Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Le sommet sur le changement climatique vient de s’ouvrir et se poursuit à Copenhague. Sur le fond, l’enjeu est crucial : saurons-nous endiguer le réchauffement climatique, et pour cela réduire nos émissions de gaz à effet de serre (cf. Dossier de Terra Nova)? Saurons-nous réduire de seulement 2% la tendance au réchauffement climatique qui se ressent bien en Afrique comme dans le pôle nord, pays des ours polaires autant que celui du Père Noël que nous allons tous solliciter abondamment dans les prochains jours ?
Arctique et Afrique Même Position
Plus sérieusement, Copenhague pose aussi des questions fondamentales de gouvernance au plan mondial où les États, comme sujets de droit international, sont toujours réticents à y sacrifier leur autorité souveraine. La question du climat et celle de la gestion durable de l’environnement devront pourtant les amener à cette évidence du destin commun, voire de l’application du principe du Patrimoine Commun de l’Humanité (PCH). Il y a cinquante ans (1er décembre 1959), le Traité de Washington sur l’Antarctique, le pôle sud de la terre, a pourtant réussi à geler les prétentions de souveraineté sectorielles des États sur ce continent pour en changer le destin environnemental depuis lors. Aujourd’hui, de l’Afrique à l’Arctique, le destin et le besoin sont communs qu’il faut arrêter le réchauffement climatique : une nouvelle gouvernance mondiale en environnement, une responsabilité assortie de reddition de compte devant un organe de règlement de différends doté d’un niveau d’appel, devrait être raisonnablement faisable. De part le monde, les éditoriaux le clament, les citoyens actifs l’exigent : c’est devenu un poing de vue crucial et interpellatif de la conscience des dirigeants de ce monde. Le climat est le premier enjeu politique planétaire à solidarité obligatoire. Il n’y a pas de maîtrise nationale possible du climat. Impossible d’améliorer le climat à Paris si on le dégrade à Washington et Pékin : il s’agit d’un bien public mondial indivisible. Pour le réguler, nous avons besoin d’une gouvernance mondiale. Les engagements de Kyoto ont montré leurs limites. Il s’agit d’un traité juridiquement contraignant mais sans mécanisme de sanctions en cas de non-respect. Le Canada, la Nouvelle Zélande ont laissé exploser leurs émissions en violation de leurs engagements à Kyoto, sans conséquences. Et le traité n’est pas universel : des pays industrialisés comme les États-Unis ou l’Australie ne l’ont pas ratifié ; les pays en développement ne faisaient pas partie de la négociation. Pour pallier ces faiblesses, nombreux sont ceux qui plaident pour l’avènement d’une Organisation mondiale de l’environnement. Une organisation sur le modèle de l’OMC en matière commerciale : à vocation universelle ; et dotée d’un organe de règlement des différends capable de faire respecter les engagements pris sous peine de sanctions. Les États-Unis de Barack Obama ont accepté de revenir dans la négociation climat, à l’inverse de l’Administration Bush, mais ils refusent toute perte de souveraineté nationale. Ils rejettent notamment l’idée de sanctions. Pour les spécialistes de diplomatie multilatérale, cet épisode rappelle fortement les débats qui ont prévalu avant la naissance de l’OMC. Bill Clinton avait arraché au Congrès américain la ratification de l’accord OMC, en acceptant que les États-Unis se retirent s’ils étaient condamnés plus de trois fois par l’OMC. Les États-Unis ont été condamnés à maintes reprises depuis et plus personne ne parle de retrait. Barack Obama saura-t-il obtenir sur le climat ce que Bill Clinton avait réussi à obtenir en matière commerciale ? Ad Valorem
Rédigé par psa le 09/12/2009 à 11:19
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Recevant le premier ministre indien Manmohan Singh à la Maison-Blanche, le président Obama a fait une nouvelle démonstration de son approche politique du monde. Il se pose en réparateur des années Bush; ce qui n’est pas un mince labeur.
Mains
Recevant le premier ministre indien Manmohan Singh à la Maison-Blanche, le président Obama a fait une nouvelle démonstration de son approche politique du monde: «Nos nations, a-t-il dit à son hôte, sont deux leaders globaux conduits non pas à dominer les autres nations mais à construire un avenir prospère et sûr pour toutes les nations.»
Alliances, partenariats, recherche d’ententes entre égaux, réconciliation, respect: les mots qu’emploie maintenant la présidence américaine sont révélateurs d’une vision de la planète qui n’est plus celle des administrations précédentes. Ce n’est pas seulement le remplacement conceptuel d’une Amérique superpuissante et maîtresse du monde des années Bush par une Amérique acceptant sagement sa place dans une organisation multipolaire. C’est plus que cela: l’idée que la puissance elle-même, telle qu’on l’entendait jusqu’ici, est impuissante à résoudre les problèmes qui se posent à la planète d’aujourd’hui. Souvent Obama, dans ses discours, semble refléter l’impuissance. On le lui reproche: Il ne «fait» rien au Proche-Orient, insuffisamment à l’égard de l’Iran, etc. La critique renvoie cependant à un mode d’action qui paraît n’être plus d’actualité: l’action menaçante, dont on ne perçoit pas quel genre de solution elle peut apporter aux maux du présent, comme on le constate en Afghanistan et au Pakistan. Manmohan Singh n’invite d’ailleurs pas Obama à y «gagner» la guerre mais à éviter de se retirer «prématurément». Barack Obama incarne profondément son époque, celle du droit humanitaire et civil, celle du zéro mort, celle de la découverte politique du sort commun des vivants sous la couche atmosphérique qu’il s’agit de dépolluer. Dans cette époque, les nations ont moins d’ambitions que de problèmes: problèmes énergétiques, problèmes de pauvreté, problèmes climatiques, problèmes de terrorisme, problèmes de santé, d’emploi, et ainsi de suite… Pour s’y attaquer, Barack Obama préconise la compréhension des autres, la prudence, la réévaluation des rapports amis/ennemis traditionnels. Il se pose en réparateur et en facilitateur. Il cherche les solutions. Dans son époque à problèmes, et sous son règne, la force donne l’impression de s’être démodée.////// Joëlle Kuntz |