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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Le président burkinabé arriverait-il à aider la Guinée et toute l’Afrique à éviter le règne d’un Idi Amin Dadis ? Loin de la caricature, la Guinée et l’Afrique font face a un défi de taille : déloger le séditieux Moussa Camara Dadis, sorti de nulle part pour faire honte à une Afrique qui n’en est plus à ces bouffonneries politiques d’un autre temps. Le cauchemar est aussi bien à Conakry qu’à Ouaga où Blaise Compaoré ne sait pas encore comment aider à sortir de cette crise en déboulonnant l'obstacle Dadis.


L'obstacle... Dadis
L'obstacle... Dadis
Un pays riche en minerais mais peuplé de miséreux, dirigé par un clown tragique, lui-même otage d'une armée de soudards. Tel est le sort de la Guinée, endeuillée par la tuerie du 28 septembre (au moins 157 morts et 1 200 blessés, fauchés dans un stade de Conakry par les balles des "bérets rouges"). Lors de son accession au pouvoir, en décembre 2008, le capitaine Moussa Dadis Camara a la cote: sa junte supplée alors le défunt despote Lansana Conté, et son purisme révolutionnaire - haro sur les corrompus et les cartels de la drogue - séduit Paris. A présent, le sous-officier, vindicatif et mégalo, qui prétend concourir lors de la présidentielle de janvier 2010, après avoir juré de s'effacer, n'amuse plus. D'autant qu'il récuse toute responsabilité dans le carnage, imputé à un "complot" imaginaire. "J'ai hérité, avance-t-il, d'une armée où le caporal peut dire merde au général." Pas faux. Brutale, indisciplinée, la troupe est tiraillée par des tensions ethniques aiguës. Issu d'une ethnie forestière minoritaire - les Guerzés - "Dadis" semble soumis aux appétits des caïds galonnés de sa caste. Lesquels recrutent en catimini d'ex-rebelles libériens ou sierra-léonais. Le salut de la Guinée, qui n'a connu que la dictature depuis l'indépendance, passe par une profonde réforme de cette soldatesque. Avec ou sans l'ubuesque "Idi Amin Dadis". Ce serait mieux sans./////Vincent Hugeux


Horizon


Rédigé par psa le 11/10/2009 à 01:11
Tags : Compaoré Dadis Guinée Notez



Tout se joue à Paris... Titien, Tintoret, Véronèse au Musée du Louvre pour une plongée dans la vie culturelle du XVIe siècle et dans les rivalités, les complots et la concurrence qui ont changé l’art de la Renaissance.


Suzanne et les Vieillards, Tintoret 1555
Suzanne et les Vieillards, Tintoret 1555

Venise est un théâtre. A la Renaissance, c’est une grande puissance économique qui rayonne d’Europe en Orient. Quelques dizaines de milliers d’habitants sont réunis sur un petit territoire que la mer et la lagune protègent de ses ennemis. Une cité tranquille, la Sérénissime. A l’intérieur, les rivalités font rage, dans l’art autant que dans la politique. Au XVe siècle, les artistes vénitiens ont inventé le portrait ressemblant, ils ont importé du nord de l’Europe la peinture à l’huile, ils commencent à peindre sur toile. Les patriciens, les roturiers fortunés, l’Église se battent pour posséder les plus belles peintures.
Au tournant du XVIe siècle, un jeune virtuose, formé dans l’atelier des Bellini, commence à faire parler de lui. Titien (1488/90-1576) explore les possibilités des nouvelles techniques, invente une manière de peindre qui donne un velouté inouï à la chair de ses modèles, et développe une touche allusive qui rompt avec la précision de ses anciens maîtres. Il va régner sur le siècle qui commence. Et il est au centre d’un scénario unique dans l’histoire où vont se bousculer des acteurs de premier ordre.
Vers 1540, le jeune Tintoret (1518-1594), nommé ainsi parce qu’il est fils de teinturier, est apprenti dans son atelier. Déjà rebelle, ambitieux, prêt à tout pour se faire une place au soleil, mais immensément doué, il quitte le maître avec fracas et se fait un ennemi qu’il va trouver sur sa route pendant plus de trente ans. En 1553, un autre ambitieux s’installe dans la Sérénissime. Véronèse (1528-1588) vient de Vérone à laquelle il doit son nom de peintre. Il est aussi doué que Tintoret, dans un style plus sage, tout aussi efficace mais plus diplomatique. Il obtient le soutien de Titien qui est devenu, au milieu du siècle, l’un des artistes les plus célèbres d’Europe.
Le Louvre consacre une merveilleuse exposition, Rivalités à ¬Venise, aux relations entre ces peintres, aux vertus de leur concurrence, aux manœuvres, aux chausse-trappes, et surtout aux effets prodigieux qu’elles eurent sur la peinture vénitienne de la deuxième moitié du XVIe siècle, 86 tableaux où les peintres se défient, se dépassent, se répondent, renouvellent les figures imposées de l’iconographie mythologique ou religieuse. Et conquièrent enfin, après plus d’un siècle de bataille, la place dont ils rêvaient dans le panthéon des arts. //////Laurent Wolf


Horizon


Rédigé par psa le 04/10/2009 à 20:57



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