Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Pour les États-Unis, le tremblement de terre en Haïti et ses conséquences désastreuses sont depuis les premières heures ressentis comme une catastrophe de nature quasi nationale. Le déploiement humanitaire, militaire et les collectes de dons des Américains sont tout à fait exceptionnels. Avec l’intervention de deux anciens présidents – George Bush et Bill Clinton –, c’est même la première fois que Barack Obama obtient un consensus bipartisan pour agir sans entraves.


Haïti: les motifs de Barack Obama

Sans cette capacité de réaction très rapide de Washington pour soutenir un État décapité, les secours internationaux apportés au peuple haïtien seraient sans doute encore plus laborieux. La gestion de l’aéroport de Port-au-Prince ainsi que celle de la sécurité, essentielle pour les sauveteurs et l’action humanitaire, sont assurées par l’armée d’Obama, les forces de l’ONU ayant été durement touchées. Pour les Haïtiens, c’est une bénédiction, et ces secours massifs ont sans doute permis de calmer la situation. Qui d’autre que les États-Unis aurait pu le faire?
L’Histoire, l’importante communauté haïtienne sur son sol et le grand nombre d’expatriés américains sur l’île permettent de comprendre cet élan. S’il est justifié de s’interroger sur les intentions et les limites de cette intervention – et de ses éventuelles arrière-pensées politiques – comme certains le font déjà en Amérique latine à l’image du Nicaraguayen Daniel Ortega, il faut rappeler que Barack Obama (ne serait-ce que par la couleur de sa peau) est très populaire sur l’île. De passage à Port-au-Prince, Hillary Clinton a déclaré que les États-Unis «seront ici aujourd’hui, demain et pour les temps à venir». Mais elle a pris soin de préciser que c’était à l’invitation du gouvernement du président René Préval et en coordination avec les partenaires de l’ONU.
S’il devait y avoir un calcul politique de la part de Washington, il est sans doute plus de nature interne aux États-Unis que d’une quelconque stratégie pour s’emparer du contrôle de l’un des pays les plus pauvres du monde. Les Démocrates ont à cœur de montrer qu’ils sont différents des Républicains dont la gestion du cyclone Katrina s’était avérée catastrophique.///////Frédéric Koller


Horizon


Rédigé par psa le 18/01/2010 à 07:18
Tags : Haïti Katrina Obama Notez



Devant l’immensité du besoin, nul ne peut rester indifférent. De la proposition du président sénégalais d’accueillir les Haïtiens en Afrique à la volonté des écoliers maliens désireux d’envoyer des livres en Haïti, en passant par le million de dollars déboursé par le Gabon ainsi que les lettres de condoléances envoyées par plusieurs autres États africains, il faut faire quelque chose, faire appel à l’imagination et agir, agir encore pour Haïti, individuellement et collectivement. Partout il y a mobilisation : Chris Martin, George Clooney, Angelina Jolie, Brad Pitt, Oprah Winfrey, Lance Armstrong, Alyssa Milano, Anthony Kavanagh, Wyclef Jean, Jimmy Jean-Louis, etc. En France, des célébrités se mobilisent aussi. À l'initiative de la chaîne Trace TV, Charles Aznavour, Les Neg'Marrons, Passi, Grand Corps Malade, Youssou N'Dour et Stomy Bugsy, parmi une quarantaine d'artistes, ont accepté de participer à l'enregistrement vendredi à Paris d'une chanson "Un geste pour Haïti Chérie". Mis à la disposition de toutes les chaînes, le clip sera diffusé en France ce lundi 18 janvier 2010, Jour de MLK aux États-Unis.


Gilles Rousset
Gilles Rousset
Les images épouvantables qui arrivent d’Haïti provoquent la peine, la compassion, la générosité et l’engagement. Mais aussi une stupeur de l’esprit devant ce spectacle terrifiant dont l’humanité devient le témoin d’un bout à l’autre de la planète grâce aux photographies, aux reportages des télévisions et à Internet. Chacun est cloué sur place par ce qui advient ailleurs et glacé de l’intérieur face à l’ouvrage de la mort.
Autrefois, les communautés avaient leurs symboles, leurs rituels, leurs histoires racontées, qui leur permettaient d’intégrer l’inexplicable, l’inacceptable à leur propre existence. Les religions, les philosophies, l’art, tout ce qui concourt à représenter la disparition contribuait à rétablir l’équilibre des sentiments, à connaître la mort qui viendra, à ressouder les êtres autour du désir de vivre. Aujourd’hui, chaque catastrophe particulière est mondialisée. Ce qui se passe en des lieux éloignés se passe aussitôt ici. Ce qui arrive à d’autres nous arrive aussi. Et nous ne savons pas comment faire face, pris entre l’indifférence qui guette et l’empathie vertigineuse. Comment trouver des réponses à ces douleurs planétaires d’autant plus amères qu’elles ne sont rien à côté de la souffrance des victimes réelles?
À Paris, une exposition de Christian Boltanski, un artiste français né à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, propose la vision symbolique de la mort qui attend les autres et qui nous attend aussi, des milliers d’habits étalés au sol, enlevés par une grue qui les rejette avec indifférence dans le vacarme de 400 battements de cœur diffusés par une sono puissante. L’art ne guérit pas les plaies; il ne ressuscite personne. Mais le choc est immense entre ses images et celles qui viennent en ce moment de la catastrophe. Il peut nous réapprendre à les voir, à comprendre ce qui nous bouleverse, et à reconnaître ce que le déni de la mort s’emploie à nous faire oublier.//////// Laurent Wolf


Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 17/01/2010 à 21:17
Tags : Boltanski Can Haïti Notez



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