Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Fabrice Robin, Oser avoir raison trop tôt
Vingt ans que le Togo est dans la tergiversation démocratique. Vingt années que l’option courageuse du Grand Pardon a été proposée et publiée. Ce sont justement vingt longues années qu’il a fallu au peuple togolais pour s’apercevoir que la seule personne en laquelle il croyait comme capable de le libérer n’était rien qu’un imposteur perdu dans la politique. Durant ces vingt dernières années, au fil des occasions, ce fils du premier et seul président démocratiquement élu du Togo a fait la démonstration de son manque de crédit politique, de son manque de savoir faire politique. Le Togo a été retardé souvent, non pas parce que le régime en place était inacceptable pour les citoyens togolais, mais souvent, trop souvent même, parce que celui là même qui avait le don de ne savoir rien de la politique et vivait seulement au crédit et au mythe de son père n’écoutait personne et chassait littéralement tous les autres qui avaient des idées patentes. L’auteur du Grand Pardon, Édem Kodjo est de ceux qui ont subi les dégâts de l’incompétence de cet homme particulier. Aujourd’hui, les siens propres regroupés dans un nouveau parti politique, l’Alliance nationale pour le changement (ANC), connaissent l’acharnement maladroit de cette même incompétence politique de cet homme qui ne veut pas prendre retraite du Togo. Ainsi va le Togo que parfois il fait pitié. Mais vite, il faut se ressaisir. Faire lecture des nouvelles initiatives de sortie de crise proposées par les uns et les autres : du CAR à OBUTS en passant par le CVU. Tout cela tient en un mot, la confiance, cet ingrédient qui manque le plus au Togo. Comment se faire confiance si les uns et les autres n’ont pas l’assurance d’avancer et de cheminer ensemble en se pardonnant? Comment se pardonner au Togo si la bonne foi n’est pas inscrite dans tous les actes? Édem Kodjo avait eu raison trop tôt pour son pays. Son intelligence politique le mettait trop loin au-dessus de la capacité de la moyenne d’entre nous, moi-même en premier. Il avait tort, profondément tort d’avoir eu raison trop tôt! En blaguant, je lui racontais cela un jour d’ailleurs, par écrit, tout en pouffant de rire moi-même, le 16 juin 2010 exactement –après vérification, pour une histoire qui n’était pas drôle du tout : l’avenir du Togo. À quelques mots près, en vacances, je lui écrivais : « Cher GF : Je viens à peine de m'offrir une belle partie de rigolade que je voudrais partager avec toi... C’est bon de prendre quelques jours de vacances… Une vraie lapalissade cette phrase qui m’a fait penser à toi. Je venais de capter les propos d'un film à la télé. Quelque chose du genre « Maintenant qu'il a raison, on ne peut lui donner tort ». Je crois que sieur de La Palisse n’aurait pas trouvé mieux lui-même, malgré tout son génie. Et puis j’ai pensé à toi, instantanément, en me disant… « Maintenant que Édem Kodjo a raison, on ne peut plus lui donner tort » et j’ai répété la chose plusieurs fois et sous diverses déclinaisons… tout en arrêtant pas de rire : • Maintenant qu’Édem Kodjo a raison, on ne peut lui donner tort, tout de même. • Oh oui! Oh si! Me disais-je à haute voix et seul... Me voilà alors parti… • Maintenant qu’Édem Kodjo a raison, il faut quand même lui trouver un tort. • Maintenant qu’Édem Kodjo a raison, il faut absolument lui trouver un tort. • Maintenant qu’Édem Kodjo a raison, il faut quand même lui fabriquer un tort. • Maintenant qu’Édem Kodjo a raison, il faut quand même lui dire qu’il avait tort d’avoir raison trop tôt, ben trop tôt, ai-je même ajouté en Québécois. Et oui, voilà ce que c’est que d’avoir raison trop tôt : on reste toujours coupable, au moins coupable de semer le rire fou bien loin de soi, au Canada. Bien à toi! » Naturellement, l’homme de peu de mots qu’est cet Édem Kodjo m’a répondu, lui qui jamais ne lit ce Carnet de notes parce que je ne lui en avais jamais parlé; il me répondait ainsi : « Cher Pierre, J'ai bien ri moi aussi avec ton document. C'est cela la vie! Moi je préfère avoir raison trop tôt que tort depuis toujours. Ne faudrait-il pas distribuer tes petites trouvailles sur le Net? Penses-y. Bonnes vacances. » Ma plume qui m’est toujours rebelle, me permet de dévoiler la chose ce jour… Bon! Ce qu’il y a d’intéressant, c’est que cette idée ne se soit pas périmée, même si je ne ferai pas le Grand Pardon aujourd’hui sans la Bonne foi. À vrai dire, le Grand Pardon demeure une nécessité au Togo, une ligne à tracer dans la douleur, mais une ligne à tracer avec courage pour bâtir une confiance et réparer les torts, panser nos plaies, et offrir un autre Togo à demain, retourner un Togo en bon état d’utilisation aux générations futures qui nous l’avaient prêté. Pour ce faire, je continue à penser que si la responsabilité est collective, les gens qui ont la gouverne du Togo, notre commun Togo, se doivent de faire ce constat et initier ce départ nouveau, ce redémarrage du Togo. Je reste convaincu, en parcourant encore toutes les propositions de cette seule année 2010 que Faure Gnassingbé doit lui-même en arriver à ce résultat, et s’en convaincre, pour initier un dégel vrai et une sortie de crise en une ou deux décisions courageuses et de bonne foi. Et ce ne sont pas ces décisions éthiques qui mettront en danger son pouvoir, mais son refus d’en prendre de courageuses. L’héritage Eyadema est lourd. Et il est du devoir de son fils –parce qu’il est là au pouvoir, d’assumer le Togo autrement pour véritablement sauver la mémoire du père et réconcilier réellement le Togo. Tout fils a ce sacré devoir envers son père. Le président Eyadema ne pouvait qu’en être fier; et je crois même que c’est son souhait en indiquant et en arrangeant les choses pour Faure… C’est donc de la responsabilité de Faure Gnassingbé d’abandonner la grossière et infructueuse tromperie des AGO finissants. Ce dont il est question, c’est du Togo d’avenir pas celui du passé et des incapables politiques. En tout cas, le Grand Pardon dont c’est l’an XX de publication reste encore une idée puissante, un chemin difficile mais incontournable que nous pouvons paver de mille manières intelligentes et adaptées, qu’il me plait encore de restituer à notre mémoire. Le Grand pardon demeure un grand principe d’action, un haut cadre d’évolution, une convergente destination de tous les enfants du Togo… J’insiste : dans la bonne foi désormais! Comme Alain Juppé dont l’intelligence est fascinante malgré ses déboires politiques qui n’empêchent pas son retour au gouvernement dans les prochaines heures, Édem Kodjo aussi a su penser l’avenir du Togo avec conviction, comme jamais aucun autre politicien ne l’a fait pour ce pays. Et quand vingt années plus tard les gens ne sont toujours pas près, c’est bien cela avoir raison ben trop tôt! Ad Valorem
Rédigé par psa le 13/11/2010 à 21:12
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Je ne saurais donner le résultat du Goncourt des Lycéens 2010, encore moins le Prix Goncourt 2010 lui-même. J’aurais bien aimé! Mais voilà… Après avoir encouragé Éda à y participer et à lire les 14 livres en si peu de temps pour avoir droit au vote, et ainsi de suite, que la représentante de sa classe puisse voyager de Montréal à Paris pour le vote final des Lycéens et des Lycéennes –ce sont généralement les filles qui s’astreignent à cet exercice, voilà que tout est fait. Le vote d’Éda et de sa classe, fièrement promis à tous ceux et celles qui ont deux oreilles et ont eu le malheur de me parler dernièrement, où qu’ils se trouvent, se présentent ainsi : Choix d’Éda : 1. Une année chez les Français de Fouad Laroui 2. Apocalypse bébé de Virginie Despentes 3. Une forme de vie d'Amélie Nothomb Choix de la classe : 1. Apocalypse bébé de Virginie Despentes 2. Six mois, six jours de Karine Tuile 3. Retour aux mots sauvages Thierry Beinstingel Mieux encore, et comme un bonus, les deux présentations –assez épurées je trouve, qu’Éda a données de deux des 14 livres et publiées sur le site du Goncourt des lycéens 2010 : La carte et le territoire de Michel Houellebecq et Une forme de vie d’Amélie Nothomb. Ce qui est intéressant dans le choix d’Éda de publier ces résumés, c’est justement le fait qu’elles portent sur les œuvres qui ne constituent pas forcément ses propres premiers choix. C’est une qualité que de pouvoir dire clairement ce que l’on aime et aussi pr¸eter attention pour ce que l’on peut moins aimer pour toutes sortes de raison. Ici, je paraphrase mon éminent professeur, professeur émérite par ailleurs, le vieux Pierre Danseraux, qui nous disait bien : « On définit les choses par ce qu’elles sont, et aussi par ce qu’elles ne sont pas. » Ce qu’on aime se dit, ce qu’on n’aime pas se dit également. J’ai dû dire cela beaucoup de fois… Éda en garde les germes précoces et simples... C’est vraiment la fille de son père! N’est-ce pas? La carte et le territoire de Michel Houellebecq mercredi 27 octobre 2010 par CLASSE-OUTREMONT Michel Houellebecq, dans son roman La carte et le territoire nous présente un personnage que, jusqu’à présent, je n’ai pas réussi à cerner. Lui même semble confus malgré le fait qu’il puisse se confier à ses amis, à son père et à la femme qu’il aime. Pour un artiste, il ne s’exprime pas assez. L’apparition de l’auteur dans son roman m’a paru étrange. Surtout qu’il finit pas se faire assassiner. On nous donne une vision pessimiste du fait que la mère de Jed Martin s’est suicidée et son père finit pas se faire euthanasier. Sans oublier la mort d’un ami très cher à lui, voire son confident. Malheureusement, je ne peux pas dire que ce livre m’a beaucoup accrochée même si certains passages étaient intéressants. Éda Adjété. Une Forme de vie de Amélie Nothomb mercredi 27 octobre 2010 par CLASSE-OUTREMONT Amélie Nothomb, tout au long de son roman Une Forme de vie ne cesse de nous mener en bateau ce qui m’a particulièrement plu. On commence par croire naïvement à l’histoire parfaitement bien construite de Melvin Maple. Puis, l’on s’imagine que l’auteur va finir par rencontrer son correspondant américain. Tout nous semble réel au début. Cependant, le geste d’Amélie Nothomb à la fin nous amène à réaliser qu’on est dans une fiction. Quelques questions me tourmentent : Que se serait-il passé si Melvin Maple avait dit vrai ? Que se serait-il passé si Amélie Nothomb avait rencontré son correspondant ? Devrions-nous douter de l’honnêteté d’Amélie Nothomb ? Serait-elle en train de nous faire part de ses propres défauts ? Éda Adjété. |