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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Il y a maintenant un mois que Jean-Baptiste Placca ne passe plus sur RFI. Son semainier de chronique coupé radicalement restitue ce goût acide du déjà vu : pression politique. Le tôlé général contre une telle décision assenée dans une France à Sarkozy perméable aux caprices des dirigeants africains continu. Ici, Vincent Hugeux joint sa voix à celle d’une multitude encore indignée par la décision, alors que la pétition lancée pour recueillir des soutiens en faveur du retour de la chronique de JB Placca –le journaliste pèlerin qui dit n’être que de passage, est toujours ouverte à votre signature.


Feu comme à Brazzaville
Feu comme à Brazzaville
Ainsi, on n’entendra plus le samedi sur RFI la voix traînante et familière de Jean-Baptiste Placca. Depuis novembre 2007, ce vieux routier des médias d’Afrique, natif du Togo, livrait chaque semaine sur un ton monocorde une chronique incisive ou goguenarde. Contraste saisissant entre le timbre placide, la lenteur du phrasé, et l’implacable rudesse des réquisitoires, dirigés d’ordinaire contre les vétérans du despotisme continental, et repris par une centaine de journaux et sites web.

Terminé. Le 16 mars, « JBP » apprend par téléphone la suppression prochaine de ce morceau de bravoure hebdomadaire. Simple comme un coup de fil. Prétexte invoqué : une « refonte » imminente de la grille des programmes de la radio mondiale. Après le collège unique et le guichet unique, place à la « grille unique ». Unique ou inique ?

On le sait depuis l’ORTF : les aléas de la programmation ont bon dos. Dans les couloirs de « la » RFI, les confrères qui croisent alors Placca lui assènent une autre version : « Sassou -entendez le chef de l’État congolais Denis Sassou Nguesso- a eu ta peau ». En clair, le billettiste paierait la diatribe que lui inspira le 10 mars l’explosion meurtrière d’un dépôt de munition, survenu six jours plus tôt au cœur de Brazzaville. Il y flétrissait l’inconséquence d’un pouvoir plus enclin à amasser un arsenal colossal et ruineux en pleine zone urbaine qu’à équiper décemment les hôpitaux de la capitale. Rien à voir, objecte la direction. Mmmouais…

La séquence a de quoi troubler. La Société des journalistes du cru feint de s’interroger sur le « lien » éventuel entre les menaces de fermeture de l’émetteur de RFI à Brazza et l’éviction de l’éditorialiste. Histoire d’attester le caractère fortuit d’une telle concomitance, on indique à celui-ci que la chronique dominicale d’Alain Genestar subira le même sort. Or, si Placca livre sur les ondes son testament le 12 mai, le patron de Polka Magazine est toujours à l’antenne le 20. Plus troublant, cette interview de Sassou Nguesso diffusée le 9 mai, dans laquelle, insiste RFI, le président congolais « s’exprime pour la première fois depuis le drame ». A la clé, un entretien qui offre l’occasion au maître de Brazza de répliquer point par point -et avec un bonheur inégal d’ailleurs- aux griefs de Placca.

« Je ne m’accroche à rien ni ne cherche à discuter », confie celui-ci. Au détour de son ultime billet, consacré aux espérances soulevées en Afrique par l’alternance à la française, il annonçait sobrement le fin de l’aventure. « Je n’étais ici qu’un passant ». Nous le sommes tous en ce bas monde. Mais voilà : le traitement infligé à ce passant-là ne passe pas.

Silence


Rédigé par psa le 07/06/2012 à 08:44
Tags : Afrique France Placca RFI Notez



"Le bon fonctionnement d’une démocratie passe par l’existence d’un lien de confiance entre les citoyens et ceux qui gouvernent." Ainsi commence la Charte de déontologie signée par les ministres français.


Incontournable Éthique Politique
Les rumeurs persistances sur la signature d’une charte éthique, une Charte de Déontologie en l’occurrence, par les ministres du nouveau gouvernement français sont donc vraies. Les trente-sept membres de l’équipe gouvernementale réunies par le président François Hollande ont effectivement signé ce document indispensable à une gestion publique moderne. La France en avait besoin après l’ère Sarkozy.

À Québec, sans aucun rire, le premier ministre avait abaissé le code éthique à sa plus simple expression, et réussissant à faire de cette province la plus corrompue en quelques années de son pouvoir, toutes catégories politiques confondues : des municipalités au gouvernement lui-même. Il n’est donc pas étonnant que ce soit ce 17 mai 2012 que les policiers québécois aient choisi pour interpeller l’ancien bras droit du maire de Montréal, Frank Zampino. Incontournable Éthique.

C’est probablement pourquoi les étudiants québécois ne se sentent pas porter à supporter le manque-à-gagner avéré qui aurait pu servir à supporter les charges de l’indispensable service collectif qu’est l’enseignement dans une société moderne. Une loi spéciale au lieu de l’éthique, l’acte du bien, dans une situation de désapprobation généralisée, et pour faire taire tout le monde… Pas sûr!

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