Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Un peu d'eau dans son vin...
Un peu d'eau dans son vin...
Fascinant de lire le message de Gilchirst Olympio. Ce dernier, probablement l’homme le plus populaire de son pays, a manifestement changé de discours ou mieux, celui ou celle qui lui écrivait les discours a changé. C’est probablement cette dernière hypothèse qui est la réalité car le ton solennel du message ne ressemble nullement au ton monocorde que l’on connait de Gilchrist Olympio. Il n’existe d’ailleurs pas de version prononcée de ce discours… mais ça c’est de la petite observation. La grande analyse est de reconnaitre cette tentative d’amélioration du message public et de souhaiter que l’homme, Gilchrist Olympio, vienne progressivement à ressembler à son nouveau message, celui d’un réel compromis, quoiqu’embryonnaire à ce stade. En fait, ce pays n’a pas de choix que de mouvoir vers le centre et d’abandonner les extrêmes radicalités que représentent clairement le RPT et l’UFC. Et c’est bien là que réside le défi du Togo, lequel d’ailleurs dépasse largement les seules capacités du sieur Olympio. Pour ne rien vous cacher, si évolution satisfaisante il doit y avoir, elle passerait moins par une seule personne que par la volonté de plusieurs acteurs politiques. Je tiens cette affirmation pour incontournable du fait même que l’inaltérable, réelle et mythique popularité de Gilchrist Olympio n’a jamais produit le résultat ultime de l’alternance politique au Togo. Cette popularité, associée à une menace chez certains des Togolais, n’en produira pas plus de résultat différent lors des élections présidentielles de 2010 au Togo. Si tant est que la situation présente est non satisfaisante, si tant est que Gilchrist Olympio seule n’est pas l’homme de la situation, alors il faudra bien penser à d’autres formes d’avenues pouvant mener vers un horizon politique distinct, voire apaisé. En dehors du temps, il faudra beaucoup de volonté et une table vraiment ronde autour de laquelle les uns et les autres pourraient être amenés à s’entendre sur un compromis raisonnable et applicable ; ce que les autres nommeront « The Best Alternative », c'est-à-dire cette solution de compromis sur laquelle pourront s’accorder toutes les parties prenantes en dehors de leurs attentes initiales. Autour de cette table, je me suis amusé à y placer certaines personnes en dehors du Chef de l’État togolais et de son Premier ministre. Tâche amusante, tâche difficile ! Et il a bien fallu en éliminer certaines personnes toutes aussi méritantes et qualifiées à s’y retrouver. Mais la beauté de l’histoire est que ceux-là qui ne se retrouvent pas sur la liste – ces gens d’influence certaine comme les Koffi Gnamgname, Élias Kwassivi Kpétigo, Kpatcha Gnassingbé, Nadim Michel Kalife, Jean-Pierre Fabre, Ingrid Ataféinam Awadé-Nanan, Solitoki Esso, Aimé Gogué, Léopold Gnininvi et autres militaires et membres du clergé- verront bien leur point de vue et leur intérêt représentés à travers les personnes appelées à ce dialogue. Alors, s’il m’était donné le pouvoir et la sagesse de faire évoluer le Togo, je demanderais à cette dizaine de personnes, ci-après, de travailler ensemble aux côtés de Faure Gnassingbé et de Gilbert Houngbo à trouver une solution de compromis pour faire évoluer le Togo. Ces personnes sont :

1. Yawovi Agboyibo
2. Victor Alipui
3. Barry Moussa Barqué
4. Gilbert Bawara
5. Pascal Bodjona
6. François Esso Boko
7. Agbéyomé Kodjo
8. Édem Kodjo
9. Gilchrist Olympio
10. Pierre Kwassi Klutsé


... et droit sur ses principes
... et droit sur ses principes
La volonté, l’engagement, le positionnement, l’expérience, l’originalité, l’influence et la capacité d’action de ces personnes me sont apparus, ces derniers jours et avec l’aide de quelques suggestions reçues, assez considérables pour qu’il leur soit demandé de nous faire un autre Togo, de nous suggérer ensemble un pays de compromis, de nous offrir un horizon et un cap plus harmonieux. Ils en sont certainement capables. Seulement à titre d’exemple, voici cinq résumés d’analyse qui ont sanctionné le choix de chacune de ces personnes : la première et la dernière de cette liste alphabétique, mais aussi trois autres tirés par le pur des hasards.


Yawovi Madjé Agboyibo (Naissance : 31 décembre 1943 - Influence : Politique) Il est difficile d’enterrer assez tôt l’ancien PM togolais et chef du parti CAR jusqu’à sa démission volontaire qui a d’ailleurs valeur d’exemple dans le pays. L’homme a le sens de la stratégie politique et à réussi à se mettre au cœur de la toute première entente politique au Togo entre les partis d’opposition et le pouvoir, l’Accord politique global (APG). Me Agboyibo apporte la constance et l’influence d’une présence politique continue dans l’espace public togolais ainsi que la connaissance des principaux acteurs locaux, en plus de commencer à se constituer un réseau de contacts internationaux. Force : Agboyibo possède un bon encrage régional au Togo réussissant à toujours faire élire des députés à l’Assemblée nationale. Faiblesse : réputation d’une personne rancunière portée sur la sauvegarde de ses seuls intérêts, à moins que ces intérêts primordiaux soient assurés dans l’espace public.


Victor Komlan Alipui (Naissance : 19 mai 1936 - Influence : Société civile et Économie) Président du seul groupe de réflexion connu au Togo, le Grad, Groupe de réflexion et d’action pour le dialogue, la démocratie et le développement, Victor Alipui constitue une référence particulièrement prédisposée à une évolution de la situation togolaise. Il exerce cette influence à travers son ouverture d’esprit et sa volonté d’action non-partisane. Victor Alipui fait toujours preuve d’un don de soi concret dans la construction de nouvelles idées. Force : travaille à favoriser la culture de la réflexion autonome au Togo. Faiblesse : sa distance objective vis-à-vis des partis de l’opposition ne se reflète pas suffisamment dans ses prises de position.


Pascal Akoussoulèlou Bodjona (Naissance : 17 Mai 1966 - Influence : Politique et Militaire) Politicien aguerri et stratège redoutable, il possède une ascendance réelle sur l’élite septentrionale du pays : militaire et civile. L’homme a des idées claires, l’attention vive et le regard toujours fixé sur ses objectifs. Il est au cœur même des dénouements politiques qui continuent de façonner le Togo de ces dernières années, particulièrement l’ère post-Eyadèma. Son influence est multiforme dans les cercles et les attributs du pouvoir au Togo. Forces : possède un sens combiné de la communication et du résultat très élevé. Faiblesse : Pascal Bodjona aime s’occuper de tout et être informé de tout, même des détails.


Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo (Naissance : 12 octobre 1954 - Influence : Politique et Économie). Il est né politicien et fin manœuvrier; il est doté à cet effet d’une habileté intellectuelle qui le placerait dans la cohorte de tête des Togolais de sa génération. Son influence tient beaucoup à son expérience politique large et unique en son genre au Togo, pour avoir occupé de hautes fonctions politiques de Premier ministre et de Président de l’Assemblée nationale. Agbéyomé Kodjo possède une connaissance intime du Système RPT s’il en existe un, tandis que sa capacité de travail et d’argumentation, son optimisme à toute épreuve, ainsi que son goût pour l’action font de lui un infatigable moulin à idées. Force : possède un courage politique sans limite et un sens élevé du résultat. Faiblesse : un passé politique associé à certaines périodes de confrontation sociale.


Pierre Kwassi Klutsé (Naissance : 29 Juillet 1945 - Influence : Société civile et Économie) C’est l’exemple parfait de l’efficacité sans bruit. Son réseau est constitué de différents démembrements de son ONG, Investir dans l’humain (IDH), particulièrement active dans l’éducation et la micro-finance. Cet ancien Premier ministre offre le reflet peu aveuglant de la discrétion et de la clarté dans les objectifs d’une action directe à la population. Il s’est littéralement caché pour réussir ses projets, et son bilan est concret au niveau de la base. Son influence sur le devenir du Togo est essentielle dans une concertation pour coller les idées à la réalité des populations. Force : pas d’ennemi connu et déclaré dans l’espace public togolais. Faiblesse : une personnalité un peu trop discrète.


Au terme de cet exercice, j’en viens à respecter ma promesse d’identifier le Top 10 des personnes influentes et raisonnablement capables de conjurer un autre Togo, à défaut d’y inviter tout le monde. Mais ceci demeure un point de vue, uniquement, dans la tourmente des hostilités annoncées pour les prochains mois. Un point de vue qui en vaut bien d’autres. Notre manière de marquer les 100 jours de Barack Obama à la Maison Blanche: un véritable modèle d'un leadership politique médiateur.


Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 29/04/2009 à 00:29
Tags : obama togo Notez



Christina Aguilera rime avec Zuma
Christina Aguilera rime avec Zuma
C’est une semaine bien tranquille qui s'est terminée ce samedi. Une telle tranquillité n’en cache pas moins quelques évènements qui me sont d’intérêts dont les élections sud-africaines qui ont donné la victoire à Jacob Zuma –une réalité qui donne une saveur particulière à la fête nationale du 27 avril 2009, et quelques déclarations non moins anodines de nos amis Dominique de Villepin et Édem Kodjo. Jacob Zuma mérite notre respect. Et, en même temps, nous formons le souhait qu’il saura garder son enthousiasme et son humanité pour devenir un illustre successeur de Nelson Mandela, après l’intermède bizarroïde et ennuyeuse de l’insipide Tabo Mbeki. Pour de l’action, notre Jacob Zuma doit pouvoir nous en garantir : opinion, femmes, enfants et autres, c’est son genre et personne ne perd quoi que ce soit à attendre qu’il s’installe au pays arc-en-ciel. C’était un tantinet amusant d’apprendre cette même semaine que Dominique de Villepin a eu de beaux moments d’aventures amoureuses avec Ségolène Royal. Oui, Dominique et Ségolène s’étaient amourachés du temps de leurs études à l’École nationale d’administration (ENA). Oui, les moments des travaux d’étudiants sont aussi des beaux moments de camaraderie parfois intenses et surtout inoubliables. Notre Dominique ne l’a pas oublié qu’il l’a reconnu sans ambages cette semaine. Et cette semaine, sur France 3, notre ami reconnaît qu’il pourrait être candidat aux présidentielles françaises de 2012. Propos candides à mon point de vue ; propos mignons également car l’homme possède le physique de l’emploi ainsi que la prestance. Lui restera à développer le contenu qui va avec cette ambition encore péremptoire et incisive dans son propre camp de la majorité présidentielle française. Cet autre énarque moulu de compétence, de prestance et de vision, Édem Kodjo, semble être prêt à passer les commandes de son parti, la Convergence patriotique panafricaine (CPP), à d’autres personnes de sa garde rapprochée. Le congrès de ce parti de grande modération politique et de dépassement des clivages inutiles, ouvert ce samedi à Lomé, fait ainsi face à cette réalité du changement. Ce serait une bonne chose qu’Édem Kodjo commence à se dégager et se libérer progressivement afin d’avancer dans ses mémoires, rééditer le fameux « Et demain l’Afrique », trouver du temps pour nos amis les Malgaches, à ses nombreux admirateurs et naturellement à ses proches. C’est aussi dans cette semaine de modération et de tranquillité que Faure Gnassingbé a commencé à entendre raison, reconnaissant qu’il fût allé trop vite et trop lourdement contre son frère de Kpatcha. Et tous les sorciers de la légalité sont en train de voir comment on peut faire un procès à Kpatcha sans lui en faire du tout. Drôle de semaine tout de même ou certaines choses se sont néanmoins éclaircies comme au bon vieux temps d'une Aguilera.

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 26/04/2009 à 00:09



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