Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Christian Taurines, Leda Créole
L’actualité africaine est assez aspirée par le décès d’Omar Bongo Ondimba qu’il est difficile d’y échapper. Je me demande même si cela n’aura pas une certaine influence jusqu'ici sur la traditionnelle Fête de l’Afrique, organisée par le corps diplomatique africain mercredi à Ottawa. Avant cela, la lecture des commentaires est assez édifiante. La plus insolite est celle des milieux financiers. Selon la chaine de nouvelles économico-financières Bloomberg, les détenteurs des obligations du gouvernement du Gabon ne devaient rien craindre. Et pas du tout ! Bonne nouvelle pour la côte financière du Gabon… mais je dois avouer que je ne soupçonnais pas tomber sur une nouvelle du genre. Du coup, j’ai pensé à la froideur caractéristique des financiers qui, néanmoins, étaient rassurants face à l’incertitude raisonnable que le décès d’Omar Bongo Ondimba aurait générée sur le marché particulier de ces titres de financement. Du coup encore, je mettais du bémol sur les critiques que je lisais assidûment, d’où qu’elles venaient de cette toile mondiale. Ainsi, j’ai pu découvrir que toutes les personnes qui avaient connues le président gabonais, de ses partisans politiques à ses adversaires, des gabonais aux non gabonais, toutes ces personnes avaient le jugement clément vis-à-vis du disparu et même face à ses accomplissements en matière de développement. Les critiques acerbes venaient davantage des personnes qui l’avaient moins côtoyé. Le piège de la critique s’était ainsi refermé sur certains de ces critiques professionnels qui semblent manquer de discernement, brandissant une sentence trop tranchée. C’est un constat curieux que la critique à tout prix se mue souvent en nihilisme pur. Et là, je suis tendre. Car, certains affirment même que le néant, la pure négation est au cœur même de la franche et froide technocratie. C’est d’ailleurs sous cet habit de technocrate professionnel de la critique que se présente désormais le nihilisme qui toujours perd contact avec la réalité.
Christian Taurines, La déchirure platonicienne
Sur plusieurs points, j’ai toujours pensé et observé que diriger un pays africain sans une bonne dose d’humaine Africanité aboutirait à une impasse. Dans cette Africanité, l’individu appartient toujours à sa communauté, proche ou lointaine. Quel que soit la communauté, elle n’est rien d’autre que communauté de destin, et cela confère une sensibilité des uns aux réalités des autres. Ce n’est pas exagéré de dire que tous les problèmes se réglaient avec une certaine sagesse devant le défunt Bongo. C’est une forte présence que le chef de l’État soit devenu le Roi Salomon des temps modernes, à la satisfaction de la plupart de ses concitoyens. Dans ces pays africains où personne ne vit et ne peut vivre de son ridicule salaire –généralement mensuel, la gestion de la chose publique et sa redistribution hors des circuits classiques de l’État deviennent une part de cette Africanité distributive, avant tout humaine. L’équité est un idéal. Elle n’existe pas au Gabon et n’existe d’ailleurs pas dans mon environnement quotidien au Canada. Et ce n’est pas la haute efficacité administrative qui développe un pays –sinon le FMI aurait déjà développé certains pays africains; mais pour le développement, je pencherai plutôt vers une certaine conscience et surtout un engagement multiforme dans le défi du développement, qui laisse la liberté d’être et d’agir au citoyen responsable. C’est l’essentiel de ce qui doit nous préoccuper pour le Gabon et son avenir. Et dans cet avenir, il faut bien évidemment dépasser le système Bongo ; cela ne nous oblige pas pour autant à devoir condamner son défunt chantre, à tout prix. Il semble que les candidats à ce dépassement ne manquent pas. Alain Bongo bien sûr –Ali Ben Bongo Ondimba, officiellement- aurait une longueur d’avance sur l’autre prétendant du même Parti démocratique gabonais (PDG) et mari de sa sœur Pascaline Bongo, mon ancien professeur de mathématiques Paul Toungui. Ce n’est pas le temps de spéculer entre nos deux amis dont les moyens sont énormes par rapport aux prétentions légitimes de l’opposant Pierre Mamboundou, surtout si tout doit se passer assez rapidement. Il faudra bien un jugement à la Salomon pour que ne subsistent pas des frustrations énormes dans ce paysage de relative quiétude que demeure le Gabon en Afrique centrale, pour atténuer les dissensions de Pierre, Paul, Alain et consorts candidats à la succession d’Omar qui mérite bien éternels repos et considérations de ce tumultueux univers qu'il a quitté.
Ad Valorem
Rédigé par psa le 14/06/2009 à 00:14
Commentaires (0)
Jamais je ne savais qu’à l’intérieur de son parti, la CPP, on l’aurait appelé Camarade… Au fond, pourquoi pas ! Camarade Edem Kodjo ! A haute voix, cela sonne encore bizarre à mes oreilles. Enfin… C’est ce qui m’a frappé à la lecture de cette motion reçue de Lomé au lendemain du congrès de la CPP. Je n’étais pas étonné qu’Édem Kodjo veuille passer la main à la relève ; nos amis et très représentatifs reflets de la diversité togolaise, Aminata Traoré, René Tiem et Cornelius Aïdam prennent donc les reines de ce parti au nom à la Kwame Nkrumah… la CPP. Je crois d’ailleurs que ce nom n’a pas été donné au hasard ; le panafricaniste Edem Kodjo réhabilitant la mythique CPP ghanéenne ne peut être un simple hasard. Toujours est-il que je m’associe à cet hommage rendu à Edem à travers cette Motion spéciale de félicitation, en lui donnant ici complémentaire diffusion. Il le mérite bien ce mal aimé des Togolais et adoré des Africains qu’est Édem Kodjo.
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