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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Il est loin le temps où les gouvernants étaient compétents et visionnaires… "Il aurait fallu que la Grèce sorte de l'euro !", dixit Giscard d’Estaing, l’euro et la Grèce.


Il aurait fallu que la Grèce sorte de l’Euro
C'était mercredi 8 février, quelques jours avant les émeutes en Grèce qui ont marqué, dimanche, l'adoption du nouveau plan de rigueur. Valéry Giscard d'Estaing s'exprime à l'Assemblée nationale française à huis clos devant un parterre d'élus, réunis par son fils Louis qui préside le club de réflexion Les-IDées.fr.

"Il aurait fallu que la Grèce sorte de l'euro !", lance soudain l'ancien président de la République qui disserte depuis une heure sur l'Europe et la crise des dettes souveraines. Il n'y a pas de jugement de valeur dans son propos, pas de reproches adressés au gouvernement grec, régulièrement tancé par l'Allemagne pour ne pas en faire assez dans la remise en ordre.

Le "père" de la constitution européenne raisonne en économiste : "on impose à la Grèce l'équivalent d'une dévaluation intérieure, tout en gardant une monnaie forte. C'est une équation insoluble", constate-t-il en mettant en regard la croissance négative du pays, sa dette publique qui atteint 140 % du PIB et les efforts drastiques imposés à la population : baisse de 22 % du salaire minimum, réduction de 35 % du salaire des fonctionnaires, diminution de 20 % des retraites et de 40 % des préretraites... Il aurait été, dit-il, plus sage de privilégier une solution où les responsables grecs auraient eu davantage d'autonomie pour gérer la "période de transition".

Il aurait fallu que la Grèce sorte de l’Euro
La Grèce dans l'impasse et c'est de nouveau toute l'Europe qui tousse. VGE n'est pas tendre avec la gestion de la crise des dettes souveraines, "une gestion défensive et confuse, avec trop de déclarations et trop de réunions qui, à chaque fois, ont relancé la spéculation."

Il déplore "l'insuffisante solidarité" de l'Allemagne et "le manque de lucidité des institutions européennes" qui ont été "incapables de dominer la crise". Il ne croit pas, contrairement à la gauche, à la mutualisation des dettes souveraines. Sa "lucidité" le conduit à considérer qu'il n'y a pas une mais deux Europes : "celle à 27 qui s'est élargie trop vite et ne pourra jamais réellement s'intégrer" et celle à 17 qu'il faut consolider parce que "l'euro est devenue la deuxième monnaie mondiale".

S'il avait eu à gérer la crise, VGE n'aurait pas réclamé un nouveau traité, comme l'ont fait Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Il aurait remis en vigueur le pacte de stabilité, milité pour la nomination d'un secrétaire général de la zone euro, réclamé un calendrier d'harmonisation fiscale, fait tenir des réunions politiques mensuelles de la zone euro " à Strasbourg et non pas à Bruxelles pour bien marquer la différence" et associé de près le parlement européen. "La réponse devait être politique", martèle-t-il .

Il croit encore possible de sauver l'Europe à 17. Mais en l'entendant parler de façon assez désespérée du cas grec, on se demande si ce n'est pas plutôt à une Europe à 16 qu'il songe.

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Rédigé par psa le 13/02/2012 à 22:00



Le seul pouvoir connu de la fragilité demeure toujours l’écoute. L’écoute de soi, l’écoute des autres, l’écoute de son environnement… l’écoute. C’est aussi cela Noël… Bon à écouter!


Daniel Robinson, Fragilité
Daniel Robinson, Fragilité


Une nouvelle version de la banalité du mal est à l’œuvre dans nos sociétés, dit la philosophe et psychanalyste française Julia Kristeva, qui la décèle dans «l’automatisation en cours de l’espèce humaine». De nos jours, elle se loge par exemple dans certains automatismes que génère la soumission à des contraintes auxquelles l’homme ne peut plus échapper, comme la performance au travail, l’urgence ou la compétitivité. On la voit à l’œuvre dans l’injonction «réussis ou crève» qui semble flotter dans l’air du temps. Elle est aussi perceptible dans la difficulté à tenir compte des ressources limitées de la planète.

Elle a pour corollaire une culture de l’éphémère, une perte de la mémoire longue, une hyperactivité effrénée qui nous rend incapables de réfléchir, et une communication souvent vide de contenu. Nous vivons à l’époque de la performance insignifiante, dit le philosophe italien Fabio Merlini dans un livre récent -L’époque de la performance insignifiante, Éditions du Cerf. La machine tourne à vide. La désorientation est totale. Cette situation engendre des souffrances et des protestations que l’on aurait tort d’ignorer.

Il est peut-être utile de tourner nos regards vers cet enfant né dans une étable au sein d’une famille pauvre. Sa vie et sa mort sur une croix ont été à l’origine d’une nouvelle civilisation qui a engendré, sans toujours parvenir à les respecter, des valeurs altruistes précieuses et pacifiantes. Noël est le symbole du pouvoir de la fragilité. En effet, plus qu’une faiblesse, elle est une force. Car ce n’est qu’en se reconnaissant vulnérable que l’être humain peut créer les conditions de sa survie, et travailler à un monde plus équitable, moins violent et plus respectueux des ressources disponibles.

La fragilité sauvera-t-elle le monde, pour paraphraser Dostoïevski? Ce n’est pas certain, tant il est évident que l’homme a de la peine à tirer des leçons de ses erreurs, comme le montrent les catastrophes nucléaires. À vrai dire, nous n’avons plus d’autre choix que d’écouter notre vulnérabilité.///////////// Patricia Briel


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Rédigé par psa le 24/12/2011 à 00:55



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