qui se fait maintenant manipuler par un Gilchrist affaibli qui surprend encore plus. Le gibier longtemps traqué, et finalement pris, est dorénavant aux petits soins du chasseur; une version moderne du fameux « Mort, où est ta victoire ». Faure semble être pris à obéir à Gilchrist, lui qui croyait prendre le dessus sur l’histoire antagoniste des deux familles, Olympio et Gnassingbé. Sacré Togo!


Mot à Maux


Rédigé par psa le 20/11/2010 à 02:20
Tags : ANC Gnassingbé Olympio Togo Notez



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