Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Give Peace A Chance
« Nous sommes des singes dans une cage (…) Les singes ne se préoccupent pas des visiteurs et, de temps en temps, arrive un humain et ils se disent : allons examiner celui-là et ils s’approchent de lui». Et John Lennon ajouta, « En fait la cage est tellement vaste qu’on n’en voit pas les barreaux. » Après 7 jours de Bed-In, une publicité historique pour la Paix qui consista à tout simplement s’installer au lit et faire vibrer le monde entier, John Lennon et Yoko Ono avait décidé de chanter et d’enregistrer le fameux et légendaire « All we’re saying... Give peace a chance » dans la chambre 1742 du Reine Elizabeth à Montréal. Quarante ans plus tard, le message puissant pour la paix du charismatique John Lennon et de la militante infatigable de la paix Yoko Ono se fredonne d’une drôle de manière dans un procès-enquête du coroner Robert Sansfaçon, sur la mort par balle tirée par un policier le 9 août dernier. À peine ouverte, le procès est ajourné indéfiniment par le coroner responsable. Le motif, « Déséquilibre inéquitable fondamentale » car les agents de la police montréalaise disposaient d’une batterie d’avocats et la famille de la victime, Freddy Villanueva, ne pouvait s’en payer elle-même alors que le gouvernement, le ministre Jacques Dupuis en l’occurrence, refusait d’en assumer les frais pour la famille démunie et éplorée. Ce dont il est question ici, ce qui a provoqué le malaise de tout le monde et que le gouvernement ne voyait pas du tout, c’est bien l’iniquité des rapports de force. Au-delà, c’est aussi une occasion unique pour aider à améliorer les rapports entre la police et certains citoyens de Montréal appartenant à des communautés culturelles. Il me semble que restituer la quiétude et la paix dans certains arrondissements de Montréal vaut mieux l’élargissement du mandat pour explorer tous les aspects du rapport entre la police et les citoyens. À Montréal, il faut bien redonner une chance à la paix. Homme-singe, nous devons penser en dehors de nos cages même si l'on a le pouvoir... qui au Niger pour dissoudre un parlement, qui au Québec pour tronquer l'évidence.

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 27/05/2009 à 00:27



Corine Schubenel
Corine Schubenel
Pour peu que l’on se préoccupe de l’avenir du Togo, particulièrement de sa jeunesse en quête de salut et en face de la situation acceptable qui prévaut dans les pays environnant, notamment le Bénin et le Ghana, il y a lieu de continuer à être imaginatif. Maître Abi Tchessa et les membres de son parti n’en n’ont pas manqué lorsque certaines de leur réflexion font état de cette analyse que « la persistance du poids du passé, des divisions régionalistes, des relations crispées et conflictuelles et du déficit de confiance mutuelle entre la mouvance présidentielle et l'opposition » fragilisent encore l’avenir du Togo. Il est vrai que le premier mandat de Faure Gnassingbé lui aura permis essentiellement d’asseoir son autorité, recevant un « Mes respects Monsieur le président » d’un Gilchrist Olympio que consolidant sa suprématie dans sa propre famille en anéantissant les velléités d’un Kpatcha Gnassingbé. Mais le temps presse et les mois à venir ne peuvent pas seulement servir à régler des différends avec l’opposition ou sa propre famille politique. Et c’est probablement là l’une des faiblesses de Faure Gnassingbé : une absence de réalisations économiques concrètes et de large utilité qui soient allées au-delà de la reprise des relations avec les institutions internationales. Le bilan politique, pour être positif, doit sauter à l’œil nu et être visible de tous les citoyens qui aiment bien ne plus croire mais voir et toucher du doigt le changement dans leur quotidien. Les gens auraient pu se contenter de l’Accord politique global (APG) si seulement c’est une réalisation qui force le respect de tout le monde ; c’est loin d’être le cas, en son esprit et dans ses applications. Au-delà de cette réalité, le manque de confiance légendaire qui prévaut toujours entre les acteurs politiques au Togo place la barre à un niveau élevé pour les gens au pouvoir qui, en tout temps, se doivent de faire la constante démonstration de leur capacité à sortir le pays de sa fâcheuse position. A vrai dire, Faure a tenté à chaque occasion d’aller de l’avant, à sa manière insuffisante, mais à sa manière tout de même. Je l’ai particulièrement remarqué dans le souci de changement dont il fait montre dans le choix des Premier ministres : quatre en quatre ans. Ce qui peut ressembler à une inconstance m’est apparu, à l’analyse, comme un indicateur de volonté de changement et de dépassement à chacune de ces occasions. C’est le fruit de cette semence du changement qui semble toujours tarder à paraître. Et c’est un devoir de pousser Faure dans le dos pour qu’il fasse mieux au lieu d’avoir le regard tourné vers sa réélection qui interviendra de toutes les façons, compte tenu de l’impréparation et du réveil tardif de l’opposition ou de ceux qui s’en réclament les seuls et nobles héritiers, l’efficacité en moins. Et cette dernière incartade n’est pas la moindre de la situation désolante que connait le Togo. Comme preuve : il est tout aussi incompréhensible, maintenant qu’Aimé Gogué en parle lui-même publiquement, que l’UFC ne soit même pas arrivée à s’entendre ou à fusionner avec l’ADDI, le parti le plus proche de lui idéologiquement à travers la personnalité de son dirigeant principal qu’est M. Gogué. On ne réussira pas une alternance au Togo si le parti politique le plus populaire de l’opposition ne rallie pas ou ne réussi à intégrer la moindre des proches formations politiques du pays. Que faire alors des autres partis de l’opposition? C’est le triste paradoxe du Togo que le changement viendrait davantage de la mouvance présidentielle que d’une opposition qui ne s’entend que sur son amateurisme politique et sa désunion légendaire. Drôle de paradoxe qu’au Togo, le rêve du changement soit ailleurs d’un côté et la réalité du changement soit de l’autre côté tout à l’opposé. Traduction : ce pays n’arrête pas d’appeler à un véritable compromis qui aille au-delà des égos. Même là, il faut le voir avant d’y croire.

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 11/05/2009 à 06:01
Tags : alternance togo Notez



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