Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Le démocrate Bill de Blasio a été élu, mardi 5 novembre, 109e maire de New York en distançant largement son rival du parti républicain, Joe Lhota. Selon les estimations portant sur 99 % des votes, il a remporté 73,6 % des voix, contre 24 % pour M. Lhota, selon le New York Times. "Cette inégalité, ce sentiment que quelques-uns s'en sortent très bien pendant que tant reculent socialement : ceci est le défi de notre époque", a-t-il affirmé devant une foule de soutiens venus l'acclamer.Un empereur-maire milliardaire en fin de règne, une dauphine incapable de se hisser à la hauteur de l'événement, un ex-jeune premier démocrate trahi par ses irrépressibles pulsions sexuelles, un candidat républicain tout droit sorti d'un film de gangsters, des violences policières, la révolte des sans-grade, l'inquiétude de Wall Street et, pour finir, le triomphe inattendu du plus anonyme et du plus modeste des candidats: l'élection du 109e maire de New York mardi a délivré son lot de surprises, comme seules l'Amérique et Big Apple savent en provoquer. Le plus étonné est peut-être le vainqueur lui-même, Bill de Blasio, avocat public de 52 ans et ex-directeur de la campagne sénatoriale de Hillary Clinton dans l'État de New York en 2000, élu avec plus de 73% des voix. Un record parmi d'autres pour ce premier maire démocrate depuis deux décennies et la fin des «années de plomb», dans une ville alors en proie au crime et à la corruption généralisée. Une primaire à laquelle il ne semblait même pas invité Imaginez plutôt: en juillet dernier, il y a quatre mois à peine, ce défenseur autoproclamé des petits et des faibles semblait condamné à une élimination prématurée, sans gloire, dans une primaire démocrate à couteaux tirés et à laquelle il ne semblait même pas invité. Face à lui se dressaient deux ténors au tempérament de feu, bien décidés à succéder au républicain Michael Bloomberg sur le trône: l'ex-représentant Anthony Weiner, gloire naissante du Parti démocrate rattrapé en pleine ascension par des frasques sexuelles exposées sur Internet, et Christine Quinn, conseillère municipale démocrate adoubée par le «roi Mike» et soutenue par le prestigieux New York Times. Patatras, mi-juillet, Weiner reconnaissait avoir de nouveau «fauté», démasqué après avoir continué ses prédations en ligne sous le pathétique pseudo de «Carlos Danger». Puis Christine Quinn dégringolait dans les sondages, plombée par une campagne trop austère et un soutien peut-être malvenu du maire sortant. Restait de Blasio, vainqueur par KO et en guerre, justement, contre la gestion élitiste et arrogante de la cité par Bloomberg. Arpentant les quartiers défavorisés et excentrés des cinq boroughs de Big Apple, le père de famille métissée, exaltant la diversité multiraciale de la ville, ressassait une antienne digne de Charles Dickens: «A tale of two cities (deux villes en une)», sombre parabole d'une New York frappée de plein fouet par la crise de 2008, déchirée entre le monde des classes aisées et celui des plus pauvres. Un premier impair Le changement selon de Blasio? En promettant des hausses d'impôts pour les plus riches et la fin du profilage racial (stop and frisk) du NYPD, en surfant sur la vague du mouvement «Occupy Wall Street», dit des «99 %», il n'aura au final fait qu'une bouchée du candidat républicain, Joe Lhota, livré en victime expiatoire face au phénomène de Blasio. Petit et dégarni, roué et râblé, vieux routier de la politique new-yorkaise, Lhota était déjà maire adjoint de New York sous Rudy Giuliani, puis patron des transports en commun de la mégapole (MTA). Face au besoin de changement exprimé par la population après douze années de Bloomberg, il ne pouvait pas exister. Le premier impair du futur maire, pourtant, n'a pas traîné: lui qui avait martelé l'importance des syndicats et loué la main-d'œuvre new-yorkaise a confié l'organisation de sa fête de victoire à une agence d'événementiel basée dans l'Ohio et proche des cercles de Barack Obama, le tout pour 63.000 dollars (46.000 euros). Cette craquelure encore bénigne dans l'armure de chevalier blanc dont s'est paré de Blasio n'est rien, finalement, au regard des défis qui l'attendent lorsqu'il entrera de plain-pied dans ses nouvelles fonctions, le 1er janvier prochain.
Bill de Blasio et son fils... Dante lui-même
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Rédigé par psa le 06/11/2013 à 10:27
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Pour avoir fait un séjour des plus inoubliables au Québec, Alain Juppé connait le refrain du début de saison des Canadiens de Montréal, dès lors qu’un soupçon d’une goutte de première victoire se pointe à l’horizon de la longue saison de hockey…Ça sent la Coupe ! De l’autre côté de l’atlantique, plus qu’un slogan, le Juppé2017 a encore plus le goût du « Meilleur de nous tous ». Jamais le Juppé nouveau n’aura été aussi Bordeaux que la France entière, depuis son passage au Québec, depuis qu’il « ne mange(rai) plus de cerises en hiver ».Au baromètre des hommes politiques, Alain Juppé vient de prendre la tête. Et dans le cafouillage des ambitions déguisées ou clairement affichées, les observateurs relèvent une si persistance remontée. Pour Europe 1, Olivier Duhamel ne pouvait pas être aussi clair et synthétique devant l’abîme des uns et des autres : « Les faits l’attestent. Il arrive en tête du baromètre IPSOS-Le Point dans le jugement des Français sur l’action de leurs politiques. Le maire de Bordeaux gagne quatre points, le ministre de l’Intérieur en perd quatre, et, du coup, Juppé l’emporte sur Valls, avec 51% de jugements favorables. Alain Juppé devance François Fillon de sept points, et Nicolas Sarkozy de neuf points – sans parler de Jean-François Copé, dans les profondeurs de l’impopularité. Moment Juppé, parce que François Fillon vient de se tirer une balle dans le pied, parce que Sarkozy suscite encore de très fortes oppositions (52% de jugements défavorables) et parce que Jean-François Copé ne se remet pas du fiasco de son élection à la présidence de l’UMP. Trop tôt pour le dire, évidemment. Mais plausible, voire probable. Copé semble durablement hors course, Fillon s’est abîmé, Sarkozy risque de ne séduire que son camp, au sens étroit du terme. Si les sondages donnaient Juppé comme seul vainqueur possible de la présidentielle, nul doute qu’il pourrait gagner la primaire. Trop vieux pour être élu ? Après deux jeunes ayant déçus, les Français pourraient vouloir se rassurer avec un sage. Juppé aura 71 ans lors de la présidentielle. De Gaulle avait 75 ans lorsqu’il fut élu par le peuple en 1965, et Mitterrand 72 ans lorsqu’il fut réélu en 1988. Et, depuis, le corps électoral a vieilli… » Caution morale Allant plus loin dans son analyse, Le Monde élève Alain Juppé au rang de la « caution morale » de la droite française lui conférant ainsi une certaine durabilité dans le nouvel positionnement du bien nommé « le meilleur de nous tous » par le président Jacques Chirac lui-même. Ainsi, pour Geoffroy Clavel, la revanche du malaimé Juppé a bien commencé : « L'embellie est-elle durable? Dans notre palmarès des personnalités réalisé par l'institut YouGov, la cote d'Alain Juppé progresse régulièrement auprès de l'opinion. Une montée en puissance qui doit autant à la dégringolade de Manuel Valls qu'aux prises de position mesurées et remarquées d'Alain Juppé sur la crise syrienne ou la politique intérieure. Alain Juppé observe depuis maintenant un an un repli stratégique de la scène nationale. Entièrement tourné vers sa réélection à la mairie de Bordeaux en 2014, l'ancien premier ministre choisit ses prises de parole avec discernement, essentiellement sur des sujets économiques. Mais l'actualité l'a régulièrement contraint à jouer les juges-arbitres, qu'il s'agisse du psychodrame de l'UMP ou, plus récemment, sur le délicat conflit syrien. Caution morale d'une droite "républicaine" en proie au doute, Alain Juppé a ainsi gagné 15 points auprès des sympathisants socialistes en s'opposant à la droitisation de François Fillon. La revanche d'un politique Le maire de Bordeaux, qui n'est pas homme à étaler ses sentiments, peut néanmoins déguster ce revers de fortune. Premier ministre conspué par la rue en 1995, chiraquien fidèle frappé d'inéligibilité dans l'affaire des HLM de Paris, super-ministre de l'Environnement battu comme un débutant aux législatives de 2007, le voici au sommet de sa forme politique... à 68 ans. "Je m'en remets à ce que disait Jacques Chirac : en politique, il faut mépriser les hauts et repriser les bas. Je ne vais pas vous dire que ce sondage ne me fait pas plaisir, car ce serait mentir, mais il n'y a pas chez moi d'esprit de revanche", commente-t-il modestement dans Sud-Ouest. Mais avec un Copé au sommet de son impopularité et un François Fillon ciblé par les critiques, la dynamique penche du côté du maire de Bordeaux. Les rares sondages en Gironde le donnent réélu dès le premier tour. De quoi lui ouvrir un boulevard pour la présidentielle de 2017, lui qui n'a jamais totalement fermé la porte à une candidature. Trop tard? "En général quand on parle de moi on utilise une expression qui ne me convient pas trop : 'vieux sage'. Je suis sage, mais je me sens très jeune", ironise-t-il. Une coquetterie qui résonne comme un avertissement » à toute la classe politique qui continue à manger des cerises l’hiver tout en se préparant pour les présidentielles de 2017. Faites comme lui : Abstenez-vous et faites un tour de dégel et de largesse politique au Québec. À vrai dire –et beaucoup le voyait aussi, l’homme Juppé n’était plus le même au terme de son séjour au Québec. Depuis lors, tout lui sourit… l'avenir aussi. |