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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Les pays de la région des Grands Lacs ont multiplié les pressions pour étouffer l’inventaire du Haut-Commissariat aux droits de l’homme. Chacun a pris part aux atrocités qui ont transformé la RDC en un champ de bataille sans précédent entre 1993 et 2003. Il sera publié le 1er octobre 2010. En attendant, Paul Kagamé vient de prêter serment après sa nouvelle victoire présidentielle de 93%.


Crever l’abcès autour du Congo
Transformée en un champ de bataille sans précédent, otage de conflits polymorphes aux innombrables intervenants, entre 1993 et 2003, la République démocratique du Congo a enduré l’enfer. L’inventaire dressé par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) des crimes les plus atroces perpétrés durant cette période est une manière de rendre hommage à ces millions de victimes civiles, décimées dans un silence international assourdissant.

Si on peut redouter que justice ne leur soit jamais rendue, le rapport du HCDH, qui ne sera publié que le 1er octobre, a le mérite courageux de consigner noir sur blanc certaines vérités taboues. À divers degrés, tous les pays de la région des Grands Lacs, et quantité de factions rebelles, ont pris part aux tueries. Tous ont du sang sur les mains. Mais il est une responsabilité plus délicate que les autres à pointer: celle du Rwanda, dans les massacres des réfugiés hutus sur le sol congolais. Entre 1996 et 1997, ils ont péri par dizaines de milliers, sous le feu de l’Armée patriotique rwandaise.

En 1997, Roberto Garreton, le rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme en RDC, a voulu enquêter: ses initiatives ont été paralysées, sa parole discréditée. En 2003, pour avoir rouvert le dossier, Carla Del Ponte a été éjectée du Tribunal pénal international pour le Rwanda, dont elle était la procureure. Aujourd’hui, cette réalité, étayée, documentée, refait surface dans le rapport du HCDH. Beaucoup ont encore du mal à la regarder en face, en témoigne le bras de fer pour entraver sa publication. Oui, le régime tutsi, qui a vaincu les génocidaires hutus, s’est à son tour rendu coupable des plus terribles exactions. Quatorze ans après les faits, il faut crever l’abcès.////////Angélique Mounier-Kuhn


Mot à Maux


Rédigé par psa le 04/09/2010 à 19:28
Tags : Congo RDC Rwanda Notez



La chienlit ou le malaise est définitivement à droite ; bien à droite des Dati, Boutin, Raffarin, Juppé et autres Villepin. Au point qu’une raffarinade a germé sur le terreau fertile créé par cette dérive sarkoziste sécuritaire : «La pensée politique ne doit pas être la monoculture de la sécurité mais une polyculture dans laquelle toutes les valeurs de l'humanisme sont présentes ». Les récoltes attendues de cette culture seront encore appréciées dans les prochaines semaines de cette rentrée politique. À l’Express, on le constate bien, même si l’on attend le grand ménage du remaniement qui tentera de tout ramener au centre… Juppé et autres aidant.


Une France cultivée du fond au comble sécuritaire
Le discours présidentiel de Grenoble le 30 juillet laissera des traces profondes. Très critiqué à gauche, le tour de vis sécuritaire de Nicolas Sarkozy indispose aussi dans les rangs de l'UMP. Et désormais c'est l'ensemble des anciens Premiers ministres de Jacques Chirac qui s'émeuvent du climat ambiant.

Après Alain Juppé et Dominique de Villepin, c'est Jean-Pierre Raffarin qui est monté au créneau ce mardi pour s'étonner du mutisme de François Fillon. Invitant l'actuel Premier ministre "à prendre la parole", celui qui dit incarner l'aile humaniste de la majorité s'en est pris directement à la surenchère du parti présidentiel: "C'est l'UMP qui aujourd'hui sur ces sujets pose problème". Pour le sénateur de la Vienne, le parti présidentiel est entré dans "i[une dérive droitière qu'il convient de corriger".

"La pensée politique ne doit pas être la monoculture de la sécurité mais une polyculture dans laquelle toutes les valeurs de l'humanisme sont présentes", a lancé Jean-Pierre Raffarin sur RMC.
L'attaque la plus sévère est venue lundi de Villepin. Après avoir laissé tout au long du mois d'août ses lieutenants critiquer la surenchère sécuritaire, le président de République solidaire a franchi encore un cap dans une tribune publiée dans Le Monde datée du 24 août, qualifiant la politique du gouvernement de "tache de honte sur notre drapeau".

Il a réitéré ses charges ce mardi matin sur RTL: "Ma famille politique n'a pas à être tirée vers l'extrême-droite comme elle l'est aujourd'hui". Très dur sur la politique contre les Roms qu'il juge "indigne", il a indiqué qu'à ses yeux "la droite française, ce n'est pas cela!". "François Fillon ou Michèle Alliot-Marie ne peuvent pas être très à l'aise", a-t-il ajouté.

Même la pourtant très sarkozyste Rachida Dati est aussi allée de sa critique. Dans une tribune au Monde du 24 août, elle a dénoncé "l'amalgame entre immigration et délinquance". Le virage à droite, elle le juge "regrettable" et "pas sain". "Cessons donc d'opposer les Français les uns aux autres", ajoute-t-elle, taclant au passage le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.
Jointe par LEXPRESS.fr lundi 23 août, Christine Boutin s'est fait écho des critiques de l'Eglise."Répondre à l'exaspération des Français par la stigmatisation de populations est inacceptable", a fustigé la présidente du Parti Chrétien-Démocrate, mettant "en suspens" la question de l'association de son mouvement avec l'UMP.
Sur France Inter le 18 août, l'ancien Premier ministre Alain Juppé a jugé que "parfois le gouvernement dérape!". Une critique destinée à Nicolas Sarkozy mais aussi à son ministre de l'Industrie Christian Estrosi, qui proposait de sanctionner "les maires laxistes".

Ces différents rappels à l'ordre seront t-ils entendus par l'exécutif? La rentrée sociale avec l'examen de la réforme des retraites et du budget 2011 devrait permettre de mettre entre parenthèses, au moins progressivement, les questions sécuritaires.
Au Quai Juppé ? Juste avant la trêve estivale, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Alain Juppé, a été reçu par Nicolas Sarkozy. Bien qu'il continue de marquer sa différence -par exemple, sur la sécurité- il est alors tenté d'entrer au gouvernement, à l'occasion du remaniement. Il a demandé à ses proches de lui chercher un chef de cabinet, au cas où sa nomination se confirmerait. C'est le Quai d'Orsay qui est le plus souvent évoqué. Dans la majorité, certains s'interrogent toutefois du sort qui serait réservé au maire de Bordeaux si Michèle Alliot-Marie, qui fut, elle aussi, ministre de Chirac, remplaçait François Fillon à Matignon. "Rappeler l'un et promouvoir l'autre, ce serait trop!" remarque un ministre. Un autre nom circule pour succéder à Bernard Kouchner, dont le sort paraît réglé: celui du secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, habitué aux missions à l'étranger depuis 2007./////Eric Mandonnet/Guillaume Stoll


Mot à Maux


Rédigé par psa le 25/08/2010 à 00:55



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