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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Delilah Smith, Lust... le Test
Delilah Smith, Lust... le Test

Que la politique a de ces surprises qui savent faire sourire sagesse seule. Voilà qu’à peine désigné pour représenter le Parti démocratique gabonais (PDG) que notre ami Ali de Bongo Ondimba doit commencer à avoir, ce que Jean Chrétien aurait nommé «l’art de marcher le dos au mur » et les yeux partout. Tout cela pour éviter de s’en faire faire des bébés partout dans le dos ou plus grave, se faire planter des couteaux dans les cotes, les boyaux, au cœur et ailleurs. Et alors : Pour moi quoi Makaya? Oui… mais la situation est assez compliquée pour une toute nouvelle ère de succession, qu’il y a lieu de s’inquiéter. Qui pourrait penser à un si rapide et curieux « Appel de Barcelone» de la part de l’ami des amis d’Ali qu’est André Mba Obama? Et, comble de désolation, l’homme s’était déplacé dans la capitale catalane pour symboliser son rapprochement idéologique d’avec le défunt Omar Bongo Ondimba, mieux que le propre fils du défunt président. Du coup, ce dernier, Ali, prend la vraie mesure de la confrontation qui l’attend. Il va devoir passer le vrai test Omar : réussir à faire baisser les tensions et rallier les mécontents à travers la négociation en évitant toute violence apparente. Le test d’Omar Bongo qu’Ali doit coûte que coûte réussir va consacrer sa capacité à tenir le pays uni, à tout le moins en donner les gages de cette habileté. Parce que sous cette dissidence naissante, celle d’André Mba Obame et celle de l’ancien premier ministre et nouveau démissionnaire du gouvernement, Jean Eyeghé Ndong, et le silence de certains autres comme Casimir Oyé Mba, Daniel Ona Ondo, se profile l’innommable hydre de l’ethnicité que tout état africain doit fuir comme une peste en ces temps de redéfinition de leur destin. Quoi faire dans les circonstances devant le raidissement rapide de la situation politique, au sein même du PDG? A mon avis, et assez rapidement, la jeunesse d’Ali l’autorise à recourir rapidement à une ou deux personnes respectables, à grande notoriété et valeur morale, à l’intérieur et à l’extérieur du Gabon pour faciliter et huiler la situation. Nous ne sommes pas encore à un parti pris quelconque. Mais le risque du désordre est assez élevé pour qu’action adéquate soit envisagée et adoptée pour circonscrire le risque d’une dégénérescence politique, non seulement au PDG, mais aussi et surtout dans le pays. Le test Omar Bongo est aussi une sorte de gestion du moindre risque. Le parti présidentiel ne peut risquer l’implosion ou le désordre absolu sans faire courir le même risque au pays entier. Et, être à la tête de ce parti, le PDG, doit appeler à une grande responsabilité, un véritable leadership de médiation. Pas facile! C’est pourquoi et ouvertement des parrains politiques respectables doivent émerger dès ce dimanche d’investiture officielle, bien en dehors des familles Ngoulakia, Ebori, Dabany, Epighat, Ondimba et autres déjà assez remontées face à la rapidité des défections. C’est toujours cela le test de fidélité aux préceptes d’Omar Bongo Ondimba.

Horizon


Rédigé par psa le 19/07/2009 à 00:19
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D’accra, Aminu Akubakar nous apprend que le rendez-vous de Barack Obama avec l’Afrque de ses ancêtres est une grande réussite. On ne s’attendait pas à moins…


Méditations
Méditations


Quand la trompe traditionnelle légèrement éraillée a retenti samedi pour accueillir Barack Obama, premier président américain noir, l'émotion le partageait au sourire sur le visage de ce fils d'immigré kényan avant de prendre la parole devant le parlement ghanéen au grand complet.
Pour un tel évènement historique - la première visite du président américain en Afrique noire - le parlement national était trop petit et le "tout Ghana" s'est donc retrouvé samedi dans l'immense palais des congrès d'Accra, tendu du plus célèbre tissu multicolore ghanéen, le kente. Le bâtiment a évidemment été repeint et les pelouses tondues.
Dans la salle, l'émotion et la fierté était palpable sur tous les visages. De nombreux honorables députés avaient pour la circonstance revêtu leur tenue traditionnelle, un grand pagne laissant l'épaule droite dénudée. On s'évente, on chuchote et on se tait quand, du balcon surplombant la scène, une chorale entonne magnifiquement a capella l'hymne américain et enchaîne avec le ghanéen.
Clin d'oeil au "candidat Obama" et à son plus célèbre slogan de campagne, le balcon est barré d'une grande banderole où l'on peut lire "Yes, together, we can, "Oui, ensemble nous pouvons".
Première à prendre la parole, "Madame Speaker", la présidente du parlement Joyce Bamford Addo, est aux anges. A chaque nom qu'elle égrène, celui d'Obama, assis juste à sa gauche, du président John Atta-Mills, la salle ponctue par un très britannique "yeaah", comme à la Chambre des Communes.
Les anciens présidents ghanéens John Kufuor, et surtout Jerry Rawlings, l'ex-capitaine d'aviation putschiste et dont le parti et le candidat sont aujourd'hui au pouvoir depuis six mois, ont eux aussi droit à un solide "yeaah".
"Akwaba, akwaba, akwaba". En boubou blanc et bleu, John Atta-Mills souhaite trois fois la bienvenue à son hôte et mesure, presque avec recueillement, lui l'éternel opposant, l'instant historique pour son pays et l'Afrique. "Nous sommes profondément inspirés par vous et encouragés par le fait que vous ayez choisi notre pays, c'est un encouragement non seulement pour le Ghana mais pour tous nos frères et soeurs d'Afrique", dit-il à l'adresse de Barack Obama, lui-même visiblement grave et ému.
Mais très vite le légendaire sourire de campagne du candidat Obama revient quand il monte à la tribune d'un pas alerte pour un grand discours sur l'Afrique, la démocratie, la bonne gouvernance.
La trompe retentit quand il quitte son fauteuil pour aller au pupitre. "J'aime ça, j'aime ça, merci! on dirait Louis Armstrong".
"Je pense qu'on devrait avoir ça au Congrès (américain) lance un Obama hilare et ravi, sous les rires des 1.500 personnes dans la salle.
L'Afrique encore et toujours: Barack Obama ponctuera ensuite son discours de fonds d'une multitude de références à ses origines africaines et kényanes: son grand-père cuisinier pour des colons britanniques qui l'appelèrent "boy" toute sa vie, son père éleveur de chèvres dans un village minuscule et lui-même dans les veines de qui coule du "sang africain".
La famille Obama -le président, son épouse Michelle et leurs deux filles Malia et Sasha- devait ensuite continuer ce retour aux sources africaines en se rendant au fort esclavagiste de Cape Coast, témoignage de la tragédie que constitua la traite négrière pour l'Afrique.
Barack Obama devait s'exprimer dans cette imposante bâtisse tournée vers la mer et d'où des milliers d'Africains partirent vers l'Europe, l'Amérique et les Caraïbes pour un voyage sans retour.

Horizon


Rédigé par psa le 11/07/2009 à 15:58
Tags : ghana Obama Notez



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