Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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C'était le 4 novembre 2008: jour d'élection de Barack Obama comme 44e président des États-Unis d'Amérique. Pour certains et ils étaient nombreux, ce fut une surprise. Et depuis, des moments de joie succèdent à des jours de peine politique évidente. La tâche demeure colossale à la Maison Blanche. Mais l'espoir demeure pour celui dont le parcours et l'arrivée au sommet ne sont pas du tout le fruit du hasard...
À peine élu, Barack Obama confirme ses intentions de candidat en plaçant l'Afghanistan au cœur de la lutte contre le terrorisme. Le 17 février, il annonce l'envoi de 17 000 soldats supplémentaires sur le terrain à partir du printemps, venant s'ajouter aux 38 000 hommes déjà sur place. Mais l'année 2009 marque le recul de la coalition internationale, régulièrement cible d'attaques meurtrières. Barack Obama doit d'ailleurs se prononcer dans les jours qui viennent sur la nouvelle stratégie américaine. Deux solutions sont à l'étude: un scénario à "l'irakienne" qui consisterait à envoyer davantage de soldats sur place – le général Stanley McChrystal, commandant des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, a avancé le chiffre de 45 000 – ou recentrer la stratégie sur les combattants d'Al-Qaïda. Selon la presse américaine, l'administration démocrate réfléchit à l'envoi de troupes supplémentaires dans les zones peuplées uniquement, laissant les drones faire le travail dans le reste du pays.... Le 20 mars, Barack Obama adresse un message historique au peuple iranien, à l'occasion du nouvel an iranien. "Je voudrais parler directement au peuple et aux dirigeant de la République islamique d'Iran", déclare-t-il, évoquant la perspective d'un "avenir où les anciennes dissensions sont surmontées". Mais cette politique de la main tendue reste pour l'heure sans effet. La République islamique persiste dans son droit au nucléaire, qu'elle considère "inaliénable". En 2009, les négociations internationales se trouvent ralenties par la situation interne iranienne, avec la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad. Depuis le 1er octobre, la communauté internationale a mis une nouvelle proposition sur la table, qui consiste à enrichir l'uranium iranien en dehors de son territoire (en Russie et en France). L'Iran en a accepté le principe mais pose ses conditions. La communauté internationale s'impatiente et pourrait décider de nouvelles sanctions à la fin de l'année... Barack Obama fait de la reprise des pourparlers de paix au Proche-Orient sa priorité en matière de politique étrangère. Très vite, il nomme un émissaire spécial pour le Proche-Orient en la personne de George Mitchell. Dans ce dossier, le président américain plaide pour une solution à deux Etats et exige d'Israël le gel de la colonisation dans les Territoires. Ce que Benjamin Netanyahou refuse. S'il accepte l'idée de ne pas construire de nouvelles colonies, le Premier ministre israélien défend en effet "la croissance naturelle" dans les colonies existantes. Ce bras de fer entre Tel Aviv et Washington annule les efforts pour relancer les pourparlers. Et en dépit d'une rencontre symbolique entre Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahou en septembre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, les négociations sont dans l'impasse. Conscient de ce statu quo, Washington a décidé d'accroître la pression sur les Palestiniens... Le 27 février, Barack Obama annonce le retrait progressif des troupes américaines du territoire irakien. Débuté le 30 juin, il prendra fin le 31 décembre 2011. Entre 35 000 et 50 000 hommes resteront jusqu'à cette date pour assurer, entre autres, la formation des forces irakiennes. 2009 marque en Irak un premier test démocratique réussi avec les élections provinciales. Mais ces derniers mois, on constate une recrudescence des attaques. Dans ce contexte, le déroulement des élections législatives et présidentielle fin 2009 début 2010 sera scruté avec la plus grande attention...
Le 22 janvier, deux jours après son installation à la Maison blanche, Barack Obama annonce la fermeture de Guantanamo d'ici un an. Mais le président américain se heurte rapidement à l'hostilité de la Chambre des représentants et du Sénat. Plusieurs élus, républicains comme démocrates, refusent en effet que les prisonniers de Guantanamo soient transférés, voire libérés, sur le sol américain. Pour faire taire les critiques, Barack Obama amende son plan et négocie avec plusieurs pays européens le transfèrement d'anciens détenus sur leurs sols. Plusieurs d'entre eux ont ainsi été libérés en 2009. Reste le cas difficile des Ouïghours, dont s'est saisie la Cour suprême; un cas qui vient de trouver solution. La longueur de la procédure rend hypothétique une fermeture en janvier 2010... A l'occasion d'un voyage en Turquie en avril, Barack Obama réaffirme que "les États-Unis ne sont pas et ne seront jamais en guerre contre l'Islam". Au Caire quelques semaines plus tard, le président américain confirme ce "nouveau départ" entre l'Amérique et le monde arabo-musulman. "Le cycle de méfiance et de discorde doit s'achever", lance-t-il à l'adresse des 1,5 milliard de musulmans dans le monde... Pour sa première tournée en Afrique, Barack Obama choisit le Ghana, exemple de démocratie sur le continent. Devant le Parlement du Ghana, il invite les Africains à prendre leurs responsabilités. "Vous pouvez vaincre la maladie, mettre fin aux conflits, changer fondamentalement les choses. Vous pouvez faire ça. Oui, vous le pouvez ["Yes you can", ndlr]", lance-t-il, avant d'ajouter: "Mais cela n'est possible que si, vous tous, vous assumez la responsabilité de votre avenir. Cela ne sera pas facile (...) Mais je peux vous promettre ceci: l'Amérique sera à vos côtés, à chaque étape, en tant que partenaire, en tant qu'amie." Des propos qui lui valent l'ovation des élus ghanéens...
Dès son arrivée à la Maison blanche, Barack Obama engage une politique de dégel envers Cuba. Le démocrate met fin aux restrictions aux voyages des Américano-Cubains sur l'île ainsi qu'aux envois d'argent à leur famille restée sur place. Mais en dépit des appels répétés à la levée de l'embargo américain sur l'île castriste, Barack Obama dit attendre davantage de gestes de la part des autorités, notamment sur les droits de l'Homme, avant d'aller plus loin... Le 9 mars, Barack Obama autorise le financement fédéral des recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines, levant les restrictions imposées depuis 2001 par George W. Bush... À la tribune des Nations unies en septembre, Barack Obama dévoile sa vision du monde: il prône une "nouvelle ère de coopération multilatérale" pour faire face aux défis de la planète. Mais le président américain a prévenu: "Ceux qui ont l'habitude de réprimander l'Amérique pour son action solitaire dans le monde ne peuvent aujourd'hui rester de côté et attendre que l'Amérique résolve seule tous les problèmes du monde."... À la surprise générale, Barack Obama reçoit le 9 octobre le prix Nobel de la Paix. Une récompense rapidement controversée par ses nombreux détracteurs. Le Comité se justifie en évoquant l'espoir qu'a représenté son élection et ses efforts en matière de lutte contre la prolifération nucléaire. Le principal intéressé, lui, ne cache pas sa surprise."Je ne sais pas si je mérite de me retrouver aux côtés d'hommes et de femmes prestigieux qui ont tant contribué à la paix dans le monde", déclare-t-il sur le perron de la Maison blanche, rappelant la nécessité d'assumer ensemble la responsabilité de la paix... Barack Obama l'a promis: en matière de climat, il entend changer radicalement la position américaine ; les États-Unis n'ayant, rappelons le, pas ratifié le Protocole de Kyoto. En juin, la Chambre des représentants adopte le projet de loi énergie-climat visant à réduire de 17% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020 par rapport aux niveaux de 2005. Mais les débats au Sénat sur la réforme de la santé retardent l'examen du texte et rendent hypothétique son vote avant la conférence de Copenhague sur le climat début décembre. Les États-Unis devraient donc se trouver dans une position inconfortable, et ce d'autant plus que le chiffre de 17% est jugé insuffisant autant par l'Union européenne que par les pays africains... Pour sa première année au pouvoir, Barack Obama s'est heurté à une réforme difficile: celle du système de santé. D'autres avant lui, Hillary Clinton notamment, s'y sont cassé les dents. Son projet, évalué à 829 milliards de dollars pour les dix premières années, doit permettre à tous les Américains et résidents légaux aux Etats-Unis de bénéficier d'une couverture médicale. Mais au pays du libéralisme, certains craignent qu'une couverture médicale universelle soit synonyme de fin du libre-arbitre et dans les rues du pays, nombreux sont ceux qui accusent Barack Obama de "socialisme". La situation se débloque toutefois en septembre avec l'adoption d'un compromis à la Chambre des représentants. Mais le chemin jusqu'à l'adoption finale du texte reste encore long... L'histoire continue malgré toutes les adversités ouvertes sur la quasi totalité de ses politiques. La présence de Barack Obama à la Maison Blanche revigore l'extrême droite américaine qui pèse désormais sur toutes les élections à venir par une mobilisation quasi quotidienne et des menaces régulières. Un an après son élection, ainsi va Barack Obama et son Amérique à lui qui perd encore aujourd'hui cinq soldats. Il demeure toujours l'homme le plus populaire au monde et son pays, la terre où la majorité des gens aimeraient immigrer et vivre, particulièrement les Africains au sud du Sahara... Ahead, many rivers to cross...
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Rédigé par psa le 04/11/2009 à 00:00
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Un Travail de Titan
Après une première et rapide lecture du texte de Michel Kinvi « La pièce qui manquait », l’auteur découvre et nous expose le génie politique d’Agbéyomé Kodjo. Mais étonnamment, il pose une analyse qui tient en cordon l’une des rares compétences multiformes du Togo qui réside en Agbéyomé Kodjo, devant les apprentis politiciens et gestionnaires de la chose publique que demeurent les Gilchrist Olympio et Cie. Devant l’avenir du Togo, il est temps de comprendre que ce pays ne peut se permettre le rejet de ces rares valeurs sûres au rang desquelles figure, et de très loin, Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo. Le souffle rafraichissant d’Agbéyomé est effectivement une audacieuse perspective qui mérite une pleine reconnaissance. Celle-ci ne doit pas être tributaire des erreurs et des malfaisances très regrettables du parti au pouvoir, le Rassemblement du Peuple togolais (RPT), notamment ce que rappelle Michel Kinvi : « le drame de la lagune de Bè, l’assaut de la primature, les massacres de Freau jardin, les tueries de 2005 ». Pour n’être pas imputables à Agbéyomé Kodjo, ces faits ne peuvent et ne doivent atténuer la portée du constat que dresse Michel Kinvi sur le président de la formation politique OBUTS. Gilchrist Olympio aura beau être populaire, son incompétence politique et celle des autres ne peuvent constituer la norme, pas plus que la proclamation d’une appartenance continuelle à une certaine opposition sclérosée et en mal d’idée et de leadership. Agbéyomé Kodjo établit par lui-même, un nouveau standard qui n’a rien avoir avec les attributs des personnes qui incarnent l’échec politique au Togo, dont le plus retentissant a eu lieu en 2005, au travers de l’incapacité de cette opposition à renverser le destin d’un pays en mal d’avenir, au lendemain de la disparition du président Eyadema. Il faut rendre à Agbéyomé Kodjo, la reconnaissance de toute sa compétence et cesser de le discréditer par d’inélégants propos allusifs, très caractéristiques des gens qui ont confisqué le devenir du Togo, et incapables d’articuler clairement leur vision et leur programme lorsque l’occasion leur est offerte. Pour responsable qu’il puisse être, Agbéyomé Kodjo le demeure devant son désir d’un autre Togo, et pas du tout du comportement et des réactions du RPT après les prochaines élections présidentielles de 2010. Je reste ainsi surpris que les propos de notre ami Michel Kinvi ne soient allés au bout de leur logique en établissant la nécessité de reconnaitre la valeur, et la pleine valeur dans le contexte togolais, à la contribution titanesque du sieur Agbéyomé Kodjo. Le courage et la compétence d’Agbéyomé sont à saluer pleinement et entièrement. Au Togo, actuellement, ils n’ont tout simplement pas leur pareil dans ceux et celles qui sont activement engagés dans l’espace politique. Et les Togolais doivent apprendre à s'incliner devant le beau et à saluer la compétence, sans hésitation et faux semblant aucun. Bravo Agbé !
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