Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Il persiste au Togo, la nécessité d’une action politique volontariste, désintéressée, communicative, convaincue et crédible. À l’aube de la nouvelle décennie initiatrice d’un nouvel horizon cinquantenaire pour le développement, c’est probablement le vœu le plus ardent que l’on pourrait former à l’endroit de ce pays de peu de mots. De loin, le Togo porte à confusion et se prête même à un imbroglio politique sans fin. Vu de près, le Togo a le mérite de permettre un diagnostic précis et sans équivoque, clair et non théorique : défaut d’enthousiasme.


Amada, Femme Africaine
Amada, Femme Africaine
Pour avoir pratiquement manqué tous ses rendez-vous politiques par une curieuse et répétitive erreur de jugement –qu’il n’est plus décent d’énoncer ou de dénoncer, c’est désormais d’une véritable rupture de citoyenneté, c'est-à-dire d’un tracé de ligne clairement identifiable par tous et de partout, un véritable cri d’honneur et de compétence politique, dont il faudra se munir pour dépasser les surenchères égoïstes, et aussi ce qu’Édem Kodjo identifie comme « l’accumulation des frustrations » dans sa brûlante Lettre ouverte à l’Afrique cinquantenaire, une Afrique dont le Togo fait toujours partie.

Littéralement et à travers villes et villages, le Togo croule sous des frustrations et les Togolais manquent d’enthousiasme, conséquemment. Il est temps d’y sonner un réveil audible et crédible à la fois, en diminuant les nombreux bruits de fond dont, essentiellement : le clivage ethnique et ses manifestations réelles et dommageables au tissu social et particulièrement face à la participation à la gestion effective de la chose publique d’une part, l’absence d’un consensus national minimum construit et appliqué dans la bonne foi et présenté par des acteurs crédibles d’autre part. De tels constats, relevés à hauteur des Togolaises et des Togolais et à même le terrain, appellent effectivement un leadership politique médiateur, une gouvernance communicative et intégratrice des citoyens du Togo, la diaspora y compris car recours et supportrice d’une frange importante de la population togolaise; c’est cela un réveil vrai, audible et crédible pour être porteur d’un enthousiasme citoyen contagieux et réparateur des frustrations.

Il est indéniable que l’Histoire politique du Togo demeure encore celle de la division et de son exacerbation au fil des confrontations et malentendus des cinquante dernières années. Et, c’est parce que l’Histoire togolaise se présente ainsi qu’il y a nécessité d’affirmer qu’un autre Togo est possible et s’atteler, l’instant d’après, à le réaliser hors de l’insuccès des sentiers déjà connus et fréquentés toutes ces années durant. On y arrivera en usant de peu de mots et à coup d’actes hautement éthiques : une certaine idée du Togo ouvertement communiquée et assumée. Il ne nous est donc plus permis de continuer à perdre le Togo dans l’inefficacité et l’absence de résultats partagés, encore moins dans l’activisme de la complaisance. Il n’est désormais plus permis d’adopter une posture boudeuse de nous-mêmes et de nos capacités à forger l’avenir. Il est véritablement temps de faire le Togo et le faire pour de bon.

L’essentiel du Togo a été dit et redit. Il est largement connu et reconnu de tous et de chacun maintenant que les hypothèques jadis gonflées à l’orgueil se sont abaissées –et leur modestie même les abuse dorénavant, au point où l’Histoire du Togo s’est arrêtée pour reprendre son souffle. Le Togo est simplifié; il est prêt à un autre ensemencement politique. Le Togo est prêt à recevoir des idées, des idées de bâtisseurs; le Togo politique est devenu un pays normal.

Il faut faire vite et bien! Il faut redonner le goût du Togo aux Togolais dans ces périodes utiles, studieuses et éloignées des soubresauts et fièvres électoralistes de début et de fin de mandat présidentiel. Il faut faire vite et bloc pour assumer collectivement le Togo, liquider ses passifs encore douteux, réaliser ses actifs restés juteux, prêcher par l’exemple et la professionnalisation de la vie publique. Il faut faire vite et brave par des choix audacieusement partagés à la seule lumière du jour et des compétences, celle qui peut faire renaître l’enthousiasme au Togo, en peu de mots et en très peu de maux. Le Togo ne saura se transformer qu’à travers une telle vision et au rythme de cette mutation et de ce dépassement longtemps attendus de ses élites politiques.

Comme le surgissement des nations au moment où l’on s’y attend le moins, il m’a été susurré que l’éveil du Togo coïncide aussi avec un subit changement générationnel qui ne peut se permettre de faire l’économie d’un pays totalement réinventé, mais seulement avec des méthodes nouvelles et la compétence partagée. Le Togo s’est effectivement tu trop longtemps qu’il ne semble plus posséder sa fierté d’être un des fils ainés des indépendances africaines et de ses idées émancipatrices : unité africaine, communauté économique, autonomie monétaire régionale, plan d’action de Lagos, etc. Plus que la politique politicienne, celle des uns et des autres, il y a le métier d’Homme, le métier de Citoyen, le devoir d’Être qui reste à exercer convenablement. Il est donc temps de savoir si Nous, Togolaises et Togolais, voulons rester longtemps couchés ou nous lever et redresser notre pays, avec enthousiasme.

Il y a nécessairement un nouveau pacte de grandeur à présenter aux Togolaises et aux Togolais avec respect, courage et créativité. C’est la confection hardie et le tricotage serré de ce parchemin de large consensus qui serviront de feuille de route à cet autre Togo qui va bien au-delà des querelles partisanes récurrentes et vaut plus que les seules ambitions trop longtemps individualisées… C’est ce qui ressort de mon récent et prolongé séjour au Togo, à la faveur du lancement de l’indispensable Fondation Pax Africana.



Horizon


Rédigé par psa le 12/01/2011 à 03:33



Pétition pour la démission de Jean Charest… une odeur de fin



Ainsi se lit la pétition demandant la démission du Premier ministre du Québec, Jean Charest :

CONSIDÉRANT QUE le premier ministre du Québec, député de Sherbrooke, et le gouvernement libéral refusent d’accéder à la demande populaire et des différents partis de l'opposition concernant la mise sur pied d'une commission d'enquête publique sur les liens étroits entre le financement des partis politiques et l'octroi des contrats gouvernementaux;

CONSIDÉRANT QUE le premier ministre du Québec, député de Sherbrooke, et le gouvernement libéral refusent d’accéder à la demande populaire et des différents partis de l'opposition concernant la mise sur pied d'un moratoire sur les gaz de schiste;

CONSIDÉRANT QUE le premier ministre du Québec, député de Sherbrooke, et le gouvernement libéral refusent de négocier, malgré l'opposition d'une forte majorité de la population québécoise, quant aux orientations du gouvernement et aux mesures prévues dans le budget deux mille dix;

Les signataires de cette pétition demandent la démission du député de Sherbrooke en tant que chef du gouvernement et premier ministre du Québec.


Initié par un ordinaire citoyen, Steve Brosseau, préposé aux bénéficiaires de 36 ans, un convaincu que les citoyens ordinaires peuvent effectivement avoir leur mot à dire dans la gestion de la chose publique, la res publica. Steve Brosseau est soutenu dans cette démarche par le député du parti Québec Solidaire, notre ami le médecin Amir Khadir; ce qui donne droit à cette pétition de figurer sur le site Internet de l’Assemblée Nationale du Québec. Et tout est parti en flèche comme si les gens attendaient pour exprimer leur insatisfaction envers Jean Charest. À 21 :32, la moyenne mobile des signataires était de 3114 par heure et atteignaient 110700 personnes virtuelles/réelles. C’est beaucoup trop. Pratiquement une personne à la seconde. Du jamais vu!

Dans la journée, je me suis fait rappeler que la démocratie doit désormais compter avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication. C’était mon président Yao Assogba qui me le disait. Effectivement, Abdoulaye Wade a bénéficié de l’aide des cellulaires pour se faire élire et triompher d’Abdou Diouf. Obama s’est fait porter jusqu’à la Maison Blanche par sa maitrise de l’Internet. Jean Charest va-t-il se faire démettre par Internet? Tout porte à le croire, même si sa première réaction est de vouloir minimiser la chose. Le mal est déjà fait.

À partir du site de l’Assemblée nationale, un Premier ministre qui se fait demander de démissionner avec une frénésie? Cela est loin d’une beuverie collective des citoyens ou des seules adversaires politiques. Le malaise est profond et chaque jour apporte sa peine à la famille libérale du Québec : des liens compromettant entre les politiques, tout niveau confondu et la mafia. C’est bien cela lorsque des députés disent que de l’argent leur avait été proposé pour le financement de leur campagne électorale… Combien de députés et de maires se taisent encore? Pourquoi ce refus de Jean Charest de créer une Commission d’enquête comme le demande la population du Québec? L’entêtement de Jean Charest suscite d’ailleurs les plus cocasses des commentaires, l’ironie en plus comme celui-ci:
"T'inquiète pas mon petit Jean, aux prochaines élections, on ne t'oubliera pas. Les seuls qui te supportent maintenant, sont ceux qui se mettent un pince-nez pour éviter de grimacer par l'odeur dégagé par le parti libéral présentement. Ou alors, ceux pour qui ce genre d'odeur est agréable et familière!"

Comment fera-t-il notre petit Jean de Premier ministre, lui qui n’a d’expérience que la politique, comment fera-t-il pour s’en sortir lui qui voulait devenir Premier ministre du Canada après le Québec? La nuit porte conseil. Et déjà, les Québécois, après cette journée endiablée freinent leurs ardeurs : à 22 :04, la moyenne des signatures est de 3101 et le compteur donne 112000. Pour une pétition qui s’étend du 15 novembre au 15 février, c’est beaucoup trop pour le Petit ou le Grand Jean Charest ne réagisse pas, pour une pétition qui est domiciliée pratiquement sous sa fenêtre… les serveurs de l’Assemblée Nationale.


Horizon


Rédigé par psa le 16/11/2010 à 22:55



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