Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Celle qui écrit ces lignes faisait partie d’un gouvernement de réformes démocratiques qui a précipité le Québec dans la modernité : Lise Payette. Ici, elle établit un lien pertinent sur la nécessité pour les États-Unis d’avancer vers cette réforme de leur système de santé qui tourne, actuellement, en bataille idéologique. Et pourtant elle est indispensable dans la société la plus riche au monde. Riche, dites-vous ? Non ! Seulement, une richesse qui, dévêtue, révèle bien de tristesses dans la société américaine. Les États-Unis doivent avoir un système de santé universel digne de leur rang.


Montalivet, dans un interrogateur `Vêtu de Nu`
Montalivet, dans un interrogateur `Vêtu de Nu`
Pendant les mois qui ont précédé la réforme de l'assurance automobile, quand le Québec tout entier était contre, je gardais en tête une phrase de Machiavel qui disait à peu près ceci: si vous entreprenez une réforme, sachez que vous aurez contre vous tous ceux à qui le système tel qu'il est profite, aussi bien que tous ceux qui ont peur du changement et qui aimeront mieux garder ce qu'ils ont déjà. Ce n'est pas le mot à mot, mais le sens y est.
J'y repensais en regardant le président américain Barack Obama qui porte sa réforme de ville en ville, espérant que le bon sens finira par vaincre les résistances qui sont nombreuses et souvent parfaitement farfelues. J'ai frémi quand j'ai vu des citoyens américains se présenter à une rencontre avec le président, armés comme s'ils partaient pour la guerre et un commentateur expliquer que la Constitution américaine garantit aux Américains le droit de porter des armes partout, à condition qu'elles soient visibles.
Ces armes, c'est ce qu'il a affirmé, «permettent aux bons citoyens d'empêcher de méchants citoyens de commettre de méchantes actions». La réforme de l'assurance-maladie aux États-Unis n'est pas gagnée, loin de là. La tâche est incroyablement difficile. Si Obama devait échouer, il faudrait un siècle avant qu'un autre président puisse en reparler.////////Lise Payette, Le Devoir



Horizon


Rédigé par psa le 22/08/2009 à 07:07
Tags : Obama Payette Réforme Santé Notez



Ron Mueck
Ron Mueck
C’est le titre d’un livre que j’aimerais bien écrire : « Profession : Fils de président africain »; car ils sont généralement fils, bien en selle et ambitieux, aux côtés des sœurs agissant davantage comme conseillères, à l’exemple incontournable de Pascaline Bongo et Isabel Dos Santos. J’en ai une idée assez claire et j’ai eu le temps de jeter le plan mais… mais je crois que l’autre temps à investir dans les rencontres des intéressés me manquerait. Enfin, je le crois encore… C’est dire que le sujet est d’actualité et mérite qu’il soit analysé sous un angle ou un autre. Avec ce qui arrive à cette catégorie particulière de citoyens, les Joseph Kabila, Faure Gnassingbé, Ali Bongo Ondimba, Karim Wade, Teodorin Obiang Nguema, Ousmane Conté, Ousmane ‘Gober’ Tandja, Hadia Doulaye Tandja, Frank Biya, Francis Bozizé, Socrate Bozizé, N’Zanga Mobutu, Denis Christel ‘Kiki’ Sassou Nguesso, Gamal Moubarak, Seif el-Islam Kadhafi, Lehady Soglo, Jean Wilfred Kérékou, Modeste Kérékou, Michel Gbagbo et autres, il nous faut soumettre la situation, minimalement, à un test de citoyenneté concrète et équitable. Avant tout, sommes-nous jaloux d’eux? Peut-être, mais pas toujours chez la plupart des gens, dont leurs concitoyens. Sont-ils des citoyens comme les autres? Dans bien des cas : Non; et en réalité : Pas du tout! Devront-ils alors être privé de certains de leurs droits acquis à la naissance sans leur faire subir de graves préjudices, et ce dans le seul et unique but de les mettre sur le même pied d’égalité que les autres citoyens devant leur ambition à accéder à la fonction suprême de Chef d’État? Par exemple, devraient-ils avoir des dispositions écrites ou non-écrites évitant une succession directe d’un enfant, un frère, un neveu à un Chef d’État africain? Devrait-il y avoir comme un intermède -comme c’est le cas au Bénin, si jamais notre ami Lehady parvenait au pouvoir plusieurs mandats après d’autres présidents plus tard, son père Nicéphore Soglo? Dures questions qui durent et perdurent! Nul ne saurait y répondre tout de go sans démarche suffisamment structurée.


Mara Carfagna
Mara Carfagna
Tu seras héréditairement élu, mon fils.
C’est alors que la question de ces Chefs d’État africains qui semblent façonner les choses afin que leurs proches, seuls, puissent leur succéder méritent bien un arrêt, un arrêt de réflexion. Parce que la tentation de conserver le pouvoir fait aussi partie de l’humaine condition. Mais il est vrai que cette tentation comporte des risques énormes. Pas seulement des risques reliés à l’instauration d’une dynastie pas forcément méritoire et compétente à l’intérieur d’une république monarchique, mais aussi des guerres féroces peuvent survenir à l’intérieur même de ces clans et de ces fratries africaines, souvent généreusement pourvus en moyens et en liens de famille. Le plus célèbre cas est évidemment celui des frères Kpatcha et Faure Gnassingbé toujours incapables de s’entendre, aux dernières nouvelles. Mais les plus hippiques situations restent à imaginer : « Blaise Campaoré ne réussit pas à modifier la Constitution pour se représenter ad vitam aeternam. Le frère Jean-François Campaoré venant de triompher de l’ami Salif Diallo, continue sa progression et s’empare du parti et du pouvoir. Ce dernier reviendra-t-il aux enfants de Blaise ou de Jean-François, après que les enfants de Blaise auront grandi? » Bisbille dans la famille avec un tel scénario purement fantaisiste de ma part… Tout de même!
Toujours est-il que les Faure, Ali, Karim et autres, fils de leur père de président, les « Papamadit » et les « filsduvieux » de ce monde, ont probablement des rôles à jouer dans leur pays, parfois des devoirs à accomplir pour la stabilité du pays, pour l’avènement d’une véritable nation, chacun dan son cas et avec la particularité de son environnement. Parfois aussi, à les entendre parler, on sent clairement qu’ils en ont la conscience. Pour autant, sont-ils les seuls à disposer de cette capacité? En possèdent-ils véritablement, tous les moyens et les habiletés requises? J’aimerais bien partir à l’exploration de ce sujet excitant qui se pose à la démocratie moderne et naissante dans plusieurs pays africains. Ainsi, le fameux « Tu seras un homme, mon fils » de Rudyard Kipling ne deviendra pas facilement « Tu seras président, démocratiquement élu, mon fils » sous la poussée de la tropicalisation de cette démocratie. Peut-être que les Habib Bourguiba Jr, Gilchrist Olympio, Emmanuel "Chuckie" Taylor, Birama Konaré ou encore Brice Kérékou et autres défunts comme Brahim Deby ne voulaient pas de cette perversion démocratique, qu’ils ont tout fait pour s’en éloigner, chacun à sa manière.

Horizon


Rédigé par psa le 06/08/2009 à 20:06



1 ... « 66 67 68 69 70 71 72 » ... 148